Bal des faux culs au gouvernement: 1 morte, la V° république

8 avril 2013 § 2 Commentaires

On assiste depuis plusieurs mois à un extraordinaire bal des faux culs de la part de  porte-parole,  membres du gouvernement, notables du PS et de l’UMP, d’EELV, et même du PCF, qui illustre, s’il en était besoin, à quel point, sans rien en dire aux électeurs depuis 30 ans, le parti socialiste n’a factuellement plus aucun lien avec le socialisme de Jean Jaurès ou celui de Léon Blum et à quels points le système des partis politique est artificieux et ne sert plus qu’a satisfaire les plans de carrières de quelques loups au dents longues et à la Morale en accordéon. Et en cela ils signent la mort inéluctable de la Ve République.

Méthode dangereuse pour les faux culs car au final elle les fait passer :

  1. au mieux pour des idiots ( et par là même on se demande si au niveau de décisions où ils sont, cela n’est pas dangereux pour l’ensemble des citoyens) ,
  2. au pire pour des manipulateurs d’opinion et par conséquent des gens malhonnêtes, méprisant envers les citoyens, ne respectant pas l’honnêteté fondamentale nécessaires pour pouvoir aspirer à une fonction républicaine.

Méthode dangereuse pour les faux culs car inéluctablement elle amène, face à l’évidence de leur énorme erreur à ce demander quel objectifs ils poursuivent et dans quel but.

Croyant probablement que le peuple français est sourd, aveugle, malentendant et profondément idiot, ces faux culs, et sentant leur déroute arriver à grands pas lors des prochaines élections de 2004 (et par là-même la rente juteuse que les citoyens français leur versent chaque mois), concentrent toutes leurs attaques vers un seul homme : Jean-Luc Mélenchon.

Or, qu’est-ce qui différencie Jean-Luc Mélenchon de ceux qui, au Parti Socialiste, à EELV, au parti communiste, à l’UMP, au Front National, le prennent « pour tête de Turc « ?

Il n’est pas un suppôt du libéralisme et dit tout haut, dans un français parfait et compréhensible par tous, ce qu’un très grand nombre de Français pensent tout bas.
Comble de l’outrecuidance, il propose des solutions autres que la sempiternelle « il n’y a pas d’autres alternatives que celle que nous nous imposons » (TINA en langage libéral) :

Il est clair que de telles solutions, pour ne prendre que ces exemples, font trembler une oligarchie qui depuis des décennies n’a de cesse que de systématiser sa mainmise sur les centres de décision, de faire trimer le peuple pour le seul et unique avantage de la caste des médiacrates, du patronat, les chefs d’entreprises multinationales, des partis politiques et syndicats entièrement dévoués au libéralisme.
Ces attaques des faux culs ne sont en fait que la volonté flagrante de la caste des nantis de notre société, qui font commerce de la pratique politique particulière induite par la V° république et entendent bien garder les privilèges qu’ils ont acquis depuis des dizaines d’années.

Ils semblent donc prêts à lutter fermement , non pas dans l’intérêt général, mais pour garder un système qui leur convient même si il spolie la souveraineté populaire

En dehors de cette « lutte de caste » dans laquelle le parti socialiste s’illustre particulièrement ces derniers mois, il semble qu’un autre enjeu se profile pour les deux partis qui depuis 50 ans nous illusionnent avec un pseudo alternance du pouvoir.
Force est de constater, eu travers de 2 exemples récents) que ces gens qui naviguent parfaitement dans les eaux troubles de la Ve république (maintes fois transformée par leur soin sans en référer à la volonté populaire), ont lamentablement échoué à maintenir l’illusion qu’ils dirigeaient le pays dans le plus grand respect de la constitution française.

  • Nous avons tous en mémoire l’injure faite aux Français, lors du vote en congrès, du traité de Lisbonne. Traité qui n’était rien d’autre qu’une abdication de l’ensemble des valeurs et des pouvoirs de la France au profit d’une Europe ectoplasmique entièrement dévouée au bien-être et à la prospérité des milieux financiers.
  • Le parti socialiste, le président de la république actuelle et le gouvernement qu’il a nommé, démontrent depuis bientôt un an qu’il ne prennent aucune décision autres que celle que lui dicte le Medef, les banques, l’union européenne. Il démontrent également que, non content d’abdiquer le pouvoir que les électeurs leur a délégué en 2012, ils entendent, comme leurs prédécesseurs, rabaisser les représentants du peuple souverain, l’Assemblée Nationale, à une simple chambre d’enregistrement de décisions prise en toute opacité, par des groupements d’intérêts très éloignés de l’intérêt général et dont le gouvernement n’est qu’une courroie de transmission.

Ces deux exemples les plus récents de notre histoire politique illustrent, s’il en était besoin, que la Ve république voulue en 1958 a été totalement corrompue dans ses valeurs et dans ses objectifs.

Cela rend encore plus spécieux l’argument de ceux qui prétendent que Jean-Luc Mélenchon est dangereux pour la République.

Certes il est dangereux pour cette V°république qu’ils ont érigée en système corrompu.

Par contre il est beaucoup moins dangereux en ce qui concerne l’intérêt général et la souveraineté des citoyens français qui, si ils ne réagissent pas très vite, vont se retrouver de fait, dans un système monarchique ou dictatoriale.

Ces faux culs affolés qui prétendent défendre efficacement le système de la Ve république qui les nourrit grassement, et dont ils refusent de voir la déliquescence mortifère pour le concept même de République,  déforment des propos pourtant non équivoques. Ce qui, somme toute, n’est pas sans rappeler des méthodes au relents de procès d’intention proches de méthodes fascistes et indignes d’une république

Rien de mieux pour illustrer mon propos que de revenir sur deux attaques particulièrement abjectes qui ont été menées récemment contre eux Jean-Luc Mélenchon :

Nous avons  tous en mémoire la levée de boucliers de certains socialistes et membres du gouvernement lors du congrès du parti de gauche.

Interprétant comme cela les arrangeait des propos mal retranscrits par un journaliste pro-européen et l’Agence France-Presse, Harlem désir, Pierre Moscovici, et quelques autres « bien-pensants mais mal agissants » ont essayé de faire un procès en antisémitisme à Jean-Luc Mélenchon et par déclinaison aux membres du front de gauche.

Fidèle à leur obstination à vouloir faire éclater le Front de Gauche, les socialistes ont peut-être cru qu’en stigmatisant des paroles qui n’avaient pas été prononcées, ils parviendraient à leurs fins. Hélas pour eux, certains journalistes, certains militants et beaucoup de Français ont compris la manœuvre et en ont tiré les conséquences :

  1. Comme son pseudo adversaire politique l’UMP, le parti socialiste est prêt à tout pour manipuler l’opinion publique.
  2. Comme son pseudo adversaire politique l’UMP en son temps, le parti socialiste mène une politique totalement libérale et pour le cacher utilise la stigmatisation d’un segment de la population afin de détourner l’attention de ses résultats désastreux.
  3. Comme son pseudo adversaire politique UMP, le parti socialiste est totalement incapable d’honnêteté et de remise en question, au regard des résultats sa politique sur l’ensemble de la population française.

Dès lors, ce procès en antisémitisme basé sur des assertions fausses, apparaît comme ce qu’il est : une balle dans le pied que le gouvernement et le parti socialiste se sont tirés eux-mêmes.

Non content de mentir et de déformer des propos le PS” charge la mule” et fait à Jean Luc Mélenchon un procès en division de la gauche
il y a beaucoup à dire sur ce second procès.  Je pense qu’il faut l’aborder intellectuellement, même si cela dérange, en se posant la question fondamentale : le parti socialiste est-il un parti de gauche?
En effet il ne suffit pas de se proclamer « de gauche » pour l’être ! C’est au travers de la défense factuelle de valeurs, au travers d’actes, de décision,  de la manifestations de sa volonté politique qu’on en apporte la preuve qu’on est réellement de gauche. A preuve:

1) Depuis une vingtaine d’années, le parti socialiste a montré une multitude de fois (au travers de ses votes en faveur de lois libérales présentées au Parlement, au travers des discours de certains de ses dirigeants, etc.) qu’il s’était éloigné complètement des valeurs défendues par Jean Jaurès et Léon Blum. Il s’en est tellement éloigné que aujourd’hui même, Benoit Hamon  et Michel Sapin critiquent le vocable  » coup de balai » employé par Jean-Luc Mélenchon lorsqu’il invite les Français à manifester le 5 mai pour promouvoir la VIe république.
Benoit Hamon et Michel Sapin sont-ils si peu socialistes qu’ils ont oubliés le slogan de la SFIO, ancêtre du parti socialiste, lors de sa campagne de 1932 ? 
Regardez bien cette affiche, qu’est-ce qui est écrit dessus ?
 sfio coup de balais

« Le Coup de Balai » !

  1. Qui osera me dire que c’est une affiche du Front National?

Non c’est une affiche socialiste, n’en déplaise à ceux qui manifestement ne se sont servis du parti socialiste que pour faire carrière en politique.

2) Le parti socialiste s’est éloigné de la gauche, et nous le voyons clairement depuis un an, en abandonnant totalement les travailleurs à leur sort. J’en veux pour preuve les propos du président de la république, du premier ministre, et de certains parlementaires socialistes qui entendent faire voter « à la lettre »  un accord entièrement dicté par le syndicat majoritaire des patrons et acceptés par des syndicats minoritaires qui depuis 20 ans font la preuve évidente qu’ils sont entièrement acquis à la logique libérale visant à faire du salarié une variable d’ajustement des profits financiers.

  • Qui osera me dire que transformer le salariat en variable d’ajustement des profits financiers fait partie des valeurs socialistes ?
  • Qui osera me dire que casser le code du travail, issu de plus d’un siècle de luttes des salariés, fait partie des valeurs socialistes ?

3) Le parti socialiste s’est éloigné de la gauche dont l’objectif, depuis la nuit des temps, et de « tirer vers le haut, les strates de populations les plus défavorisées. Et pour ce faire, le droit à la santé, à l’éducation, à la retraite, à une vie décente pour tous sont des outils que la constitution française à inscrite dans le marbre.

