Martine Aubry serait-elle « la mère protectrice des agriculteurs?

27 février 2010 § Poster un commentaire

En affirmant,comme le relate Le Parisien, samedi 27 février, lors de son passage à Saint-Renan (Finistère) que "le président de la République a abandonné les agriculteurs", Martine Aubry, qui décidément hésite pas à dramatiser à outrance, semblent vouloir postuler au rôle de«mère protectrice des agriculteurs».

Il me semble en effet extrêmement outrancier et inapproprié d’employer le terme "abandonné" lorsqu’on parle de l’absence du président de la république à l’ouverture du 47e salon international de l’agriculture.

Je voudrais simplement rappeler à Martine Aubry que François Mitterrand, alors qu’il fut président de la république pendant 14 ans, n’a jamais mis les pieds au salon de l’agriculture. Il ne s’y est rendu qu’en mars 1981, alors qu’il était en campagne pour l’élection présidentielle. Est-ce pour autant qu’il a abandonné les agriculteurs ?

Mon propos n’est pas de défendre Nicolas Sarkozy, qui, chacun le sait, a laissé le soin à Bruno Lemaire, ministre de l’agriculture, d’inaugurer aujourd’hui le 47e salon international de l’Agriculture.

Les agriculteurs jugeront eux-même, comme ils l’ont fait pour François Mitterrand ou le candidat à la présidentielle Lionel Jospin, de l’importance ou pas de l’absence du Président de la République à l’ouverture de cette manifestation qu’ils considèrent comme la "vitrine" de la qualité de leur travail et de leur savoir faire…

Non, mon propos est de souligner la pauvreté argumentaire de la première secrétaire du Parti Socialiste quand elle rencontre les agriculteurs. Ces derniers sont durement frappés par la crise financière et par l’industrialisation de leur activité. Cette industrialisation , comme elle l’a fait avec les commerçants, lamine les plus fragiles au profit des plus puissants financièrement et malheureusement les moins compétents professionnellement et écologiquement.

Pauvreté argumentaire, parce que, de tout ça Martine Aubry n’a pas parlé.

Elle s’est très vaguement contentée d’affirmer qu’il n’y avait pas, comme secteurs d’avenir en France, que l’industrie et les services, mais, qu’à ses yeux, l’agriculture était également un secteur d’avenir. Elle a affirmé préférer des "prix rémunérateurs" au maintien de subventions qui font des agriculteurs "des assistés". Elle a évoqué la création de "nouveaux outils de régulation" au sein de la politique agricole commune (PAC).

Reconnaissez qu’avec de tels discours, qui sont vagues, généraux, technocratiques, les agriculteurs n’ont pas vraiment de quoi se sentir rassurés!

Si j’écris ces quelques ligne c’est, également, pour déplorer que la première secrétaire du parti qui se prétend LE porteur des valeurs de gauche, se prête avec une complaisance et un plaisir certain au petit jeu démagogique qui consiste à flatter les préjugés "pour accroître sa popularité pour obtenir de conserver le pouvoir" ( Le Petit Larousse illustré).

Peut-on, en effet, ne pas penser à de la démagogie, lorsqu’on entend Martine Aubry faire l’apologie de Jacques Chirac qui, selon elle," aimait l’agriculture et il connaissait les problèmes des agriculteurs." et dans la foulée tirer à boulets rouges sur "le CAC 40 et les banquiers" qui "se foutent des agriculteurs, et leurs amis, dont le président, encore plus".

Étonnant tout de même que la première secrétaire du parti socialiste limite sa critique du CAC 40 et des banquiers à la seule population des agriculteurs! Le autres corps de métiers apprécieront….

J’ignore si, comme le prétend Martine Aubry, l’absence du président de la république à l’ouverture du salon de l’agriculture est lié au fait ce qu’il avait peut-être peur de recevoir quelques tomates. Je l’ignore et je m’en contrefiche.

Par contre, ce qui m’importe, en tant que "femme de gauche", c’est d’avoir des porte-parole, des représentants qui ne se contentent pas à longueur de médias de faire campagne uniquement en pointant uniquement les défauts de leurs adversaires, en taclant le président de la république.

Ce qui m’importe , en tant que citoyenne, c’est que les porte-parole et les représentants politiques ne se contentent pas d’abaisser le débat démocratique en se moquant, en critiquant, en rabaissant leurs adversaires (ou prétendus tels).

Ce qui m’importe, c’est que tous ces gens, qui prétendent nous diriger, élèvent le débat en nous proposant des pistes de solution aux graves problèmes auxquels nous sommes tous confrontés.

Qu’ils arrêtent donc de nous prendre pour des incapables alors que, la preuve en est faite chaque jour, c’est grâce au plus grand nombre des Français, à leur travail, à leur savoir-faire, à leurs compétences professionnelles, à leurs initiatives, à leur sens des responsabilités, que l’économie du pays continu tant bien que mal à permettre au plus grand nombre de subvenir à leurs besoins et aux plus pauvres d’entre eux de ne pas sombrer totalement dans l’indifférence et la misère. C’est grâce a tout ces citoyens que le lien social est maintenu, contre vents et marrées.

Au-delà de l’humilité qui consiste à penser qu’ils ne sont pas les seuls à avoir la capacité à régler les problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés, j’attends que les prétendants à la direction du pays , que ce soit à sa tête ou dans chacune de ses subdivisions administratives, acceptent enfin que nous puissions remettre en question leurs pistes de solution et en proposer de plus innovantes et mieux adaptées à la situation réel du "terrain" français.

Bref, j’attends, en particulier du parti socialiste et de ses dirigeants, qu’ils se montrent dignes, dans leurs paroles et dans leurs actes, de présider à la destinée d’un pays de plus de 64 millions d’habitants.

