Élisabeth Badinter, les prostituées et les caissières de supermarché

7 décembre 2011 § 5 Commentaires

Hier soir, probablement en manque d’activité, puisqu’ils sont totalement dépourvus de pouvoirs pour régler les problèmes auxquels les citoyens français sont confrontés, nos vaillants députés, de droite comme de gauche, ont voté à l’Assemblée Nationale, une résolution réaffirmant « la position abolitionniste » de la France en matière de prostitution.

Outre le fait qu’une telle résolution de principe est très loin de résoudre les problèmes que rencontrent les prostituées en matière de santé, de sécurité, de conditions de travail, il m’a semblé que les justifications données par certains de nos députés fleuraient bon la « morale a 10 sous » si cher à notre bonne vieille bourgeoisie française, pétrie d’une volonté d’imposer au petit peuple une morale qu’elle est bien en peine de mettre elle-même en pratique.

Parmi ces propos qui se voulaient vertueux, j’attribuerais le palmarès de l’hypocrisie à Élisabeth Badinter qui, de façon pour le moins maladroite, a tenté de justifier son positionnement pour l’abolition et la pénalisation de la prostitution.

« Si une femme souhaite gagner en trois jours ce que d’autres gagnent en un mois à la caisse d’un supermarché, c’est son droit », a-t-elle dit mettant comme « seule condition, mais elle est essentielle » que la femme « ne soit pas contrainte« .

C’est particulièrement la première partie de sa phrase qui m’a énormément interpelée car, par son côté démagogique, elle montre que celle qui la prononce n’est pas choquée par la prostitution elle-même mais par ce qu’elle rapporte à la prostituée.

Pensez donc quelle honte de gagner en trois jours ce qu’une caissière gagne en un mois à la caisse d’un supermarché !

Scandaleux cette argent facile, non?

Diantre ! Madame Badinter est choquée que quelqu’un puisse gagner en une journée ce qu’une caissière gagne en un mois de travail ?

Il ne me semble pas pourtant que Madame Badinter ait exprimée son indignation devant l’augmentation de 16,7 % des dividendes  que lui a rapportés sa situation de principale actionnaire avec 10 47 % de la société Publicis , pour l’exercice de l’année 2010.

La même année, la caissière « de référence » a tout au plus vu son salaire augmenter seulement de 0,01 %…. Quand ce n’est pas une diminution de son salaire qui lui a été imposée justement parce que des actionnaires, comme Madame Badinter, désirait que leurs dividendes augmentent.

Et l’hypocrisie va encore plus loin car Madame Badinter, sans apparemment dénier le droit de la prostituée, mais tout en étant choqué que ça lui rapporte autant, se réfugie derrière l’éternelle fausse compassion en ajoutant que la prostituée a le droit de se prostituer du moment qu’elle n’est pas contrainte de le faire… Ouf! les prostituées sont soulagées Elisabeth Badinter les protèges!

Remarquez, Élisabeth Badinter, en ce qui concerne la situation des femmes souffre toujours, comme le souligne Arrêt sur Images , d’un angle mort  chaque fois qu’il s’agit de Publicis dont elle préside le conseil de surveillance :

« Ce double statut a toujours généré, dans la production philosophique badinterienne, un point aveugle : la violence de l’injonction publicitaire faite aux femmes. »

Mais elle n’est pas la seule à ne pas  vouloir tout voir:

Ce que n’ont pas vu Madame Badinter et ses amis soucieux de remettre un peu de Morale à l’ordre du jour, c’est que leur position de principe qu’ils entendent transformer en loi, va probablement avoir des effets dramatiques, tant financiers que sociaux ou psychologiques, pour bon nombre de personnes.

Mais de cela, nos “bien heureux nantis”, assistés tout au long de leur carrière politique par les finances publiques, ne sauraient se préoccuper !

Alors certes, qu’on fasse des lois pour protéger les prostituées, notamment celles qui font l’objet d’une exploitation sordide et violente, que le Parlement donne à l’administration de l’État les moyens de lutter contre le proxénétisme, tout cela me semble normal au même titre que les règlementations concernant les conditions de travail que n’importe quel travailleur.

Mais il ne me semble pas que la position de principe que les députés ont présenté ce soir entrait dans ce cadre-là. Elle a une connotation morale qui outrepasse largement le rôle et la mission de nos représentants. Et en matière de Morale, Madame Badinter, comme tous ses collègues et amis actionnaires, n’a aucune leçon à donner à qui que ce soit.