  • Qui osera me dire qu’en privilégiant le maintien de niches, d’exonérations fiscales qui, mises bout à bout, vide les caisses de l’État et l’empêche de mener à bien une politique sociale de santé, d’éducation, le parti socialiste mène une politique de gauche ?
  • Qui osera me dire qu’en permettant l’expulsion des familles entières au prétexte que, privé de revenus, elles ne peuvent plus payer leur loyer, le parti socialiste mène une politique de gauche ?
  • Qui osera me dire qu’en maintenant les dispositifs financiers permettant aux plus aisés de se constituer un capital immobilier démesuré par rapport à leurs besoins, le parti socialiste mène une politique de gauche ?

Alors non, le Parti Socialiste, le président de la république qui s’est faite élire sous ce « label » ne sont pas de gauche, les faits le prouvent.

Mais, quand bien même on passerait au-delà des qualificatifs de l’éventail politique, on peut également se demander qui, du parti socialiste ou du Front de Gauche, agit le plus efficacement pour une division de la gauche.

Est-ce le Front de Gauche qui enjoint depuis maintenant deux ans, sans réponse autres que la calomnie, le Parti Socialiste à s’inscrire dans une politique en faveur des travailleurs, des plus démunis, des femmes, des retraités et d’arrêter de se soumettre aux préceptes libéraux de l’union européenne ?

Ou bien est-ce le Parti Socialiste qui depuis un an, copiant en cela les erreurs dramatiques pour le peuple des petits, des sans grades, du socialiste grec Papandréou, s’enferre chaque jour davantage dans le déni, dans l’entêtement, dans l’aveuglement ?

Alors que le peuple français comprend les liaisons dangereuses de certains socialistes avec le Front National, la corruption d’autre socialiste et les mensonges qui lui ont été faits en 2012, affirmer comme le font Benoit Hamon , Michel Sapin et tant d’autres socialistes ou affidés : « ça n’est pas nous qui cassons la gauche, c’est le Front de Gauche » a un aspect infantile et/ou un côté méprisant de l’intelligence des Français qui, plus que les mots parfois rudes qu’emploie Jean-Luc Mélenchon, casse l’espoir que l’on peut avoir un jour un monde meilleur, non pas uniquement pour l’oligarchie, mais pour l’ensemble des Français.

C’est bel et bien les reniements du parti socialiste- qui dispose pourtant de tous les pouvoirs de l’Etat V° république- ses reculs face aux diktats du monde de la finance, ses compromis qui ressemblent fort à une compromission avec les représentants patronaux les plus durs envers les salariés, qui poussent une partie de la population à aller chercher à l’extrême droite la possibilité d’un monde meilleur.

Plutôt que de stigmatiser Jean-Luc Mélenchon en le mettant dans le “même sac ( sans jeu de mots)” que le Front National, en procédant à des comparaisons aussi spécieuses qu’artificielles, le gouvernement et le parti socialiste serait mieux avisé de dénoncer les mensonges du Front National, d’user du pouvoir légitime de l’État pour poursuivre les satellites de ce parti politique qui, très récemment et en toute impunité se sont permis  à de multiples reprises de bafouer la loi et de fouler aux pieds les principes républicains.

Le meilleur moyen de lutter contre l’extrême droite, les socialistes le savent bien pourtant, ce n’est pas de jeter le doute sur le Front de Gauche, ce n’est pas de mener une politique uniquement favorable à la caste des plus aisés, c’est de lutter contre ce qui est le terreau de l’extrême droite: La pauvreté, le dénuement éducationnel, la preuve irréfutable qu’on est abandonné par ceux à qui on faisait confiance , qu’on est pris au piège d’une pieuvre qui a réussi à corrompre même les dirigeants politiques, bref le sentiment que plus que l’inoffensif coup de balais que veut donner J.L.Mélenchon, seul le replis sur soi que prône l’extrême droite sera salvateur!

Alors avis au PS, si vous voulez vraiment lutter contre les ravages de l’extrême droite, il est temps de ne plus vous tromper de cible, d’oublier les attaques foireuses qui n’ont pour but que d’assurer la réélections de vos caciques. Montrez au peuple français que vous êtes dignes de gouverner et de combattre tout ce qui fait le terreau de l’extrême droite!

Si vous ne le faites pas, nous serons obligés d’en conclure qu’au final l’extrême droite ne vous dérange pas et que vous entendez vous en servir lors des futures élections pour garder vos mandats. Seulement attention! Un autre socialiste à essayé cette méthode et cela n’a pas marché!

Si vous ne le faites pas, nous serons obligés d’en conclure qu’au final , vous et vos clones d’EELV, de l’UMp et du FN vous avez bel et bien tué la Ve République.

Le peuple n’est pas idiot et il pourrait commencer à vous le démontrer le 5 mai prochain !

Sources: LCI; Est Républicain; Le Monde; Le Figaro; Politis; Ecosocialisme; Gauche Unitaire; RMCJean-Luc Mélenchon; Yeti Blog; JDD; SwissInfo; Agoravox; Rouges et Verts; Ragemag;

Le non cumul des mandats doit se faire dès maintenant.

4 avril 2013 § Poster un commentaire

Lors de sa dernière intervention télévisée, le 28 septembre 2011, François Hollande a déclaré que le projet de loi d’interdiction du cumul entre mandat de parlementaire et mandat de président exécutif local serait présentée le 3 avril en conseil des ministres et entrerait en vigueur avant la fin de son mandat en 2017.

Le président de la république n’a pas précisé si, une fois la loi votée, elle entrerait en application avant les élections municipales de 2014.

Cette annonce fait suite à la promesses de campagne de François Hollande pendant la primaire socialiste et fait écho au vote des militants du parti socialiste, en 2010, qui instaurait un règle obligeant tout parlementaire a quitté tout mandat exécutif local  (président ou vice-président de conseil général, de région, maire, maire-adjoint…) dans les trois mois suivant son élection.

On voit d’ores et déjà qu’entre la résolution des militants socialistes, en 2010,et les propos tenus par François Hollande le 29 avril 2013, le champ d’application du non cumul des mandats est passé de « aucun cumul de mandats électifs » à « non cumul des parlementaires d’un mandat de président exécutif local ».

On peut craindre, dès maintenant, que si cette loi est votée en l’état, les député-maire, les sénateurs maire seront encore légions sur les bancs du Parlement. Ce faisant, les graves problèmes que pose le cumul des mandats continueront à exister.

De quoi parle-t-on au juste lorsqu’on parle de cumul des mandats ?

La pratique du cumul des mandats est une particularité française. Cette pratique consiste, pour un homme politique,a exercer simultanément plusieurs mandats électifs, à cumuler les fonctions (sénateur et maire, député et président de région, etc.).  Le cumul de mandats peut-être également un cumul dans le temps. C’est le cas de certains élus qui sont député-maire ou sénateurs maires depuis des décennies.

Dit comme ça certains pourrait me dire que cette pratique est inoffensive. Il n’en est rien! Le cumul des mandats nuit gravement au bon déroulement de la démocratie.

Il me semble qu’au moment de voter,  la question centrale à laquelle tout citoyen doit pouvoir apporter une réponse, est : « en élisant des représentants, que ce soit dans les instances locales, départementales, régionales et nationales, et en leur laissant cumuler les fonctions, permettons nous  au système démocratique de fonctionner au mieux des intérêts de la nation et uniquement de ces intérêts ? »

Chaque institution – que ce soit l’Assemblée Nationales, le Sénat, les Conseils régionaux, départementaux, les communautés de communes et les mairies- a un rôle précis à tenir pour que le bon fonctionnement de l’ensemble soit assuré.

Ainsi, l’Assemblée Nationale a un rôle législatif, dont le champ d’action est l’intérêt national au nom de TOUS les citoyens. le Sénat, quant à lui, a également un rôle législatif, sa mission est de représenter l’ensemble des exécutif locaux (mairies, communautés de communes, conseils régionaux, conseil départementaux). L’Assemblée Nationale et le Sénat, qui constituent le parlement, ont également un rôle de contrôle de l’exercice du pouvoir par l’exécutif. Nous verrons par la suite qu’un des effets pervers du cumul des mandats est de ne pas ou de mal à assurer ce rôle contrôle. Les instances locales ont, elles, un rôle administratif et règlementaire dont le champ d’action se situe entre la mise en œuvre dans le cadre décentralisé d’orientation décidée par le pouvoir exécutif et la mise en œuvre de politique spécifiques locales. Voilà donc le cadre général et constitutionnel qu’on devrait s’attendre à ce que les dépositaires d’un mandat électif respectent. Il n’en est rien pour un certain nombre. Il n’est qu’à examiner leurs arguments en faveur du cumul des mandats pour le constater.

Depuis des décennies, les défenseurs du cumul des mandats opposent à toute tentative de réforme trois arguments tous aussi fallacieux les uns que les autres:

  • Supprimer le cumul des mandats conduirait irrémédiablement à accroître l’emprise des partis politiques sur les parlementaires. Le cumul des mandats est un rempart pour l’indépendance des parlementaires.

A cet argument, il est facile d’opposer la réalité des faits: Alors que le Parlement français connaît des taux record de cumul de mandats, cela n’a pas empêché Nicolas Sarkozy de transformer le parlement en « chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif » et François Hollande de demander au Parlement de voter « à la lettre » un texte entièrement dicté par le MEDEF  . Cela n’a pas empêché non plus le premier secrétaire du parti socialiste d’affirmer, très récemment,  «un député qui doit son élection au PS ».

  • Le cumul des mandats permet en tant que parlementaire de mieux connaître la réalité du terrain et de mieux répercuter les attentes de la population.

Le second argument ne pèse pas plus lourd mais en  dit long sur les buts poursuivis, à titre individuel, par certains parlementaires et sur leur ignorance, voire leur mépris du principe fondamental de la représentation nationale, constitutif du principe démocratique lui-même. « Ces parlementaire oublient qu’ils représentent la nation tout entière, même si ils sont élus dans une circonscription ». (Cf Y.Meny in Revue de droit public, n°6, 1997). En outre, au prétexte de mieux connaître la réalité du terrain, ceux qui avancent cet argument occultent totalement que d’autres, dont ils bloquent, en cumulant mandat national et mandat local, l’accession à un mandat électif, pourraient tout autant qu’eux être des relais des attentes de la population. Voir même être des relais nettement plus compétents, nettement moins clientéliste ou nettement moins préoccupé en permanence par la prochaine campagne électorale qu’ils devront mener à fin de pouvoir garder leur fief… On le constate quotidiennement, leur pseudo connaissance du terrain n’empêche pas certains parlementaires de méconnaitre très souvent les grands problèmes nationaux, tout préoccupés qu’ils sont de défendre ceux de leurs fiefs locaux ( prenez le temps, un jour, de regarder la séance de questions au gouvernement pour vous en rendre compte). S’ajoute à cela le fait que la détention de plusieurs mandats provoquent une surcharge de travail, et quand bien même le parlementaire sont entourés d’une cohorte d’assistant, chacun d’entre nous sait bien qu’on ne peut en même temps être sur le terrain et travailler efficacement ses dossiers. Ce deuxième argument révèle donc le peu de respect de certains parlementaires pour le principe démocratique fondamental de la représentation nationale. Mais il permet de constates qu’ ils sont peu préoccupés par le renouvèlement du personnel politique. Renouvèlement pourtant nécessaire et qui pourrait, de toute évidence, améliorer la qualité du travail parlementaire, permettre une meilleure représentativité de toutes les classes sociales au niveau national, et « éviter la constitution de fiefs où la vie politique est dominée par le clientéliste »

  • Le cumul des mandats permet aux parlementaires, grâce à l’exercice de responsabilités locales, 1 plus grande expérience des affaires publiques.