Ce n’est pas Martine Aubry (ni ceux qui l’ont porté à la tête du parti socialiste), par sa récente attaque contre les élus du Languedoc-Roussillon et par ses propos sur l’agriculture, qui va me convaincre que le parti qu’elle représente est suffisamment porteur des valeurs démocratiques de respect des individus, de partage équitable entre tous, de solidarité économique et sociale, de responsabilisation des individus, d’élévation des consciences. Croyez bien que je regrette amèrement, tant il apparaît chaque jour clairement que ce n’est pas non plus Europe écologie et ses représentants médiatisés qui sauront porter ces valeurs

Martine Aubry aura beau tenter de se présenter comme « la mère protectrice des agriculteurs », je crains pour elle que ces derniers ne soient pas dupes de l’opportunisme de son indignation. Il va lui falloir élargir sa protection à tout ceux qui sont atteint par le crise économique et surtout, préciser très vite et de façon détaillée comment elle entend exercer cette "protection"….

Source: Le Parisien

Une journée sans immigrés

25 février 2010 § Poster un commentaire

Le premier mars aura lieu, en France, en Italie, en Espagne et en Grèce, une "journée sans immigrés".

Cette journée originale n’est pas due à l’initiative d’un quelconque parti de droite, mais d’un collectif européen d’immigrés, descendants d’immigrés et de citoyens solidaires des immigrés

Organisée, en France, par le collectif "24h sans nous" , cette journée a pour objectif de mettre en valeur "l’apport de chacun d’entre nous à la prospérité générale".

Le manifeste publié en ligne précise:

"POUR LA PREMIERE FOIS EN FRANCE, NOUS DECIDONS DE NE PAS PARTICIPER A LA VIE DE LA CITE. PAR CETTE ABSENCE, NOUS VOULONS MARQUER LA NECESSITE DE NOTRE PRESENCE."

Pourquoi le 1° Mars?

Se référant au 1er mars 2005, date à laquelle est entré en vigueur le «code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile» (CESEDA) et par conséquent "l’immigration choisie", le collectif lance un appel à tout les immigrés, descendants d’immigrés, "pour ne pas Consommer et/ou Travailler la journée du 1er Mars ".

En quoi consiste cette journée::
Les organisateurs proposent de participer , pendant 24H, "à la non-activité économique dans les entreprises, dans les associations, dans la fonction publique, dans les écoles et les lycées, dans les universités, dans les hôpitaux, dans les associations, dans les commerces, dans l’industrie, dans le bâtiment, dans l’agriculture, dans les services, dans les médias, dans la politique…"

Il s’agit donc, pour les participants de cesser de consommer et/ou de travailler le 1ER Mars 2010.

" Nous avons tous le pouvoir d’agir sur notre avenir alors, prenons-le ! "

Initiative intéressante, citoyenne, qui vise à mettre une terme aux "propos indignes tenus par certains responsables politiques visant à stigmatiser ou criminaliser les immigrés et leurs descendants".

Comment faire pour participer:

Qui soutient cette initiative:

Source: "24h sans nous"

Ali Soumaré: Les accusations erronées de l’UMP

23 février 2010 § Poster un commentaire

Vendredi dernier, les candidats UMP aux élections régionales, Francis Delattre, maire UMP de Franconville, et Sébastien Meurant, maire de Saint-Leu-la-Forêt,avaient qualifié Ali Soumaré, tête de liste du PS pour les régionales, de “délinquant multirécidiviste chevronné” et de “repris de justice”.

Soutenus par Axel Poniatowski et Frédéric Lefèbvre, ils avaient demandé le retrait de ce candidat des listes régionales socialistes du Val d’Oise .
Pour appuyer leurs accusations envers M.Soumaré , les représentants de l’UMP avaient mentionné "deux "vols aggravés" ; une "procédure en cours" pour "violences ayant entraîné une interruption de travail de huit jours" ; une "conduite sans permis de conduire" et une "rébellion à agents de la force publique". Autant de délits qui auraient été commis entre 1999 et 2009 par le candidats PS.

L’avocat d’Ali Soumaré, Jean-Pierre Mignard. avait précisé que seule la condamnation du 9 décembre 2002 pour "vol aggravé" commis en 1999, figurait dans le casier judiciaire de son client et que "les autres faits qui lui sont imputés n’ont fait l’objet d’aucun document permettant d’établir leur existence…. De ce fait, le taxer de multirécidiviste est purement et simplement diffamatoire."

Me Jean-Pierre Mignard a précisé qu’Ali Soumaré niait trois des cinq affaires (condamnations ou procédures judiciaires en cours) que lui ont imputées les maires (UMP) de Franconville et Saint-Leu-La-Forêt (Val-d’Oise), Francis Delattre et Sébastien Meurant. Concernant les deux autres affaires, une condamnation remontant à 1999 n’a plus le droit d’être évoquée, a souligné Me Mignard, car le candidat socialiste «a été réhabilité».

Nous apprenons aujourd’hui, par France Bleu 107.1/France Info ,que les accusations gravissimes des élus UMP, sont en grande partie fausses.

C’est la procureur de la République de Pontoise Julie Marie-Lecomte qui a révélé , au micro France Bleu 107.1, que le dossier de vol aggravé avec violences jugé en 2007 – ne concerne en rien Ali Soumaré. "Le jugement du 8 février 2007 n’est pas un jugement rendu par le tribunal correctionnel, c’est un jugement rendu par le tribunal pour enfants et il ne concerne pas Ali Soumaré qui est né le 25 décembre 1980 (…) C’est un problème d’homonymie". Ali Soumaré n’est donc pas un récidiviste.

Voilà qui devrait "rabattre le caquet" des candidats de la liste UMP du Val d’Oise.

La plainte en diffamation déposée contre eux, a désormais toute les chances d’aboutir et c’est tant mieux. Car ce n’est déjà pas très honorable d’user de tels arguments quand ils sont vrais, mais mentir à ce point pour salir un adversaire , c’est une "tactique de voyou" indigne de prétendre à être un élu de la République.

Il ne reste donc plus à Francis Delattre, Sébastien Meurant, Axel Poniatowski et Frédéric Lefèbvre qu’à présenter officiellement leurs excuses à Ali Soumaré.