Certains prétendent que cumuler les mandats permet 1 plus grande expérience des affaires publiques. Outre le fait qu’en disant cela, ceux qui veulent cumuler les mandats semblent insinuer que leur collègue qui ne sont « que » députés ou sénateurs  connaissent moins bien les affaires publiques, ils oublient, comme le soulignent certains constitutionnalistes, que : »Discuter la loi et contrôler le gouvernement engagent cependant bien d’autres compétences que celles acquises à la tête des institutions locales« .

En outre, il n’y a pas que par le cumul des mandats qu’on peut acquérir cette expérience des affaires publiques.

On le peut tout autant en faisant partie de la société civile. Et si la connaissance des affaires publiques et si importante, pourquoi ne pas envisager que tout citoyen soit tenu en permanence au courant de ces affaires? Pourquoi ne pas envisager que, comme pour le syndicalisme, chaque citoyen français bénéficie d’un temps de formation qui lui permettrait d’acquérir une expérience des affaires publiques. Pourquoi ne pas envisager que dans le cadre de l’enseignement, de l’instruction civique, les enfants, les collégiens, lycéens, étudiants, puissent effectuer un stage régulièrement dans les institutions locales, régionales, nationales à fin de mieux comprendre les affaires publiques. Après tout, on accepte bien l’idée que les élèves doivent faire un stage en entreprise avant la fin de leur scolarité ! Pourquoi ne pas envisager que le mode de financement des partis politique soit diminué au profit d’une caisse de financement de candidats n’ayant JAMAIS détenu de mandat électif et désirant se présenter au suffrage universel sans le soutien d’un parti politique?

Ce troisième argument des pro-cumul des mandats ne tient pas plus que les deux premiers lorsqu’on l’aborde sous l’angle de l’intérêt commun. D’autres solutions existent pour répondre à la question de la connaissance des affaires publiques.

Au travers de ces trois exemples, on voit bien que le cumul des mandats n’est pas un rempart qui garantit l’indépendance des parlementaires.

Et maintenant ? Le premier ministre a annoncé récemment que le projet de loi serait présenté au Parlement « avant l’été » . Le long exposé qui précède illustre à quel point le débat parlementaire va être vigoureux. Les sénateurs dans leur majorité s’opposent à l’interdiction de cumul des mandats et au sein même du parti socialiste, certains députés freinent des quatre fers pour que cette loi ne soit pas votée ou que son application soit reportée aux calendes grecques. Certains y défendront leur caste, leur niveau de vie, leur baronnie, d’autre leur idée de la démocratie, leur volonté de réformer un système pollué par le carriérisme et le lobbying.

Le débat qui va s’installer au Parlement *, s’inscrit dans une procédure législative  ( à découvrir intégralement ici )  dont l’objectif sera de trouver un consensus entre les deux assemblées.

Conclusion

Nous l’avons vu au début du présent billet, le champ d’application du cumul des mandats, depuis 2010, a été considérablement rétréci. On est passé du « 1 mandat unique par élu  » à la multiplication d’exception en fonction du mandat notamment. On est passé du tout de suite à pas maintenant.

Et cela parce que François Hollande et le Gouvernement ont attendu une année avant de mettre le sujet en débat au Parlement, se retrouvant désormais coincé (volontairement ?) par le calendrier électoral.  Compte tenu des délais de délibérations du parlement, d’examen par le conseil constitutionnel, on entre dans une démarche précipitée qui va se dérouler dans un climat houleux, compte tenu des intérêts personnels est évident que certains parlementaires peut respectueux de la démocratie voudront défendre bec et ongle.

Certes, il est parfaitement possible et souhaitable que, d’ici la fin de l’été, la loi soit promulguée permettant ainsi que, dès les élections municipales de mars 2014, on n’entre pas à nouveau dans un cercle vicieux qui consiste à dire, « on a un mandat pour cinq ans, attendons pour appliquer le non-cumul des mandats la fin de ce mandat » !

Manifestement ni le président de la république, ni le premier ministre ne font preuve de la volonté et de la conviction qui permettrait de mettre fin à cette pratique qui, rappelons-le, porte atteinte aux valeurs fondamentales du système démocratiques :

  1. en mettant en cause l’idée de représentation nationale.
  2. en réduisant le travail parlementaire à du lobbying local
  3. en anémiant le pluralisme politique.  Le cumul de mandats ne permet pas le renouvèlement de la classe politique ce qui est probablement à l’origine du « sentiment d’impunité qui habite les responsables politiques de la cinquième république »  et du découragement des électeurs se traduisant par l’abstention.
  4. en favorisant l’irresponsabilité des élus, le cumul des mandats transforme le territoire national en baronnies autonomes.   Il concourt au formatage au carriérisme des élites, aux dépens de la diversité sociale et d’origine.
  5. Enfin le cumul des mandats est une redoutable école du clientélisme et de collusion avec de puissants intérêts économiques  . Il peut générer des conflits d’intérêts entre les différents mandats exercés.

Pour toutes ces raisons, et pour ne pas laisser un nouveau cycle électoral perpétuer la pratique du cumul des mandats en reportant l’application de la loi à 2017, il est est impératif que la loi sur le non-cumul des mandats soit mise en application avant le mois de mars 2014.Il est impératif que la loi proscrive tout cumul de mandats quelles que soient les fonctions électives occupées et limite la possibilité d’effectuer plus de deux mandats sur toute une vie.

  • Ça n’est qu’à cette condition que l’ensemble des citoyens français reprendront le chemin des urnes.
  • Ça n’est qu’à cette condition que le gouvernement et sa majorité parlementaire montreront aux citoyens qu’ils entament actuellement la lutte contre le le carriérisme et la corruption politique.
  • Ça n’est qu’à cette condition que François Hollande, le gouvernement et le parti socialiste montreront qu’ils sont respectueux de la représentation nationale.
  • Ça n’est qu’à cette condition que l’ensemble des dépositaires de mandats électifs pourront faire la démonstration que l’intérêt collectif prévaut pour eux sur leur intérêt personnel.

Si tel n’était pas le cas, que tout ce petit monde s’attende alors à de profonds mouvements de révolte au sein de la nation. Ils en seront tenus pour seuls responsable!

Source : Ouest-France; Lui PrésidentLa Toupie; Métro ; Libération; Le Monde; Le JDD; Rue89; CRD;Assemblée NationaleFrançois Delapierre;

* Pour ma part, je me demande si il est bien raisonnable de demander que ce soient ceux-là mêmes qui usent et abusent du cumul de mandats qui décident de la suppression d’une pratique qui les fait vivre confortablement, leur permet de transformer la mission de représentation en plan de carrière ?

De toute évidence, la réponse est non. Ce type de décision, dans une république, dans une démocratie qui se respecte, ne devrait être prise ni par le Parlement, ni par le gouvernement, ni par le conseil constitutionnel, ni par le conseil d’État mais tout simplement par une assemblée constituante de citoyens.

Le non cumul des mandats doit se faire dès maintenant.

4 avril 2013 § 1 commentaire

Lors de sa dernière intervention télévisée, le 28 septembre 2011, François Hollande a déclaré que le projet de loi d’interdiction du cumul entre mandat de parlementaire et mandat de président exécutif local serait présentée le 3 avril en conseil des ministres et entrerait en vigueur avant la fin de son mandat en 2017.

Le président de la république n’a pas précisé si, une fois la loi votée, elle entrerait en application avant les élections municipales de 2014.

Cette annonce fait suite à la promesses de campagne de François Hollande pendant la primaire socialiste et fait écho au vote des militants du parti socialiste, en 2010, qui instaurait un règle obligeant tout parlementaire a quitté tout mandat exécutif local  (président ou vice-président de conseil général, de région, maire, maire-adjoint…) dans les trois mois suivant son élection.

On voit d’ores et déjà qu’entre la résolution des militants socialistes, en 2010,et les propos tenus par François Hollande le 29 avril 2013, le champ d’application du non cumul des mandats est passé de « aucun cumul de mandats électifs » à « non cumul des parlementaires d’un mandat de président exécutif local ». 

On peut craindre, dès maintenant, que si cette loi est votée en l’état, les député-maire, les sénateurs maire seront encore légions sur les bancs du Parlement. Ce faisant, les graves problèmes que pose le cumul des mandats continueront à exister.

De quoi parle-t-on au juste lorsqu’on parle de cumul des mandats ?

La pratique du cumul des mandats est une particularité française. Cette pratique consiste, pour un homme politique,a exercer simultanément plusieurs mandats électifs, à cumuler les fonctions (sénateur et maire, député et président de région, etc.). 
Le cumul de mandats peut-être également un cumul dans le temps. C’est le cas de certains élus qui sont député-maire ou sénateurs maires depuis des décennies.

Dit comme ça certains pourrait me dire que cette pratique est inoffensive. Il n’en est rien! Le cumul des mandats nuit gravement au bon déroulement de la démocratie.

Il me semble qu’au moment de voter,  la question centrale à laquelle tout citoyen doit pouvoir apporter une réponse, est : « en élisant des représentants, que ce soit dans les instances locales, départementales, régionales et nationales, et en leur laissant cumuler les fonctions, permettons nous  au système démocratique de fonctionner au mieux des intérêts de la nation et uniquement de ces intérêts ? »

Chaque institution – que ce soit l’Assemblée Nationales, le Sénat, les Conseils régionaux, départementaux, les communautés de communes et les mairies- a un rôle précis à tenir pour que le bon fonctionnement de l’ensemble soit assuré.

Ainsi, l’Assemblée Nationale a un rôle législatif, dont le champ d’action est l’intérêt national au nom de TOUS les citoyens. le Sénat, quant à lui, a également un rôle législatif, sa mission est de représenter l’ensemble des exécutif locaux (mairies, communautés de communes, conseils régionaux, conseil départementaux). L’Assemblée Nationale et le Sénat, qui constituent le parlement, ont également un rôle de contrôle de l’exercice du pouvoir par l’exécutif. Nous verrons par la suite qu’un des effets pervers du cumul des mandats est de ne pas ou de mal à assurer ce rôle contrôle. Les instances locales ont, elles, un rôle administratif et règlementaire dont le champ d’action se situe entre la mise en œuvre dans le cadre décentralisé d’orientation décidée par le pouvoir exécutif et la mise en œuvre de politique spécifiques locales.
Voilà donc le cadre général et constitutionnel qu’on devrait s’attendre à ce que les dépositaires d’un mandat électif respectent. Il n’en est rien pour un certain nombre. Il n’est qu’à examiner leurs arguments en faveur du cumul des mandats pour le constater.

Depuis des décennies, les défenseurs du cumul des mandats opposent à toute tentative de réforme trois arguments tous aussi fallacieux les uns que les autres:

  • Supprimer le cumul des mandats conduirait irrémédiablement à accroître l’emprise des partis politiques sur les parlementaires. Le cumul des mandats est un rempart pour l’indépendance des parlementaires.

A cet argument, il est facile d’opposer la réalité des faits:
Alors que le Parlement français connaît des taux record de cumul de mandats, cela n’a pas empêché Nicolas Sarkozy de transformer le parlement en « chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif » et François Hollande de demander au Parlement de voter « à la lettre » un texte entièrement dicté par le MEDEF  . Cela n’a pas empêché non plus le premier secrétaire du parti socialiste d’affirmer, très récemment,  «un député qui doit son élection au PS ».

  • Le cumul des mandats leur permet en tant que parlementaire de mieux connaître la réalité du terrain et de mieux répercuter les attentes de la population.

Le second argument ne pèse pas plus lourd mais en  dit long sur les buts poursuivis, à titre individuel, par certains parlementaires et sur leur ignorance, voire leur mépris du principe fondamental de la représentation nationale, constitutif du principe démocratique lui-même. « Ces parlementaire oublient qu’ils représentent la nation tout entière, même si ils sont élus dans une circonscription ». (Cf Y.Meny in Revue de droit public, n°6, 1997).
En outre, au prétexte de mieux connaître la réalité du terrain, ceux qui avancent cet argument occultent totalement que d’autres, dont ils bloquent, en cumulant mandat national et mandat local, l’accession à un mandat électif, pourraient tout autant qu’eux être des relais des attentes de la population. Voir même être des relais nettement plus compétents, nettement moins clientéliste ou nettement moins préoccupé en permanence par la prochaine campagne électorale qu’ils devront mener à fin de pouvoir garder leur fief
On le constate quotidiennement, leur pseudo connaissance du terrain n’empêche pas certains parlementaires de méconnaitre très souvent les grands problèmes nationaux, tout préoccupés qu’ils sont de défendre ceux de leurs fiefs locaux ( prenez le temps, un jour, de regarder la séance de questions au gouvernement pour vous en rendre compte). S’ajoute à cela le fait que la détention de plusieurs mandats provoquent une surcharge de travail, et quand bien même le parlementaire sont entourés d’une cohorte d’assistant, chacun d’entre nous sait bien qu’on ne peut en même temps être sur le terrain et travailler efficacement ses dossiers.
Ce deuxième argument révèle donc le peu de respect de certains parlementaires pour le principe démocratique fondamental de la représentation nationale. Mais il permet de constates qu’ ils sont peu préoccupés par le renouvèlement du personnel politique. Renouvèlement pourtant nécessaire et qui pourrait, de toute évidence, améliorer la qualité du travail parlementaire, permettre une meilleure représentativité de toutes les classes sociales au niveau national, et « éviter la constitution de fiefs où la vie politique est dominée par le clientéliste« 

  • Le cumul des mandats permet aux parlementaires, grâce à l’exercice de responsabilités locales, 1 plus grande expérience des affaires publiques.

Certains prétendent que cumuler les mandats permet 1 plus grande expérience des affaires publiques. Outre le fait qu’en disant cela, ceux qui veulent cumuler les mandats semblent insinuer que leur collègue qui ne sont « que » députés ou sénateurs  connaissent moins bien les affaires publiques, ils oublient, comme le soulignent certains constitutionnalistes, que : »Discuter la loi et contrôler le gouvernement engagent cependant bien d’autres compétences que celles acquises à la tête des institutions locales« .

En outre, il n’y a pas que par le cumul des mandats qu’on peut acquérir cette expérience des affaires publiques.

On le peut tout autant en faisant partie de la société civile. Et si la connaissance des affaires publiques et si importante, pourquoi ne pas envisager que tout citoyen soit tenu en permanence au courant de ces affaires? Pourquoi ne pas envisager que, comme pour le syndicalisme, chaque citoyen français bénéficie d’un temps de formation qui lui permettrait d’acquérir une expérience des affaires publiques. Pourquoi ne pas envisager que dans le cadre de l’enseignement, de l’instruction civique, les enfants, les collégiens, lycéens, étudiants, puissent effectuer un stage régulièrement dans les institutions locales, régionales, nationales à fin de mieux comprendre les affaires publiques. Après tout, on accepte bien l’idée que les élèves doivent faire un stage en entreprise avant la fin de leur scolarité ! Pourquoi ne pas envisager que le mode de financement des partis politique soit diminué au profit d’une caisse de financement de candidats n’ayant JAMAIS détenu de mandat électif et désirant se présenter au suffrage universel sans le soutien d’un parti politique?

Ce troisième argument des pro-cumul des mandats ne tient pas plus que les deux premiers lorsqu’on l’aborde sous l’angle de l’intérêt commun. D’autres solutions existent pour répondre à la question de la connaissance des affaires publiques.

Au travers de ces trois exemples, on voit bien que le cumul des mandats n’est pas un rempart qui garantit l’indépendance des parlementaires.

Et maintenant ?
Le premier ministre a annoncé récemment que le projet de loi serait présenté au Parlement « avant l’été » . Le long exposé qui précède illustre à quel point le débat parlementaire va être vigoureux. Les sénateurs dans leur majorité s’opposent à l’interdiction de cumul des mandats et au sein même du parti socialiste, certains députés freinent des quatre fers pour que cette loi ne soit pas votée ou que son application soit reportée aux calendes grecques. Certains y défendront leur caste, leur niveau de vie, leur baronnie, d’autre leur idée de la démocratie, leur volonté de réformer un système pollué par le carriérisme et le lobbying.

Le débat qui va s’installer au Parlement *, s’inscrit dans une procédure législative  ( à découvrir intégralement ici )  dont l’objectif sera de trouver un consensus entre les deux assemblées.

Conclusion

Nous l’avons vu au début du présent billet, le champ d’application du cumul des mandats, depuis 2010, a été considérablement rétréci. On est passé du « 1 mandat unique par élu  » à la multiplication d’exception en fonction du mandat notamment. On est passé du tout de suite à pas maintenant.

Et cela parce que François Hollande et le Gouvernement ont attendu une année avant de mettre le sujet en débat au Parlement, se retrouvant désormais coincé (volontairement ?) par le calendrier électoral.  Compte tenu des délais de délibérations du parlement, d’examen par le conseil constitutionnel, on entre dans une démarche précipitée qui va se dérouler dans un climat houleux, compte tenu des intérêts personnels est évident que certains parlementaires peut respectueux de la démocratie voudront défendre bec et ongle.

Certes, il est parfaitement possible et souhaitable que, d’ici la fin de l’été, la loi soit promulguée permettant ainsi que, dès les élections municipales de mars 2014, on n’entre pas à nouveau dans un cercle vicieux qui consiste à dire, « on a un mandat pour cinq ans, attendons pour appliquer le non-cumul des mandats la fin de ce mandat » !

Manifestement ni le président de la république, ni le premier ministre ne font preuve de la volonté et de la conviction qui permettrait de mettre fin à cette pratique qui, rappelons-le, porte atteinte aux valeurs fondamentales du système démocratiques :

  1. en mettant en cause l’idée de représentation nationale
  2. en réduisant le travail parlementaire à du lobbying local
  3. en anémiant le pluralisme politique.  Le cumul de mandats ne permet pas le renouvèlement de la classe politique ce qui est probablement à l’origine du « sentiment d’impunité qui habite les responsables politiques de la cinquième république »  et du découragement des électeurs se traduisant par l’abstention. 
    en favorisant l’irresponsabilité des élus, le cumul des mandats transforme le territoire national en baronnies autonomes.   Il concourt au formatage au carriérisme des élites, aux dépens de la diversité sociale et d’origine.
  4. Enfin le cumul des mandats est une redoutable école du clientélisme et de collusion avec de puissants intérêts économiques  . Il peut générer des conflits d’intérêts entre les différents mandats exercés.

Pour toutes ces raisons, et parce que si on laisse un nouveau cycle électoral perpétuer la pratique du cumul des mandats en reportant l’application de la loi à 2017, il est est impératif que la loi sur le non-cumul des mandats soit mise en application avant le mois de mars 2014.Il est impératif que la loi proscrive tout cumul de mandats quelles que soient les fonctions électives occupées et limite la possibilité d’effectuer plus de deux mandats sur toute une vie.

  • Ça n’est qu’à cette condition que l’ensemble des citoyens français reprendront le chemin des urnes. Ça n’est qu’à cette condition que le gouvernement et sa majorité parlementaire montreront aux citoyens qu’ils entament actuellement la lutte contre le le carriérisme et la corruption politique.
  • Ça n’est qu’à cette condition que François Hollande, le gouvernement et le parti socialiste montreront qu’ils sont respectueux de la représentation nationale.
  • Ça n’est qu’à cette condition que l’ensemble des dépositaires de mandats électifs pourront faire la démonstration que l’intérêt collectif prévaut pour eux sur leur intérêt personnel.

Si tel n’était pas le cas, que tout ce petit monde s’attende alors à de profonds mouvements de révolte au sein de la nation. Ils en seront tenus pour seuls responsable!