Francis Delattre, Sébastien Meurant, quant à eux, feraient mieux de retirer leur candidature aux élections régionales, avant d’expliquer aux juges comment ils ont pu se procurer des informations diffamantes, en contrevenant à l’article 781 du Code de procédure pénale, comme le suggère Philippe Bilger, avocat général près la cour d’appel de Paris, lors du talk Orange Le Figaro. Contravention à la loi qui explique probablement pourquoi Francis Delattre n’a pu produire qu’un seul jugement, celui de 2009 , et pourquoi Sébastien Meurant, contacté par Nouvelobs.com, a cru s’en sortir avec une pirouette " nous n’avons pas à révéler nos sources".

Alors certes sur les 5 accusations portées contre Ali Soumaré , 2 sont avérées et remontent à des infractions commises il y a longtemps. Ali Soumaré ne nie d’ailleurs pas avoir été condamné le 9 décembre 2002 pour "vol aggravé" commis en 1999 . Il ne nie pas non plus son acte de "rébellion à agents de la force publique" lors l’interpellation par la police d’une personne qui se trouve à ses côtés ( affaire dont le jugement du 16 février 2010 fait l’objet d’un recours et n’est donc aps encore jugée définitivement) . Mais, on peut tout de même prendre en compte qu’aucune des condamnation dont il est l’objet ne concerne l’exercice d’un mandat d’élu et que pour la première condamnation, elle remonte à des faits vieux de 10 ans et a été purgée par l’intéressé.

Sources: Le Monde ; Libération ; France Info ; talk Orange Le Figaro.; Nouvelobs

Triple peine pour Najlae, 19 ans, battue et expulsée

22 février 2010 § Poster un commentaire

Il y a des informations qui sont douloureuses à lire et à entendre. Mais ces mêmes informations ne peuvent être passées sous silence. Et, alors que les partis politiques se livrent à une petite guerre des phrases nauséabondes, se déchaînent dans une course à l’échalote débridée, on aurait tendance, spectateurs de cette déchéance inouïe, à oublier que de véritables drames humains se déroulent actuellement en France, sous nos yeux, à côté de chez nous.

L’expulsion fait partie de ces drames. Expulsions du monde du travail, que notre société hypocrite masque sous le concept de chômage. Expulsions du domicile qui livre les familles, les individus, à la brutalité de la rue. Expulsions aveugles, inique et nauséabondes des "sans-papiers". Qu’elles soient justifiées par la course aux dividendes, par le non payement de loyer, l’absence de papier d’identité français, l’expulsion est une violence, une barbarie.

Violence et barbarie que vient de subir Najlae, une jeune fille marocaine de 19 ans, qui de victime est brusquement devenue coupable aux yeux de la loi française ( votée par le Parlement) et de ses représentants.

Une première fois, Najlae a été , à 14 ans, victime d’un père qui voulait la forcer a accepter le mariage qu’il avait arrangé. Elle avait alors fuit le Maroc, son pays, pour se réfugier en France, chez son frère qui y était installé.

Hélas pour elle, ce frère , qui est décrit par une amie de Najlaé comme étant "Violent par habitude" n’a pas supporté que sa sœur s’émancipe. Et parce qu’il a trouvé "un mégot de cigarette dans sa chambre", il s’est emparé "d’un manche d’aspirateur et d’un fer à lisser pour la frapper". Il a du frapper longtemps et fort car Najlae a bénéficié de 8 jours d’incapacité de travail .

Najlae aurait pu, une fois de plus, laisser les choses telles quelles et ne pas se décider enfin à aller porter plainte contre son tortionnaire récidiviste. Mais non, elle a courageusement choisi, 2 jours après les violences subies, de se rendre à la gendarmerie de Château-Renard, dans le Loiret, pour déposer une plainte contre son frère.

Elle espérait probablement être enfin protégée.

Mal lui en a pris. Un gendarme qui contrôle son identité, prévient la préfecture de son statut d’irrégulière et la place immédiatement en garde-à-vue.

Voilà, c’est ainsi que , par la conjonction de la brutalité d’un frère et du zèle d’un gendarme et d’un préfet, cette jeune femme s’est retrouvée sous le coup d’une mesure d’expulsion et a été reconduite samedi au Maroc, pays où elle sera jugée comme "coupable d’avoir fui son pays".

Voilà comment en France, dans la réalité, de nos jours une femme victime de violences se retrouve punie. Et dans le Loiret, ce qui s’est passé avec Najlae n’est pas un cas unique. En quelques mois, quatre femmes battues ont été menacées d’expulsion ou expulsées.

Comme le signale Dominique Tripet, du Collectif Orléanais des Droits des Femmes: "l’ ignoble expulsion de Najlae, jeune femme en détresse, démontre la nature de plus en plus sordide d’un gouvernement qui bafoue allégremement les droits humains et les valeurs républicaines."

Le conseiller général communiste du Loiret, Michel Ricoud, est lui aussi indigné par cette expulsion : "L’expulsion de Najlaé est absolument abominable. Mais dans quel monde vivons-nous? Voilà une jeune femme de 19 ans qui, pour échapper à un mariagé forcé, est arrivé en France. Battue par son frère, le "soutien" apporté par la Préfecture et la gendarmerie.

Oui, c’est une honte, c’est une abomination, et pour que nous puissions le dire clairement, 2 jours avant la journée internationale du Droit des femmes, une manifestation de soutien aura lieu le 6 mars à Château-Renard.

Peut-être que toutes celles et ceux que cette triple peine indigne , quel que soit leur appartenance politique , pourraient, le 6 mars, manifester par solidarité avec cette jeune fille, mais aussi pour qu’enfin, dans notre pays toutes les femmes, soient non seulement protégées y compris de l’État français, qui en matière de violence, n’a rien à envier aux compagnons de ces femmes.

Peut-être est-il temps pour les députés qui vont examiner le 25 février prochain, la proposition de loi sur la violence faite aux femmes de prendre clairement position et de ne plus se voiler la face sur les conséquences que leurs votes ont sur la vie quotidienne d’êtres humains.

Peut-être est-il temps de répondre au souhait de Marie-Noëlle Vitry, militante à la Cimade pour le Centre-Ouest, qui appelle "les citoyens à saisir leurs parlementaires pour que des dispositions spécifiques conduisent à mieux protéger toutes les femmes de ces violences conjugales, y compris les femmes d’origines étrangères qui aujourd’hui subissent une double peine."

Peut-être est-il temps que Nicolas Sarkozy se souvienne de sa promesse, faite lors du discours à la Maison de la Mutualité à Paris, le 6 avril 2007 "Chaque fois qu’une femme sera martyrisée dans le monde, cette femme devra être reconnue comme citoyenne française et la France sera à ses côtés."

Quant à la secrétaire d’État à la famille,Nadine Morano, qui déclarait , mardi dernier, que l’État devait être intraitable envers ceux qui font violence aux femmes, j’aimerais savoir si, parmi les "ceux" elle incluait l’État français et plus particulièrement ses préfets qui, dans l’exercice de leurs fonctions, savent se montrer particulièrement violent envers certaines femmes.

Sources: Libération ; L’Express ; FR3

Les « pensées paranoïaques » de l’UMP

19 février 2010 § Poster un commentaire

Dans les arguments que la majorité présidentielle met en avant pour défendre les propos de Marie-Luce Penchard, la ministre en exercice de l’Outre-mer, outre le bilan de ses quelques mois d’exercice en tant que ministre, on note une très nette accusation vis à vis du PS.

On l’aura tous compris, la concordance de ces discours vise à faire passer l’idée que "c’est pas moi c’est l’autre"….

Sauf que, si on lit attentivement les commentaires des internautes sur les sites de médias en ligne ici, ici , ou , la tendance général est de condamner les propos de Marie- Luce Penchard, parce que tous le monde les a écouté et a bien compris ce que, contexte ou pas, ces propos avaient de condamnable, avec ou sans l’avis du PS!

La grande majorité des commentateurs à bien compris que c’est Marie-Luce Penchard, ministre-candidate qui a tenu ces propos et qu’ils n’ont pas été déformés, manipulés….ou tenus par quelqu’un d’autre.

Alors, "tentative de déstabilisation", "débat partisan et politicien", "mensonge généralisé", "polémique orchestrée", autant d’arguments, d’accusations, qui ne tiennent pas la route car le Parti Socialiste et ses dirigeants ne sont pas les seuls à interpréter de la même façon ses propos et surtout à s’en indigner!

L’UMP, la droite présidentielle n’est plus dans le domaine du doute, du scepticisme, qui grâce à un raisonnement logique, cohérent, pourraient être remis en cause. Non, le raisonnement des membres du parti gouvernementale de Marie-Luce Penchard et de Nicolas Sarkozy est dans le domaine de la certitude affirmée et absolue.

Et à y regarder de plus près, constatant le nombre vertigineux de fois ou, quand l’UMP et la majorité présidentielle est mise en difficulté,commet une faute qui est révélée, elle a tendance a essayer de marteler sans cesse qu’elle est victime d’une polémique, je me demande si plus qu’une preuve de mauvaise foi, nous n’avons pas affaire à une forme particulière d’expression de pensées paranoïaques.

La paranoïa s’attaque à type de personnalité extrêmement précis.

« Cette personnalité se caractérise par une surestimation de soi, un orgueil anormalement développé, une grande difficulté à remettre en cause ses jugements ou son raisonnement, une absence d’autocritique, un autoritarisme, une grande susceptibilité associée à une méfiance avec parfois agressivité. »(1)

La différence entre quelqu’un qui émet des doutes, qui est sceptique, et un paranoïaque, c’est que les deux premiers peuvent, avec des preuves fondées à l’appui, devant un raisonnement logique, cohérent, remettre en cause leur jugement ou leur raisonnement. Ce qu’un paranoïaque ne fera en aucun cas !

J’avais, dans un article ancien ,développé des grilles d’identification des idées paranoïaques et je ne saurais trop conseiller à certains, de se pencher sur la grille intitulée " Si vous avez du mal à décider si vos pensées paranoïaques sont justifiées, posez-vous les questions suivantes" ( ça pourrait permettre d’assainir le climat politique actuel):

Pour ce qui me concerne, je pense que l’argumentation constante de l’UMP, de la majorité présidentielle, "joue" en permanence et avec perversité de cette forme particulière de pensées à laquelle aucun d’entre nous n’échappe a un moment ou à un autre de sa vie. Le but du jeu étant double: dévier l’intérêt sur un doute et éviter d’avoir à argumenter à se justifier sur le fond.

Mais j’en arrive souvent à me demander si la "paranoïa" n’aurait pas envahi les esprits à l’UMP ou si nous avons affaire a une diversion, faute d’argument?

(1) Daniel Freeman: http://www.iop.kcl.ac.uk/apps/paranoidthoughts/default.html

Sources: Le JDD ; Le Parisien ; Libération ; LCP ; 20minutes ; Institut de psychiatrie du King’s College de Londre

Fillon, Penchard…un certaine idée de la démocratie et de la République.

18 février 2010 § Poster un commentaire

Si les propos de Mme Penchard , Ministre de l’Outre-mer du gouvernement Fillon, ont choqué , c’est principalement parce qu’ils portent atteinte à un des principes fondamentaux de la République énoncé à l’article 1er de la constitution:

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».

« Une République indivisible », cela veut dire qu’aucune partie du peuple, ni aucun individu, ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale et que l’unité et l’indivisibilité garantissent une application uniforme du droit sur l’ensemble du territoire national."

Un principe que la Ministre en exercice semble avoir totalement mis de côté, quand elle a affirmé : "je n’ai envie de servir qu’une population, c’est la population guadeloupéenne ! "

Mais au delà de la violation de se principe républicain,qui est à elle seule une faute grave, se trouve une nouvelle faute "morale" cette fois ci.

Prétendre qu’on servira une population particulière est un leurre clientéliste envers les électeurs. Il consiste à leur faire croire qu’ils seront représentés ( en tant que personne, qu’habitant d’un ville d’un département ou d’une région) par le candidat. en occultant la véritable nature du mandat sollicité et le droit des élus à la liberté de vote. Ce leurre est consécutif au hiatus qui existe dans nos démocraties ,entre le mandat représentatif et le mandat impératif.