Source : Ouest-France; Lui PrésidentLa Toupie; Métro ; Libération; Le Monde; Le JDD; Rue89; CRD;Assemblée NationaleFrançois Delapierre;

* Pour ma part, je me demande si il est bien raisonnable de demander que ce soient ceux-là mêmes qui usent et abusent du cumul de mandats qui décident de la suppression d’une pratique qui les fait vivre confortablement, leur permet de transformer la mission de représentation en plan de carrière ?

De toute évidence, la réponse est non. Ce type de décision, dans une république, dans une démocratie qui se respecte, ne devrait être prise ni par le Parlement, ni par le gouvernement, ni par le conseil constitutionnel, ni par le conseil d’État mais tout simplement par une assemblée constituante de citoyens.

Comme une impression de « tous pourris »

3 avril 2013 § Poster un commentaire

Les dernières mises en examen de Nicolas Sarkozy, ancien président de la république, pour abus de faiblesse et de Jérôme Cahuzac, ancien ministre du budget, pour fraude fiscale , devrait inexorablement voir réapparaitre le « tous pourris » cher au Front National et à Marine Le Pen .

Malheureusement pour elle, Marine Le Pen ferait mieux de ne pas s’aventurer davantage sur le terrain glissant qu’elle affectionne en s’appuyant sur la mise sur le devant de la scène médiatique de ces affaires juridico-politiques dont les médias se régalent et font leurs choux gras.

En effet, après une discussion intéressante avec quelques amis internautes, je me suis livrée à une rapide pré-étude de la situation en utilisant les données disponibles sur le net afin de cerner si nous étions face à une impression ou si l’ébauche d’une vérité scientifiquement démontrable apparaissait.

Je vous en donne le résultat et la succincte analyse qui en ressors.

Eléments de méthode:
J’ai commencé par rechercher des informations sur les condamnations par la justice, entre 1997 et 2012, des élus de 3 partis: le Front National – puisqu’il se pose en pourfendeur des « pourris »- l’UMP et le Parti Socialiste, que l’on nous présente comme les seuls partis dignes du bipartisme.

Puis, pour ces trois partis, j’ai rapporté le nombre des condamnations de chacun à leur nombre d’élus sur la même période.

Les résultats:

Les résultats sont surprenants et viennent considérablement contredire l’impression de « tous pourris ».

Avant de présenter ce résultat, je crois qu’il est bon de rappeler le nombre d’élus en France :
La France compte 577 députés, 343 sénateurs, 2040 conseillers régionaux, 4042 conseillers généraux, 36 635 maires, 78 députés européens.

Soit un total de 43715 élus susceptibles de pouvoir utiliser leurs fonctions électives à des fins illégales.

 

Le Front National, entre 1997 et 2012, a eu environ 357 détenteurs d’un mandat électif .
Pendant la même période, il totalise 56 condamnations est mises en examen

Ce qui représente 15,68 % d’ élus du FN condamnés ou mis en examen.

L’UMP, entre 1997 et 2012, a eu environ 2115* détenteurs d’un mandat électif
pendant la même période il totalise 66 condamnations ou mises en examen.

Ce qui représente 3,12 % des élus de l’UMP condamnée ou mis en examen.

Le parti socialiste, entre 1997 et 2012, a eu environ 2262 élus*.
Pendant la même période il totalise 44 condamnations ou mises en examen.

Ce qui représente 1,94 % des élus du parti socialiste condamné ou mis en examen.

 

Un premier constat s’impose statistiquement : c’est de très loin le Front National qui présente le plus fort taux d’élus condamnés ou mis en examen par la justice.

Un second constat s’impose: au regard des 156 condamnations ou mises en examen que totalisent le Front National, l’UMP, le PS et de la population des élus français, l’impression de « tous pourris » est infondée.

En effet, sur une population de 33 715 élus susceptibles de pouvoir utiliser leurs fonctions électives à des fins illégales, seul 0,35 % d’entre eux abusent de la situation et sont condamnés par la justice **.

Un troisième constat est beaucoup plus alarmant.

Il porte sur l’analyse des motifs des condamnations qui ont frappé la population d’élus étudiés.

Dans la très grande majorité des cas, les élus du Front National sont condamnés pour des violences physiques, des incitations à la haine raciale, et des fraudes financières ou électorales.

Reconnaissez que ce type de condamnations dément la conformité aux principes démocratiques et républicains qu’affiche le Front National et vient casser l’image de parti convenable  que les médias veulent nous vendre !

Les élus de l’UMP semblent eux être « spécialisés », au regard des condamnations et mises en examen dont ils font l’objet, dans l’abus de biens sociaux et détournements de fonds publics.

Quant aux élus du parti socialiste, il semble que le délit de favoritisme soit une de leurs « spécialités ».

J’ai tout à fait conscience de l’aspect succinct de cette pré-étude ** qui demanderait d’être approfondie, affinée sur le plan statistique, élargie à d’autres partis politiques, etc. etc.

Néanmoins, comme je le disais au début, il ne s’agissait pour moi que de cerner une impression et non de démontrer scientifiquement si la classe politique française était vraiment et dans son ensemble toutes pourris. Pour cela, je pense que notre pays est suffisamment doté en étudiants, en institut divers et variés mieux équipés et plus disponibles que moi pour effectuer une enquête approfondie sur le sujet.

En attendant, et jusqu’à plus ample informé, je reste sur les constats que c’est le Front national qui présente le plus fort taux d’élus condamnés par la justice et que l’on ne peut dire, avec un taux de 99.65% d’élus jamais condamnés ou mis en examen, que la classe politique française est dominée par le « tous pourris »

* Sur la base d’un renouvèlement de la moitié des effectifs sur 15 ans et en tenant compte que bon nombre d’élus cumulent les mandats en nombre et dans la durée, ce qui minore le nombre d’élus de la population étudiée.
** Bien entendu, on ne peut dans ce type d’études, comptabiliser ceux qui ne sont pas rattrapés par la justice.

Sources:
Europe1 ; FranceInfo ; Plume Citoyenne ; Nopassaran ; Wikipédia

Marine Le Pen, "l’idiote infiniment inutile".

8 avril 2012 § Poster un commentaire

Cela fait plusieurs semaines que je ronge mon frein en écoutant Marine Le Pen débiter ses idées nauséabondes.

Si la situation de millions de Français – qui connaissent la précarité, le chômage, la pauvreté, la peur de se trouver du jour au lendemain sans emploi et donc sans ressources pour faire face à la satisfaction des besoins essentiels de leur famille- n’étaient pas si catastrophique, les divagations de Mme Le Pen pourraient éventuellement être du plus haut comique.

Mais voilà il arrive un moment où, après avoir constaté le fait que comme Nicolas Sarkozy, elle s’appuie sur la peur de l’autre pour attirer un électorat quelque peu perturbé par le contexte dans lequel il vit , il faut aider tous ceux qui pourraient être attirés par les arguments fallacieux de cette dames, à comprendre qu’elle se sert d’eux et qu’en fait tous ses propos de son que leurres et mensonges.

Leurre quand Marine Le Pen prend la parole à Lyon, samedi 7 avril et ose prétendre qu’elle est la seule candidate anti-système .

Alors là vous m’excuserez mais Marine Le Pen , en tant que députée européenne ( système au dessus des systèmes nationaux) , ne se prive pas, elle non plus, de « puiser sans fin son argent dans nos poches » grâce au 6200 € mensuels que la collectivité lui verse en tant que député européenne.  En plus, nous le verrons par la suite, en bonne parasite du système, elle ne mérite même pas ces 6200 € mensuels!

Et Marine Le Pen n’est pas non plus vraiment contre le système d’enrichissement personnel qui consiste à essayer de payer le moins d’impôts et de taxe possible…afin de s’enrichir encore d’avantage sur le dos de la collectivité. La preuve:

Marine Le Pen est donc  à la tête d’un patrimoine immobilier représentant une valeur minimale avoisinant les 700 000 euros ! La pauvre!

Ceci dit, elle déclare ne payer que 1746 € d’impôts sur le revenu, et aucun impôt sur la fortune.

Très curieusement la candidate qui se prétend anti-système semble avoir parfaitement compris un des rouages principaux du système capitaliste qu’elle dénonce, en multipliant les SCI immobilière afin de pouvoir échapper à divers impôts et taxes  !

En laissant entendre qu’elle est du côté de ceux qu’on oublie, j’ai plutôt l’impression qu’elle est du côté de ceux qui veulent se faire oublier, bénéficier de décotes, de droits de donations réduits, de droits de succession différés, de plus values immobilières allégées,  notamment quand il s’agit de leur patrimoine immobilier. …

Mais laissons là ce premier leurre utilisé par Marine Le Pen pour faire croire qu’elle est du côté des pauvres gens, alors que tout est fait pour qu’elle s’enrichisse chaque jours d’avantage, et venons en à quelque chose de beaucoup plus grave.

Leurre quand Marine Le Pen prétend qu’elle est la seule  « à proposer un changement radical pour NOUS libérer des marchés financiers ». 

C’est plutôt pour libérer encore davantage les marchés financiers qu’elle œuvre activement!

En effet, elle a voté le 08.05.2008 , comme la capture d’écran ci-dessous le prouve, Marine Le Pen a voté pour une motion du Parlement européen qui permet de poursuivre l’achèvement du grand marché transatlantique d’ici à 2015 .

MLP vote pour le grand marché transatlantique

Pour contribuer à votre culture générale, voici quelques extraits du texte que Marine Le Pen a approuvé :

« un partenariat transatlantique étroit est l’instrument clé pour façonner la mondialisation dans l’intérêt de nos valeurs communes et dans la perspective d’un ordre mondial équitable en matière politique et économique… réitère son avis selon lequel un marché transatlantique efficace et compétitif forme une base propice à l’établissement ferme du partenariat transatlantique, qui permettra à l’UE et aux États Unis de relever ensemble les défis politiques et économiques … Soutient résolument le processus de renforcement de l’intégration économique transatlantique lancé lors du sommet UE-États-Unis par l’adoption du «cadre pour progresser dans l’intégration économique transatlantique entre l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique» et par la création du Conseil économique transatlantique (CET), chargé de superviser et d’accélérer les efforts exposés dans ledit cadre

Quand Marine Le Pen lance « Que l’union européenne aille au diable!» alors même qu’elle approuve un texte qui donne à l’union européenne des pouvoirs qui  « consiste dans l’abandon de la souveraineté intérieure des pays membres de l’Europe des 27. Grâce à une hégémonie du droit des États-Unis sur le sol européen, l’exécutif US exerce un pouvoir direct sur les populations européennes et qui vise à supprimer les obstacles légaux aux échanges économiques et aux investissements. »  on peut légitimement se poser des questions sur sa sincérité ou sur sa compréhension des textes qu’elle vote au Parlement européen.