A sa décharge Marie-Luce Penchard n’est pas la seule à laisser planer le doute sur la nature du mandat qu’elle brigue. Ce qui explique les arguments de défense de Luc Chatel ,de Hervé Mariton et d’Eric Raoult (UMP). Ils mettent sur le dos du "contexte de campagne électorale" , la profession de foi de la candidate Penchard et sa promesse sous entendue de ne pas laisser échapper "500 millions d’euros vers d’autres collectivité ultra marines"

Il n’en reste pas moins que prétendre qu’une fois élu, on va mener une action uniquement dédiée aux électeurs qui vous auront délégué leurs pouvoirs est un mensonge.

  • C’est oublier de préciser qu’au nom de la liberté de vote, nul n’a le droit de dicter quoi que ce soit à un élu. Le candidat, une foi élu n’est pas tenu de respecter les engagements qu’il aurait éventuellement pris devant ses électeurs.

  • C’est taire que ce droit des élus est garanti par la constitution et qu’ils ne sont absolument pas les représentants, les porte-parole d’intérêts particuliers ou partisans.

  • C’est occulter totalement que le mandataire représentatif peut agir en tous domaines comme bon lui semble ( dans la mesure ou il respecte la loi commune). Il ne court qu’un seul risque: celui de ne pas être réélu si il se présente une nouvelle fois devant les mêmes électeurs.

Leurre mensonger qui est donc une pratique courante issue d’une déviance de la Démocratie "Rousseauiste". Mais je n’irais pas jusqu’à affirmer, comme le fait Dominique Perben, député UMP du Rhône, ancien ministre des DOM-TOM : qu "il n’y a rien à redire à cela".

Mentir et bafouer un principe Républicain c’est, dans une démocratie, un acte grave et condamnable. A ce titre, tant le Parti communiste, dans son communiqué, que ceux qui se sont élevés contre les propos de Mme Penchard ont raison de rappeler à l’ordre cette ministre de la République.

Que François Fillon, alors qu’il a en charge de déterminer et conduire la politique de la nation, accepte qu’un membre de son gouvernement bafoue un principe républicain et mente aux électeurs, donne une image très nette de sa conception "de la démocratie" et du haut niveau de son seuil de tolérance en ce qui conserne ses "amis" et partenaires.

Que le chef du gouvernement ose ramener à une polémique dérisoire les réactions à cette grave attaque d’un principe républicain, est assez significatif du peu de considération dont il fait preuve envers la République….

En constatant ,depuis plus de deux ans, à quel point François Fillon avait abandonné ses pouvoirs constitutionnels à Nicolas Sarkozy et à ses conseillers non élus du peuple, on savait qu’il faisait peu de cas de sa fonction de premier ministre.

On sait désormais le peu de cas qu’il fait des principes et des institutions de la République.

L’apathie du Président de La République , qui se contente d’un simple avertissement à la ministre, laisse penser qu’il approuve ces derniers dans leur irrespect des textes constitutionnels. .

Comment n’avoir pas de sérieux doutes sur la pérennité de la République Française, si celui la même qui, selon l’article 5 de la Constitution, doit veiller, par son arbitrage, au respect du texte constitutionnel, et assurer le fonctionnement normal des pouvoirs publics et la continuité de l’État reste sans réactions proportionnée a l’ampleur de la faute commise?

Sources: Linfo.re ;ViePublique ; Zetud ; Wikipédia ; NouvelObs ; RFO ; Libération ; PCF ;Le Figaro ; 20Minutes ; Légifrance ;

Marie-Luce Penchard s’est elle abimée aux Abymes?

18 février 2010 § Poster un commentaire

Dur dur d’être ministre-candidat!

Porter une double casquette n’est pas aisé et les risque de dérapages sont grand. Forcément deux casquettes= deux visières, du coup on n’y voit plus grand chose, n’est-ce pas?

Selon Le Figaro, ils sont 20 ministres (1 sur 2) à être candidat pour les élections régionales… Mais tous ne seront pas tenus, en cas de succès de quitter le gouvernement.

Parmi ceux qui pourront cumuler figure Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l’Outre-mer, numéro deux sur la liste UMP en Guadeloupe.

Enfin, "qui pourront cumuler ", cela reste à voir.

Kèskelrakonte?

Dimanche 15 février , alors qu’elle tenait meeting aux Abymes ( à la prédestination!) en Guadeloupe, la fille de Lucette Michaux-Chevry, a clairement oublié, comme on peut s’en rendre compte sur le site réunionnais Linfo.re , qu’elle était ministre de l’Outre-mer et que l’Outre- mer, ça n’est pas uniquement la Guadeloupe,

"je n’ai envie de servir qu’une population, c’est la population guadeloupéenne ! "

On a presque envie de crier Olé, à la fin d’une telle envolée, non?

C’est déjà énorme d’oublier qu’on n’est pas une candidate ordinaire, mais la ministre-candidate ne s’est pas arrêtée à cette "bourde populiste". Elle a carrément gommé le lien constitutionnel qui lie la Guadeloupe et la France, n’en faisant un seul et même pays, en affirmant : "… enfant de la Guadeloupe, je ne suis pas capable d’apporter quelque chose à mon pays, mais à quoi je sers?"

En plein débat sur l’identité Nationale, ça fait "tache", non?

Mais ça n’est encore que "propos ordinaires" d’une candidats en campagne.

Auparavant, la ministre de l’Outre-mer avait fait miroiter les "enjeux considérables financiers" en affirmant "nous en sommes à une enveloppe de plus de 500 millions d’euros aujourd’hui pour l’outre-mer….Et ça me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de la Réunion, au bénéfice de la Martinique".

Propos étranges qui laisseraient entendre que la ministre, perdant de vue son devoir de neutralité, envisage de consacrer "la manne" financière de l’Etat uniquement à la Guadeloupe au détriment des autres régions ultramarines françaises.

Propos qui , certes synthétisés, pourraient résonner comme un "si vous votez pour moi, vous aurez tous les sous"…

Propos qui m’interpelle car je me demande ou la ministre est allée chercher ce montant de 500 millions d’euros. En effet, selon RFO, l’effort global de l’Etat en faveur de l’Outre-mer atteindra 16,8 milliards d’euros en 2010…

Mais bon, on sait désormais que le gouvernement actuel et les chiffres, ça fait deux.

Ceci étant, outre le fait que les propos de la ministre-candidate ont mis en émoi la population des autres collectivités d’Outre-mer et quelques membres de l’UMP, ils ont déclenché une demande de démission présenté par le Parti socialiste, qui se fait à nouveau, et cette fois à juste titre, le défenseur de la vertu politique.

Kèskilzendisent?

C’est sur Rue89 qu’Axel Urgin, secrétaire national du parti à l’Outre-mer, a réclamé, au nom du PS, lla démission de Marie-Luce Penchard alléguant que « Ces propos sont extrêmement graves… Madame Penchard doit aujourd’hui choisir, et puisqu’elle est candidate aux élections régionales, doit démissionner de son poste de ministre de l’Outre-mer. »

Libération précise que selon le communiqué d’Axel Urgin, ces propos "sont aussi affligeants qu’inadmissibles dans la bouche d’une ministre censée être en charge de tout l’outremer, c’est-à-dire de onze collectivités et non d’une seule, fut-elle l’arène électorale choisie par Mme Penchard".

Komenkèsdéfend?

Marie-Luce Penchard a, d’après Le Point , publié mardi un communiqué dans lequel , en dépit de l’enregistrement, elle affirme que ses propos sont sortis de leur contexte…et qu’elle "a toujours été attentive à séparer rigoureusement son engagement politique local et ses responsabilités ministérielles. »

Oui, bon, qui sait écouter et entendre en arrive tout de même à avoir de sérieux doutes…

Nous voilà donc dans l’expectative, alors que Nicolas Sarkozy est en partance pour une "tournée" avec escale en Haïti, à la Martinique et en Guyane.

Comment ce dernier va interpréter les propos de sa ministre et comment il va répondre à la demande du PS?

Quelle punition pour la ministre de l’Outre-mer ? Privation de cumul? Licenciement "sec"?

Ce serait tout de même étonnant que cette candidate-ministre qui, somme toute, ne fait que reproduire ce que le Président-candidat fait couramment ( oublier sa fonction, etc…), soit punie.

Moi et mon égo, nous pensons qu’il va charger un des ses "groupes de portes paroles " de renvoyer le PS dans ses divisions internes…mais on ne sait jamais, heing!

Les paris sont ouverts!

Sources: Linfo.re; Le Figaro ; RFO ; Rue89 ; Libération

La suppléante de Noël Mamère lui demande de cesser de la qualifier de musulmane

14 février 2010 § Poster un commentaire

Il est devenu de plus en plus courant, tant dans le milieu politique que parmi la population, de faire l’amalgame, conscient ou inconscient, entre les personnes originaires d’Afrique ou d’Afrique du nord et les fidèles de la religion musulmane. Cet amalgame, outre qu’il met en évidence un replis identitaire très fort de certaines catégories de la population française, démontre la baisse du niveau de culture générale de cette population. Il est, depuis quelques mois, à l’origine de nombreuses et vives controverses dans le microcosme politique. Il fait même parfois, relayé par les grands médias nationaux, office d’unique débat politique.

Mais, Noël Mamère,au cours d’une émission de la Chaîne parlementaire du 28 janvier dernier, ( à partir de la 14 ème minute) a fait monté d’un cran "l’exercice de style".

Non seulement il fait l’amalgame entre l’origine réelle de sa suppléante et son appartenance présumée à la communauté musulmane, mais il se permet d’affirmer que sa suppléante Naïma Charaï est "opposée à une loi sur l’interdiction du voile intégral".

Ce qui est totalement faux! Naïma Charaï n’est pas musulmane et elle a "toujours milité pour une loi pour l’interdiction de la Burqa en France. ". C’est ce qu’elle a tenu à préciser samedi, sur son blog, dans un communiqué .

"Militante féministe, laïque et socialiste, je n’accepte pas que mon député titulaire me présente comme une élue musulmane… Laïque et agnostique, je refuse qu’une élue – en l’espèce moi-même – soit présentée, réduite à une appartenance religieuse, bafouant ainsi le principe de la laïcité." écrit-elle.

Quand à sa position sur une loi pour l’interdiction de la burqa, elle précise:

"Féministe et militante associative, j’ai toujours milité pour une loi pour l’interdiction de la Burqa en France. "

En conclusion, Naïma Charaï considère que les propos de Noël Mamère "sont du même ordre que le dérapage de Nicolas Sarkozy lorsqu’il présentait un préfet comme musulman et que j’avais vivement dénoncé à cette époque" .

Par conséquent, elle demande à Noël Mamère de "retirer ses propos" et l’invite à ne plus parler à sa place.

Comment Noël Mamère peut-il imaginer que cette titulaire d’un DESS (bac+5) en psychologie, présidente de la commission nationale de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, qui ne cache pas que "l’idée d’être dominé jusqu’à la fin de mes jours hantait mes jours et mes nuits», puisse être opposée "à une loi sur l’interdiction du voile intégral"?

Comment, à part dans une optique politicienne de renforcement de ses arguments, de sa conviction, au cours du débat avec le professeur Debré, Noël Mamère a-t-il pu se permettre de parler au nom d’une personne qu’il ne connait visiblement pas et déformer ainsi l’opinion de cette personne?

Il y a là, de mon point de vue un irrespect caractérisée de la personne et une instrumentalisation honteuse.

Quand je pense que c’est le même Noël Mamère qui, sur Radio J d’après son propre site, a qualifié Georges Frêche de "vieil homme …symbole de ce que pouvait être la décadence de l’empire romain. » et qui a osé dire, toujours selon son site, que Georges Frêche "est depuis plusieurs années en train d’opérer un glissement progressif vers le lepénisme"!

En lisant le communiqué de Naïma Charaï, je me demande si Noël Mamère ne souffrirait pas du même mal…qu’il diagnostic si généreusement chez d’autres.