On peut, lorsqu’on prend connaissance dans le détail de ce qu’est réellement ce grand marché transatlantique , se demander si l’ennemi de la Nation n’est pas Marine Le Pen elle-même, ainsi que tous les députés européens qui ont approuvé ce texte et toute la série des textes qui depuis des décennies visent non seulement à nous déposséder de la souveraineté nationale, mais également à ouvrir encore davantage de possibilités au monde financier et au monde économique de s’enrichir à nos dépens.

On peut se demander enfin si, Marine Le Pen ne se fiche pas totalement du patriotisme, de la solidarité nationale et de la France, contrairement à ce qu’elle a affirmé lors de son dernier meeting.

De deux choses l’une, soit Marine Le Pen ment  consciemment à ses électeurs, soit elle est incompétente et inapte à remplir son mandat de député européenne.

Si elle ment consciemment, elle n’est alors qu’un leurre et la voiture balai des oligarques économiques et financiers qu’elle prétend dénoncer! Auquel cas, ceux qui croient sincèrement à ces discours savent maintenant qu’ils ne peuvent lui faire confiance!

Si elle ment par incompétence, méconnaissance des dossiers qu’elle vote, alors je ne saurais trop conseiller à ceux qui seraient tentés de voter pour elle de la fuir comme la peste, car elle n’est ni plus ni moins qu’une « idiote infiniment inutile » qui coute cher ( 6200 €/m) et tout ça pour vendre la France pieds et poings liés aux multinationales et aux banques américaines : Inutile pour les chômeurs, inutile pour les nationalistes, inutile pour les femmes, inutile pour la Nation , inutile pour l’économie ! Peut-être tout simplement utile à Nicolas Sarkozy pour lui inspirer ses discours puants, et encore!

Comprendre de façon claire pourquoi le « Le marché transatlantique préparé pour 2015, qui explique les mesures libérales prises par l’UE, est une dramatique erreur »

Sources:Le Parisien; Politique.net; L’Expansion, Droit Finance;Parlement Européen; Cahiers de Psychologie Politique; Réseau Voltaire; Médiapart

Marseille: annexion du territoire National par l’UMP/FN?

20 mars 2012 § Poster un commentaire

On apprend aujourd’hui que la mairie UMP de Marseille, dirigée par Jean-Claude Gaudin, refuse au front de gauche le droit de tenir son meeting du 14 avril sur les plages du Prado.

Laure-Agnès Caradec, adjointe au maire chargée des espaces verts, prétend, pour tenter d’expliquer le refus de la municipalité, que:

« C’est une position de principe de la Ville de Marseille. Les plages du Prado n’ont pas à accueillir de meetings politiques, cela ne s’est jamais fait. Il n’y a rien contre M. Mélenchon, la position du maire aurait été identique pour n’importe quel autre candidat …Ces plages sont des espaces de détente pour les Marseillais où se déroulent de nombreux évènements publics, mais « pas militants »

De toute évidence, cette dame est gravement atteinte d’amnésie lorsqu’elle prétend que la position de la mairie aurait été identique pour n’importe quel autre candidat.

En effet, elle semble oublier que la même plage accueillait il n’y a pas si longtemps la caravane de l’UMP .

Elle semble également oublier, lorsqu’elle prétend que ses plages accueillent des évènements publics mais pas militant, qu’elles ont accueilli récemment une manifestation évangélique chrétienne.

Si cela n’est pas du militantisme, qu’est-ce que c’est ?

Il y a manifestement, comme le souligne le secrétaire du parti communiste français des Bouches-du-Rhône , de quoi être étonné, alors que depuis un mois, la mairie de Marseille sait parfaitement que le meeting devait se tenir en plein air afin d’accueillir dignement les participants nombreux qui doivent y assister, qu’ elle fasse soudain, et sous des motifs fallacieux, comme si elle découvrait des problèmes pour donner suite à cette demande.

  • Motifs fallacieux car, ne l’oublions pas les plages du Prado sont des plages publiques, régies par la loi littorale, qui appartiennent au domaine public et par conséquent son temps libre accès (sans restriction aucune sauf de porter atteinte à la sécurité et ou de heurter les bonnes mœurs) pour n’importe quel citoyen français.
  • Motifs fallacieux qui consiste à dire que ses plages sont très fréquentées par les marseillais. Le meeting devant avoir lieu le 14 avril, nul ne peut dire le 20 mars qu’elle sera la fréquentation, à titre de loisirs, par les marseillais et nul ne peut prédire et affirmé que la météo, ce jour là, sera suffisamment clémente pour que les marseillais aient envie d’aller précisément sur les cages du Prado.
  • Motifs fallacieux mis en avant par l’adjointe au maire de prétendre que c’est impossible parce que « Cela ne s’est jamais fait »
    Diantre, en voilà une bonne petite conservatrice qui a peur d’innover, d’aller de l’avant, de se lancer dans une aventure ! Cela ne s’est jamais fait ? Je sais. Mais est-ce un motif acceptable? Non bien sûr!

D’autant plus qu’en matière de « jamais fait », l’UMP PACA ne se privent pas de faire les choses qui ne se sont jamais faites auparavant !

Par exemple lorsque l’UMP et M. Jean-Claude Gaudin, en 2010, faisait alliance avec le Front National afin d’être élu à la tête de la région PACA !

Ce type d’alliance nauséabonde avec le Front National, ne s’était jamais fait officiellement et pourtant, l’UMP de la région PACA l’a bel et bien fait !

Manifestement, en 2010, l’UMP ne craignez pas de faire des choses qui ne s’étaient jamais faites !

Était-ce pour annexer purement et simplement le territoire national de Provence-Côte d’Azur au seul bénéfice de la droite et de l’extrême droite française ?

Et aujourd’hui, ce refus qui bafoue la liberté de rassemblement, d’opinion, inscrit dans la constitution française, n’est-il pas un remugle nauséabond de cette alliance avec le Front National auquel le front de gauche porte quotidiennement des attaques entièrement justifiées ?

Est-il tout à fait normal qu’un maire se permettent d’interdire à des citoyens de se réunir sur quelque partie que ce soit du territoire national , y compris sur une plage, au motif que cela ne s’est jamais fait ?

À toutes ces questions, demandons instamment à l’UMP et à la mairie de Marseille de répondre dans les plus brefs délais.

Pour ce faire j’appelle tous les démocrates, tous les socialistes, tous les Français qui le peuvent à exiger – par courrier, mail ou tout autre moyen d’interpellations – de la mairie de Marseille qu’elle laisse libre accès aux plages du Prado à fin que le meeting du 14 avril, organisée par le front de gauche, puisse avoir lieu.

Sources : Dailymotionactualité chrétienne ;  20 minutes http://20min.fr/a/901537 , ligue des droits de l’homme Toulon http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3708

 

Décès du policier de la BAC : les mensonges de Nicolas Sarkozy

9 décembre 2011 § 1 commentaire

On savait l’UMP prête à tout pour mettre en valeur son action sécuritaire. N’avait-elle pas hésité à exploiter frénétiquement, en 2001, au moment de la campagne présidentielle, l’agression de Paul Voise ?  Agression qui, très curieusement, une fois la campagne de presse passée, n’a jamais fait l’objet d’une enquête poussée ni d’un jugement.

Mais cette fois-ci, il semble que Nicolas Sarkozy soit allé encore plus loin dans la manipulation, le mensonge et surtout le sordide.

En effet, nous avons tous pu lire -ou entendre – Nicolas Sarkozy prétendre qu’il venait d’assister aux derniers instants de la vie d’Eric Lales  , policier de la BAC, atteint d’une rafale de kalachnikov après une course poursuite à hauteur de Vitrolles, sur l’A7.

Or donc, d’après Nicolas Sarkozy, et les différentes agences de presses qui ont relayé ses propos, à 10 heures 59, on pouvait lire dans la Provence :

« ce matin Nicolas Sarkozy et aller à l’hôpital Nord au chevet du policier gravement blessé et qui lutte toujours entre la vie et la mort »

 

À 10 heures 59, d’après le journal la Provence, le policier luttait encore entre la vie et la mort.
A 11 heures 25, toujours dans le même journal, une nouvelle dépêche annonçait :

Fusillade de l’A7 : le policier Éric Lales est mort 

Malheureusement, pour Nicolas Sarkozy et les organes de presse, toutes ces informations sont fausses.

De sources concordantes constituées par des policiers en activité (qui ont pour la plupart été informés à neuf heures ce matin de la mort d’Éric Lalès survenue aux environs de 23 heures la veille), d’anciens  policiers  , et du personnel médical de l’hôpital Nord de Marseille, il est avéré qu’Éric Lales a été déclaré en état de mort cérébrale aux environs de 23 heures, la veille de l’arrivée de Nicolas Sarkozy.

Comme le souligne Marc Louboutin dans un entretien avec Olivier Bonnet  :

« les réseaux sociaux de policiers ont pleuré la mort d’Éric l’Alés à partir de 23 heures. Comment se fait-il que le Président de la République puisse « partager les derniers instants » de ce policier 20 heures plus tard ? Les politiques ont demandé à ce que la nouvelle ne soit pas annoncée. Sarkozy n’a pas vu Éric Lalès vivant. »

Je savais que la campagne présidentielle allait être de très bas niveau, mais je ne m’attendais pas à ce que le président/candidat pousse le cynisme jusqu’à aller « danser sur le cadavre d’un fonctionnaire mort en service ».

Je ne m’attendais pas à ce que l’Élysée exploite ce mensonge  sur Twitter dans une mise en scène sordide et irrespectueuse pour les proches de ce jeune policier.

Je savais également Nicolas Sarkozy prêt à jouer sur la corde sensible de ses concitoyens pour redorer son blason, largement déficitaire sur le plan compassionnel.

Mais je n’aurais jamais imaginé qu’il ose utiliser le décès d’un jeune père de famille avec ce cynisme et cette indécence innommable.

Il est vrai qu’il ne faut pas oublier non plus que Nicolas Sarkozy, lorsque cela l’arrange, s’est parfaitement s’accommoder d’un arrangement mensonger avec les faits, fussent-ils historiques . De la à agir de la même façon avec la mort d’un jeune policier, voilà un pas que Nicolas Sarkozy a franchi, toute honte bue !