Que Maître Mamère enfonce le clou en prétendant que " Georges Frêche est un universitaire. Il devrait savoir que les mots ont un sens. Je ne peux pas imaginer qu’il n’ait pas mesuré la portée et la connotation de ses propos. ", me fait doucement sourire.

Et pour un avocat, les mots n’ont ils pas un sens ? Lui est-il interdit de mesurer la portée et la connotation de ses propos?

N’est-il pas encore plus grave pour un homme ou une femme politique dit de gauche, de se servir d’une autre personne, de ses origines, pour défendre, en déformant les opinions de cette personne, une posture politique?

Personnellement, je pense que Noël Mamère a commis une grave faute politique en confondant "originaire de" et "fidèle" d’une religion. Il a aussi commis une faute morale, éthique, en parlant à la place de Naïma Charaï .

Finalement, entre Martine Aubry , représentante du PS, et Noël Mamère,représentant d’Europe Écologie, l’éthique et les valeurs de gauche sont cruellement mises à mal en ce moment….et je comprend mieux que, si ils on marché main dans la main pour tenter d’abattre médiatiquement Georges Frêche, c’était pour tout autre chose que des questions de Morale, d’Éthique et de "Valeurs de gauche". Car à eux deux, et en quelques jours, ils ont fait bien pire que n’a pu faire Georges Frêche en quelques décennies de pseudo-dérapages!

P.S.: Ah que j’aurais aimé que Laurent Fabius dise à ses "camarades indignés" du PS " je refuse d’être présenté, réduit à une appartenance religieuse"! Malheureusement il a manqué de cette dignité élémentaire…

Sources: Blog de Naïma Charaï; Blog de Noël Mamère ; Yabilabi

Loppsi II, le coût de la vidéosurveillance.

11 février 2010 § Poster un commentaire

Depuis hier, les députés examinent le projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, autrement nommé Loppsi II.

Parmi les outils que le gouvernement prévoit d’utiliser pour mener cette lutte ,on trouve un outil cher au ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux: la vidéosurveillance, rebaptisée pour ne pas heurter les âmes sensibles, vidéo protection.

Nul n’ignore que Brice Hortefeux désire tripler le nombre de caméras installées sur le territoire et sur la voie publique d’ici à 2011. De 20 000 caméras installées en 2008, il espère passer à 60 000 caméras .

Parallèlement, et en toute logique, une estimation financière devrait être annexée au projet de loi Loppsi II et discutée . Elle devrait permettre aux députés d’évaluer si l’investissement proposé sera pertinent au regard de l’objectif à atteindre.

Je n’ai malheureusement pas trouvé une telle estimation. Je vous propose donc de la faire.

D’après les informations données sur le site dédié à la vidéosurveillance par le gouvernement, en 2008, le financement ou le cofinancement de 304 projets de vidéoprotection a coûté10,2 millions d’euros, soit 33 552,63 euros/projet .

Si Brice Hortefeux obtient l’autorisation d’installer 40 000 caméras supplémentaires, cela coûtera à la nation 1 342 105 200 euros.

Le coût total du projet vidéo surveillance se monterait à 2 013 157 800 euros!

Un montant qui, en ces temps de crise, n’est pas négligeable et qui nécessite de vérifier si le retour sur investissement sera satisfaisant.

Pour cela, il est judicieux d’examiner ce qu’en disent les pays qui ont installé de tels systèmes, depuis de très nombreuses années, ce qui leur permet d’établir des bilans nettement plus probants que ceux sur lesquels s’appuie le ministère de l’intérieur.

Comme le souligne Jean-Pierre Dubois, professeur de droit public à l’université Paris XI, dans un article du journal Le Monde, "les pays qui ont expérimenté la vidéosurveillance à grande échelle en ont tiré un bilan négatif."

Bilan négatif par ce que les systèmes de vidéosurveillance, à part dans des lieux très précis, sont inefficaces en termes de sécurité et de dissuasion, puisqu’on constate qu’ils ne font que déporter la délinquance vers des lieux non surveillés.

C’est un peu à la même conclusion qu’on arrive en lisant le l’article de Noé Le Blanc publié dans Le Monde diplomatique.

Il ressort des dernières études de la Metropolitan Police de Londres que pour 1000 caméras installées, un seul crime, où un seul délit, est résolu. Soit un taux d’efficacité de 1 pour 1000.

Dès lors, on comprend mieux que certains citoyens anglais, non sans humour se demandent: « Comment peut-on se sentir rassuré par la présence de caméras ? Tout ce qu’elle veut dire, c’est que quelqu’un pourra vous regarder en train de vous faire agresser, tabasser, violer ou assassiner. » Daily Telegraph (17 janvier 2008)

Revenons au projet d’implantation de 60 000 caméras sur le territoire français et récapitulons. Un rapide calcul de rentabilité de l’investissement s’impose,

  • Sachant que le taux d’efficacité d’une caméra est de 1 pour 1000, 60 000 caméras permettront de résoudre 60 délits ou crimes.

  • Sachant que l’installation de ces 60 000 caméras va coûter à la nation 2 013 157 800 euros.

  • Sachant, comme l’a souligné le député Goldberg , que chaque image utilisée pour l’élucidation d’un délit a coûté au total 6826 euros à la puissance publique, dont 5913 euros pour la ville

  • Sachant que les caméras de vidéosurveillance ne font que pour reporter la délinquance dans des lieux non surveillés

Certes, le pays est en crise économique et, d’après le quotidien le Matin, la vidéosurveillance a généré en 2008 un chiffre d’affaires de 941,4 millions d’euros.

Certes, nul ne scierait la branche sur laquelle il est assis, et la sécurité est un peu le fonds de commerce du gouvernement. On ne peut donc attendre de lui qu’il prenne des mesures réellement efficaces pour lutter contre la délinquance.

C’est probablement pourquoi la vidéosurveillance, dite vidéo protection (le changement d’appellation est psychologiquement très important), lui apparaît comme la meilleure solution pour faire croire qu’il joue son rôle constitutionnel de protection des biens et des personnes, sans pour autant apporter de solutions efficaces aux problèmes de la délinquance et en donnant un petit coup de pouce aux consultants, fabricants et importateurs de systèmes de vidéosurveillance!