Sources : le Point ; la Provence ; Facebook ; Plume de Presse ; Police etc. ; Variae   ; Libération

Élisabeth Badinter, les prostituées et les caissières de supermarché

7 décembre 2011 § 5 Commentaires

Hier soir, probablement en manque d’activité, puisqu’ils sont totalement dépourvus de pouvoirs pour régler les problèmes auxquels les citoyens français sont confrontés, nos vaillants députés, de droite comme de gauche, ont voté à l’Assemblée Nationale, une résolution réaffirmant « la position abolitionniste » de la France en matière de prostitution.

Outre le fait qu’une telle résolution de principe est très loin de résoudre les problèmes que rencontrent les prostituées en matière de santé, de sécurité, de conditions de travail, il m’a semblé que les justifications données par certains de nos députés fleuraient bon la « morale a 10 sous » si cher à notre bonne vieille bourgeoisie française, pétrie d’une volonté d’imposer au petit peuple une morale qu’elle est bien en peine de mettre elle-même en pratique.

Parmi ces propos qui se voulaient vertueux, j’attribuerais le palmarès de l’hypocrisie à Élisabeth Badinter qui, de façon pour le moins maladroite, a tenté de justifier son positionnement pour l’abolition et la pénalisation de la prostitution.

« Si une femme souhaite gagner en trois jours ce que d’autres gagnent en un mois à la caisse d’un supermarché, c’est son droit », a-t-elle dit mettant comme « seule condition, mais elle est essentielle » que la femme « ne soit pas contrainte« .

C’est particulièrement la première partie de sa phrase qui m’a énormément interpelée car, par son côté démagogique, elle montre que celle qui la prononce n’est pas choquée par la prostitution elle-même mais par ce qu’elle rapporte à la prostituée.

Pensez donc quelle honte de gagner en trois jours ce qu’une caissière gagne en un mois à la caisse d’un supermarché !

Scandaleux cette argent facile, non?

Diantre ! Madame Badinter est choquée que quelqu’un puisse gagner en une journée ce qu’une caissière gagne en un mois de travail ?

Il ne me semble pas pourtant que Madame Badinter ait exprimée son indignation devant l’augmentation de 16,7 % des dividendes  que lui a rapportés sa situation de principale actionnaire avec 10 47 % de la société Publicis , pour l’exercice de l’année 2010.

La même année, la caissière « de référence » a tout au plus vu son salaire augmenter seulement de 0,01 %…. Quand ce n’est pas une diminution de son salaire qui lui a été imposée justement parce que des actionnaires, comme Madame Badinter, désirait que leurs dividendes augmentent.

Et l’hypocrisie va encore plus loin car Madame Badinter, sans apparemment dénier le droit de la prostituée, mais tout en étant choqué que ça lui rapporte autant, se réfugie derrière l’éternelle fausse compassion en ajoutant que la prostituée a le droit de se prostituer du moment qu’elle n’est pas contrainte de le faire… Ouf! les prostituées sont soulagées Elisabeth Badinter les protèges!

Remarquez, Élisabeth Badinter, en ce qui concerne la situation des femmes souffre toujours, comme le souligne Arrêt sur Images , d’un angle mort  chaque fois qu’il s’agit de Publicis dont elle préside le conseil de surveillance :

« Ce double statut a toujours généré, dans la production philosophique badinterienne, un point aveugle : la violence de l’injonction publicitaire faite aux femmes. »

Mais elle n’est pas la seule à ne pas  vouloir tout voir:

Ce que n’ont pas vu Madame Badinter et ses amis soucieux de remettre un peu de Morale à l’ordre du jour, c’est que leur position de principe qu’ils entendent transformer en loi, va probablement avoir des effets dramatiques, tant financiers que sociaux ou psychologiques, pour bon nombre de personnes.

Mais de cela, nos “bien heureux nantis”, assistés tout au long de leur carrière politique par les finances publiques, ne sauraient se préoccuper !

Alors certes, qu’on fasse des lois pour protéger les prostituées, notamment celles qui font l’objet d’une exploitation sordide et violente, que le Parlement donne à l’administration de l’État les moyens de lutter contre le proxénétisme, tout cela me semble normal au même titre que les règlementations concernant les conditions de travail que n’importe quel travailleur.

Mais il ne me semble pas que la position de principe que les députés ont présenté ce soir entrait dans ce cadre-là. Elle a une connotation morale qui outrepasse largement le rôle et la mission de nos représentants. Et en matière de Morale, Madame Badinter, comme tous ses collègues et amis actionnaires, n’a aucune leçon à donner à qui que ce soit.

Sources : Libération ; Publicis ; les Échos ; Arrêt sur image ; Rue89, Intox2007

Au secours, la droite revient!

18 octobre 2011 § 1 commentaire

Nous avons pu échapper , pendant un mois, grâce aux débats structurants la primaire citoyenne, à l’omniprésence des “hérauts de la sarkozie”, des chantres de la réduction de la taille de l’État ,des perroquets de TINA,  des excavateurs forcenés du déficit public.

Il faut reconnaitre que ca a fait un bien immense de voir d’autres personnes que les sempiternels pseudo-experts de la crise ( qu’ils n’ont pas su voir venir et encore moins soigner).

Ca a fait un bien immense d’entendre parler d’autre chose que de sujets anxiogènes tels que la sécurité, l’immigration, la crise qui bouleverse tout mais à laquelle il FAUT impérativement se soumettre.

Et surtout,  quel bonheur d’entendre qu’il pouvait y avoir d’autres solutions pour redonner de la vitalité à notre Etat, à ses citoyens que celles qu’on nous sert matin, midi et soir depuis 2007 que les salmigondis des suppôts di libéralisme mondialisé!

Pendant un mois, les portes et les fenêtres du pays ont été grandes ouvertes, nous permettant soudain de prendre un grand bol d’air frais, d’espoir et d’envie d’autre chose!

On comprend que la majorité présidentielle ressente comme un danger cette période de la primaire citoyenne.

Elle représente tout le contraire de l’esprit de soumission que , depuis plus de 4 ans, les propagandistes zélés, qui croissent et se multiplient aux heures de grande écoute dans les médias tv, veulent voir adopter au plus grand nombre de nos concitoyens.

Et c’est pourquoi il faut nous préparer à une vaste offensive visant à nous reprendre en main et à nous recoller dans le moule de la pensée dominante!

L’offensive a d’ailleurs commencé depuis une dizaine de jours!

En effet, nous avons pu assister à un feu d’artifice des zélotes de la sarkozie, dont bon nombre de ministres dont on peut se demander si leur place n’est pas plutôt dans leur bureau à essayer de régler efficacement les problèmes du pays plutôt que de s’épandre en commentaires fielleux sur une démarche qui, somme toute, vise à redonner quelque pouvoir aux citoyens.

Avec un nombre de chômeurs avoisinants les 5 millions de personnes, Xavier Bertrand ne trouve rien de mieux à faire que de commenter la campagne de la primaire .

Nadine Morano, Ministre chargée de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle , réclame la démission Martine Aubry de sa fonction de première secrétaire du parti Socialiste, estimant qu’elle a été désavouée par son résultat à la primaire . Est-ce bien la mission de Mme Morano de s’occuper du fonctionnement interne d’un parti politique qui n’est pas le sien? Non, bien sûr. Remarquez, dans ce domaine elle est récidiviste: En 2007,  alors que Jean-Marie Le Pen peinait à trouver ses 500 signatures, Nadine Morano n’ a pas hésité a collecter des signatures de maires, dans son département Meurthe-et-Moselle, en faveur de Jean-Marie Le Pen. Une action qui vient démentir les récents propos de Jean-François Copé « Nous nous prenons depuis bien longtemps le procès systématique de supposée collusion avec le Front national alors que jamais, jamais, jamais nous n’avons toléré la moindre alliance avec le FN.” Ben voyons!

Laurent Wauquiez, ministre de l’enseignement supérieur , nous gratifie d’un diagnostic sur les adducteurs des socialistes. Manifestement ce monsieur a ratée sa vocation, car après avoir dit que l’assistanat est un « cancer de la société française » , ce n’est pas ministre ni politicien qu’il aurait du envisager comme carrière professionnelle, mais médecin. Seulement pour ça, il fallait avoir un capital de neurones dont il ne dispose visiblement pas!

Quand à Thierry Mariani, le ministre des transports  il  trouve que voir « Arnaud Montebourg et Manuel Valls se serrer la main et s’auto-congratuler derrière le même candidat » est digne d’un bon film comique. Il oublie que la majorité présidentielle à laquelle il appartient s’est, pendant les 4 années qui viennent de passer, largement auto-congatulée derrière Nicolas sarkozy…. alors qu’au regard des piètres résultats qu’elle obtenait, tant sur le plan électoral que sur le plan politique, économique et sociétal, il n’y avait pas vraiment de quoi!

Et l’offensive va continuer en présence du « grand manitou » himself , quand bien même il n’est pas candidat officiel!

La cerise sur le gâteaux ( si on peut appeler ça comme ça) de cette offensive se concrétisera le  24 octobre , par une émission d’une heure, diffusée simultanément sur TF1 et France 2,  en première partie de soirée .

Outre le fait qu’il est coincé entre le bilan calamiteux de son quinquennat et un cortège de scandales touchant ses très proches amis et soutiens, le « président/candidat perpétuel » va avoir de grandes difficultés à convaincre les citoyens français (à part quelques afficionados fortunés échappant à l’impôt), que la situation actuelle du pays n’est due qu’à la crise et à ses conséquences. Il y a donc fort à parier qu’il va essayer de nous la jouer «Moi ou le chaos (financier) » .

Je lui souhaite bien du courage! Et il faudra tout le « talent » du producteur des cette émission du 24 octobre, Maximal Production, filiale de Lagardère Entertainment,  pour que les téléspectateurs – stimulés intellectuellement par les 4 débats de la primaire citoyennes, conscients de l’incompétence avérée de “l’équipage Sarkozy” à éloigner le bateau des récifs, du manque abyssal de solutions efficaces que lui et son staff sont capables de proposer – se laissent prendre à une dialectique qui visera à leur faire croire qu’ en dehors de Nicolas Sarkozy, point de salut!