Cependant,investir au minimum 2 013 157 800 euros pour ne résoudre que 60 délits ou crimes ET fragiliser, par conséquence, des zones entières de territoire, est-ce un investissement pertinent ?

Sécuriser, rassurer les uns, et fragiliser les autres, est-ce une politique qui assure à chacun la protection des biens et des personnes dues à tous?

Ne serait-il pas plus judicieux d’investir des sommes faramineuses dans un réel travail sur les causes profondes de la délinquance ?

Sources: Libération ; le Matin ; Le Monde Diplomatique ; Le Monde ; Gouvernement.fr ; Assemblée Nationale

Laboratoire, tournante , le surréalisme au secours de la liste vide d’Hélène Mandroux

5 février 2010 § Poster un commentaire

"J’avais déjà en moi, très forte, la certitude que le militant, l’homme politique doivent toujours être au service de la cause que personne ne défend, celle de l’intérêt général. Ils doivent dire la vérité, c’est leur premier devoir. Je n’ai jamais rien détesté autant que l’imposture, le mensonge et la démagogie."

J’ai choisi de commencer ce billet par cet extrait* du livre de Pierre Mendès France , car il résume en quelques mots ce qui , pour moi, est l’essence même de l’action militante et politique.

J’ai également choisi cet extrait car, en observant les "négociations en cours" pour constituer une "liste Mandroux", je constate un peu plus à chaque heure qui passe, que le socialiste Paul Alliès, "perdant perpétuel" des élections municipales à Pèzenas, secrétaire national adjoint du PS à la rénovation, qui veut depuis des mois une liste sans Georges Frêche, ou que Daniel Cohn Bendit, s’invitant dans un débat local qui ne le concerne en rien, ne pensent certainement pas à l’intérêt général mais, de toute évidence, à se servir d’abord et profiter au maximum de la situation chaotique que la décision du bureau national du PS à créée en Languedoc-Roussillon.

Pour Paul Alliès, invité jeudi de LibéLabo, l’intérêt général du Languedoc Roussillon n’est pas, semble-t-il la priorité du moment. En bon universitaire, il semble préférer « faire du Languedoc-Roussillon une sorte de laboratoire sur les nouvelles relations entre les fédérations et les militants ». Surréaliste à l’extrême, il oublie totalement que cette élection a pour but d’élire ceux qui règlent les affaires et ont des compétences importantes dans le domaine de l’action économique, sociale et culturelle d’une région. Visiblement, au yeux de Paul Alliès cette action d’intérêt général est peu de chose.

Je pense que les militants de la région seront d’ailleurs ravis d’apprendre qu’ils serviront de cobaye au parti de madame Aubry!

Pour Daniel Cohn-Bendit, le créatif de l’étape, il s’agit d’imposer Europe Ecologie à tout le monde. Pour cela il pointe un danger, une évidence : "Le danger, c’est que les trois listes de gauche opposées à celle de Georges Frêche se retrouvent toutes sous la barre des 9%". ( Notez bien que l’adversaire c’est Georges Frêche et non les candidats de droite!). Fier de sa proposition de "tournante", l’eurodéputé, comme Martine Aubry, semble oublier quelques valeurs fondamentales de la Démocratie. Par exemple, que ce sont les militants concernés par l’élection qui désignent leurs candidats locaux et choisissent les alliés…Il semble oublier qu’il ne peut décider que pour ses amis d’Europe Ecologie, mais pas pour les Verts. Ce que n’a pas manqué de lui rappeler Jean-Vincent Placé, numéro deux du parti, interrogé par lefigaro.fr.

Daniel Cohn-Bendit et Martine Aubry seraient bien inspirés de lire le CODE DE BONNE CONDUITE EN MATIÈRE DE PARTIS POLITIQUES , adopté par la Commission de Venise lors de sa 77e Session plénière les 12 et 13 décembre 2008. Ce code s’applique à TOUS les partis politiques européens!

Quand aux "régionaux de l’étape ", Jean-Louis Roumégas et Hélène Mandroux, si le premier prétend ne pas vouloir céder tout de suite aux appels du pieds des ses alliés potentiels, c’est probablement pour ne pas avoir à convoquer une nouvelle AG des Verts. Car ne l’oublions pas, Roumégas a été investi par les militants de son parti et ceux de Cap21 pour diriger une liste autonome. Une alliance avant l’issue du premier tour devrait obligatoirement être entérinée par une nouvelle AG…avec un fort risque de turbulences extrêmes. Mieux vaut donc pour lui temporiser le plus longtemps possible.

Héléne Mandroux sait que, de toute façon, elle ne peut prétendre à prendre la présidence de la région car elle est déjà maire de Montpellier. Dans cette affaire, au final, elle n’est qu’un "prête-nom".Elle sait également qu’elle ne génère aucune dynamique autour de sa candidature. Son poids politique réel, au sein du PS local, se résume à une lettre de soutien de 21 conseillers généraux. Visiblement absente des manœuvres négociations, elle semble avoir totalement délégué toutes décisions au représentant de la rue de Solférino.

Alors bien sur, une liste genre "famille tuyau de poêle" va être déposée avant le 15 février. Il ne faut pas que le PS perde la face. Du moins pas tout de suite. Car tous les ingrédients sont là pour que la liste Imaginons Ensemble l’Avenir la lui fasse perdre si ce n’est au premier tour, mais au second.

Et l’on voit bien que pour tout ce "petit monde", devoir être au service de l’intérêt général est bien le cadet de leur soucis. Le spectacle qu’il nous offre est pitoyable, pathétique et comme on dit dans le midi, c’est une belle "cagade"!

En attendant, vous pouvez toujours soutenir les militants PS du Languedoc-Roussillon qui demandent aux dirigeants du Parti Socialiste, "de respecter la volonté démocratique des militants socialistes. "

* "Choisir" de Pierre Mendès France, extraits des conversations avec Jean Bothorel, le 8 janvier 1974.

Sources : Le Canard Républicain ; Le Midi Libre ; Le Figaro ; Libération

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