Pour ma part, point de télévision le 24 octobre. Je n’ai jamais aimé les sermons, et si c’est pour avoir peur, je préfère un bon film d’épouvante a un mauvais remake de la campagne de 2007…

Sources: Le Blog Descoteaux; Le Parisien; Le Figaro; Le Monde; Europe1; Le NouvelObs; Rue89; Lagardère

Primaire citoyenne: premier bilan citoyen

16 octobre 2011 § 2 Commentaires

Quelle que soit l’aspect spectaculaire que les médias ont voulu donner à cette parenthèse politique, la primaire citoyenne organisée par le parti socialiste, au-delà du résultat que nous connaitrons ce soir, n’est en aucun cas une nouveauté dans la politique, un changement dans la façon de faire de la politique mais, tout au plus, une modification infime d’une tradition des partis politiques y consistait à faire désigner ces candidats aux élections par une commission interne. Alors certes, on se doit de saluer ce changement, mais on se doit aussi d’en souligner les limites, notamment l’absence de citoyens lambda au cours des débats, l’absence de neutralité des autres partis politiques dans le déroulement du processus, etc.

Si on se réfère au projet initial d’organisation de la primaire, les débats avaient pour but de permettre une interaction entre les citoyens et les candidats, d’échanger des suggestions sur le programme de chacun, d’enrichir ainsi le programme du parti socialiste.

Or, le grand absent de tous les débats télévisés aura été le citoyen lambda. il n’a été en aucun cas question des améliorations qu’il souhaite apporter au programme socialiste, des suggestions qu’il a affaire pour améliorer ce programme. Vous conviendrez que pour une primaire qui se qualifiait de citoyenne, la mise à l’écart du citoyen et de sa parole est une grave erreur.

Un autre grand absent de cette primaire aura été le débat contradictoire entre les candidats.

Mis à part la dernière partie du second débat qui a donné lieu à un véritable débat contradictoire entre les candidats, l’ensemble des quatre débats télévisés n’aura été qu’une très longue interrogation orale des différents candidats par  le système médiatique.

En effet, à aucun moment des citoyens ordinaires n’ont été autorisé à questionner les candidats. Que je sache, les journalistes qui ont été autorisés à mener les entretiens, ne sont en aucun cas les porte-parole des citoyens. Le fait même que le parti socialiste ait opté, alors que nous disposons actuellement de moyens technologiques qui permettaient de faire autrement, pour ce type de débat, en dit long sur la crainte qu’il avait d’être confronté à des questions de fond auquel les candidats auraient eu à répondre.

Ce faisant, cela a vidé le débat de toute interaction avec les citoyens. Les candidats se sont cantonnés à énoncer leurs promesses, leurs missions des choses et des problèmes, bref, à faire le service minimum qui sont habitués à faire le recul quel que soit le parti politique, pour être élus.

De la part d’un parti qui se prétend parti du changement, ce conformisme, ce traditionalisme politique et de très mauvais augure pour la suite. Vous comprendrez que reléguer volontairement le citoyen au rôle de spectateurs des débats, c’est vouloir le maintenir éloigné de la question politique, du pouvoir et de son exercice. Or le véritable changement , le seul qui permettra de reléguer l’économique au rang de moyen qu’il n’aurait jamais dû quitter, de redonner à l’Etat sa place essentielle dans le processus décisionnel,  passe obligatoirement par la reprise de pouvoir  du champ politique par les citoyens.

La primaire ayant pour but officiel de donner aux électeurs de gauche la possibilité de désigner le candidat qui représentera le parti socialiste lors de la présidentielle de 2012, afin que ce ne soit pas un comité Théodule qui, dans le plus grand secret des jeux d’appareils, désigne ce dernier, force est de constater, en observant le ralliement qui se sont multipliés pendant l’entre deux tours, en supputant les négociations pour des postes qui les ont sous-tendu, que cet objectif est quelque peu dénaturé.

Sommes-nous réellement sûrs que nous allons désigner un candidat finaliste uniquement sur son programme ou parce que tel ou tel ce sera rallié à lui ? Certes, on sait désormais (si on ne le savait pas déjà) qui soutient qui au sein du PS, qui le fait par conviction politique, qui le fait intérêts personnels, qui le fait pour être fidèle à ses engagements de campagne.

Et en cela, certains professionnels de l’OPA écologiste l’on très bien compris, quitte à mettre leurs militants, d’ici, quelque mois, dans une position difficile.

Pour mémoire, souvenons-nous que le parti écologique EELV n’a pas organisés de primaire ouverte à l’ensemble des électeurs de gauche  pour désigner son candidat à l’élection présidentielle de 2012. Se faisant, le message était clair, EELV n’entendait pas laisser quelques partis et électeurs que ce soit autre que ses militants et ses dirigeants s’ingéraient dans cette élection. Cela peut se concevoir parfaitement mais, ceux qui se conçoit nettement moins facilement c’est que ce parti politique vienne aujourd’hui prendre position pour un des deux finalistes et s’ingérer ainsi dans un processus auquel il a lui-même refusé de participer. En gros, certains leaders de l’EELV sont en train de nous dire : « je peux faire aux autres ce que je ne voulais pas qu’on me fasse » .

Reconnaissez que c’est une façon de faire de la politique extrêmement étrange qui révèle un manque de respect pour les autres très surprenants de la part de ceux qui réclament à cor et à cri le respect de l’environnement.

D’un autre côté, que pouvait-on attendre de personnes qui, au moment du débat sur la taxe carbone, ont montré de façon évidente leur mépris pour les classes les plus défavorisées de notre pays. Que pouvait-on attendre de personnes qui, on fait une OPA sur l’écologie et prétendent désormais être le seul à pouvoir en parler faute d’en faire.

À ce titre, remercions les socialistes d’avoir organisé cette primaire car elle aura permis de constater que malgré ce qu’ils prétendent, certains écologistes sont des apparatchiks du milieu politique qui, au même titre que leurs confrères de l’UMP, du FN, du modem, du parti socialiste, se sont saisis d’un concept, s’en sont collées l’étiquette, dans le seul et unique but de faire carrière en politique.Je plains sincèrement les électeurs écologistes d’être représentée par de tels individus. Et je leur souhaite bon courage  au moment de la campagne de 2012, pour expliquer qu’il faut voter Eva Joly après avoir dit, aujourd’hui, qu’il faut voter Aubry!

Reste a saluer l’unique avantage stratégique de cette primaire: avoir cloué le bec  à la majorité présidentielle.

Les réactions de la « faction agissante »  de la majorité présidentielle face à cette primaire sont quasiment jouissive et révélatrice de son désarroi face à la rupture de sa stratégie de campagne pour 2012. Jouissive et quelque peut révoltante quand on constate que nos ministre sont nettement plus mobilisés par  la primaire citoyenne que par le traitement du chômage, de la dette publique et la dégradation de notre système de sante.

Faut-il leur rappeler qu’il y a actuellement en France on doit frôler les 6 millions de chômeurs ?

Faut-il leur rappeler que la Dette Publique Française , au 1er trimestre 2011, atteignait le montant de 1 650 000 000 000 € ?

Faut-il leur rappeler que 29% des Français ont dû renoncer à se soigner ou reporter des soins faute de moyens ces derniers mois, 11% il y a 2 ans ?

Dans la mesure où un des piliers de son action politique actuelle et à venir est constitué par son omniprésence médiatique, la majorité présidentielle voit d’un très mauvais œil la mise en lumière d’une gauche qui veut lui prendre la place dorée et lucrative qu’elle considère comme la sienne ad vitam aeternam.

Et pour cause!

Outre qu’elle montre que d’autres solutions aux problèmes que rencontre le pays étaient possibles, alors que l’UMP affirmait que le PS n’avait aucun projet, aucun programme,  la campagne médiatique inhérente à la primaire fait de l’ombre au candidat perpétuel Nicolas Sarkozy, en reléguant ses gesticulations internationales à l’arrière-plan des préoccupations des Français. Elle vient casser la tentative de revalorisation d’ l’image internationale du candidat Nicolas Sarkozy à l’heure ou son bilan d’actions est une catastrophe et ou sa popularité est au plus bas.

Qui plus est, bien qu’imparfaite comme souligné plus haut, cette primaire citoyenne met en évidence une grave carence démocratique et républicaine de la droite français. Se sachant parfaitement incapable, parce que totalement divisée -pour ne pas dire émiettée – de mettre en place une primaire pour désigner le candidat qui représenterait la droite, le seul moyen de se remettre en scène – et de masquer cette carence – qu’a trouvé l’UMP va être de casser du gauchiste (traduisez du socialiste).

Réaction très dangereuse car les millions de téléspectateurs qui ont suivi les débats télévisés ont parfaitement pu se rendre compte par eux même qui si il y avait « gauchisme » ce n’était certainement pas un gauchisme « bolchévique », mais un gauchisme très « centriste »!

Au demeurant, tout autant que l’absence des citoyens dans la réflexion et dans la construction du programme socialiste, l’irresponsabilité de certains politiciens EELV vis à vis de leur militants et de la candidate de leur parti , et le désarroi évident des membres de la majorité présidentielle sont révélatrice d’une conception de la pratique démocratique totalement mortifère.

Au final, alors que la primaire citoyenne aurait pu être un moment de renouvèlement des pratiques politiques, elle ne fait que les conforter :

Le citoyen est relégué à la seule chose qu’on attend de lui : le vote

La participation des citoyens se réduit au NOMBRE de votant

Elle aurait pu être élargie  à leur apport en suggestion et en idée ainsi qu’a leur prise en considération dans l’élaboration du programme. Il n’en a rien été.

Ce sont toujours les professionnels de la politique ( élus et journalistes) qui prennent la parole

La question politique n’est abordée que dans le cadre d’un dialogue entre les journalistes et les représentants de la classe politique

La conséquence désastreuse de cette façon de faire est que l’électeur est enjoint de prendre parti pour une personne et non pour des idées, un projet, un programme. Il est réduit à une « machine à voter » .

L’organisation d’une primaire ne supprime en aucun cas les négociations d’appareils

Alors certes, j’espère que pour certains de mes concitoyens, cette parenthèse de la primaire citoyenne, aura été l’occasion de réfléchir sur leurs attentes en matière de pratiques démocratiques et sur leurs attentes vis-à-vis du personnel politique.

J’espère qu’elle aura été l’occasion de renforcer leur volonté de ne plus être spectateur mais acteurs de la politique.

Mais, je crains fort qu’au lieu de cela, elle ait produit, face au pitoyable spectacle de l’entre deux tours que nous ont donné le PS, le FN, l’UMP, EELV, un renforcement de la tendance à l’abstention.

Sources: Variae; Sarkofrance; Chomiste; La Tribune; Le Figaro; Intox2007