Sources : Libération ; Publicis ; les Échos ; Arrêt sur image ; Rue89, Intox2007

C’est quoi, un comité citoyen?

11 septembre 2011 § 3 Commentaires

Dans le « Contrat avec la Nation »  que Ségolène Royal a présenté samedi 10 septembre 2011, lors de son meeting de Montreuil, on peut lire au paragraphe 2 :

« Pour refonder la démocratie, je m’engage à consulter la Nation chaque fois que l’intérêt supérieur du pays l’exigera. Le référendum d’initiative citoyenne sera instauré et des comités citoyens encouragés. « 

Si nous commençons à être nombreux à savoir ce qu’est ce que devrait être un référendum d’initiative citoyenne, nous sommes manifestement plus nombreux à ignorer ce qu’est un comité citoyens.

Nos amis québécois connaissent parfaitement l’appellation comité citoyens, mais en France le législateur a préféré parler de comités de quartier ou de Comité d’intérêt de quartier (CIQ), ou d’Association d’habitants, et Comité d’intérêt local (CIL).

I- Fonction, mission et rôle des comités de quartiers:

C’est la loi dite « Vaillant  » n° 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité, Art. L. 2143-1 qui fixe, pour les communes de plus de 80 000 habitants, le cadre législatif de la création de comités de quartier.  Leur création est facultative dans les communes de 20 000 à 80 000 habitants.

La loi Vaillant définit les comités de quartier comme  » une instance consultative ayant vocation d’impliquer le plus largement possible la population concernée par une décision donnée. ».L’instauration de comités de quartier dans toutes les villes de France n’est pas imposée par la loi. En réalité, très peu de communes se sont dotées de comités de quartier. Il en existe cependant, sous des appellations différentes, à Tours, La Rochelle , Épernay , Toulon , Lyon, Marseille ou Épinal.

Ces comités sont des associations à but non lucratif, qui servent d’interface entre les habitants d’un quartier et les élus locaux (conseillers municipaux, maire, député de la circonscription ou se trouve le quartier). Dans le fonctionnement général des communes, les comités de quartier n’ont aucun pouvoir décisionnaire et leur rôle se résument très (trop) souvent un rôle consultatif.  Ils peuvent être consultés par le Maire pour tout type de problématiques et peuvent lui faire des propositions sur toute question concernant le quartier ou la politique de la ville.Un rôle consultatif lui-même très restreint dans la mesure où les conseillers de quartier ne sont pas éclairés par des avis d’experts.

En termes d’activité, les comités de quartier s’occupent particulièrement des questions d’intérêt général tel que la circulation dans le quartier, la propreté des espaces communs, les questions de voisinage, etc..

Rien n’empêche une commune d’encourager ( en créant par exemple un fonds spécial destiné à financer les projets des comités de quartier) et de soutenir financièrement les initiatives portées par les conseils de quartier. La ville de Lyon, par exemple, met à la disposition des conseils de quartier un dossier intitulé : « appel à projets en faveur des initiatives des conseils de quartier »

Comme vous pouvez le constater, en France – pays de la bureaucratie sublimée- l’initiative citoyenne est totalement bloquée, le comité de quartier représente plus la plus petite émanation du pouvoir administratif qu’une réelle instance citoyenne de décision et de contrôle des décisions. La création, la composition, les missions et la création de conseils de quartier sont entièrement contrôlée par le pouvoir politique, contrairement au Brésil, au Québec et à d’autres pays où se développent des comités citoyens d’initiative populaire apolitique.

Ceci explique peut-être quoi de nombreux citoyens français ignorent totalement que de telles instances existent dans leur commune. Et l’on comprend, notamment dans les propos de Philippe Breton, Chercheur au CNRS, pourquoi, pour les communes de plus de 80 000 habitants-  après la loi du 27 février 2002,  le bilan de mise en œuvre   est on ne peut plus mitigé.

II- Un bilan mitigé

Il est important de noter dès maintenant que l’idée d’élargir à l’ensemble des citoyens la participation à la prise de décision est perçue très favorablement par la population française. Le désintéressement, voir le mécontentement, des citoyens au sujet des comités de quartiers porte essentiellement sur leur fonctionnement.

1) des conseils de quartiers phagocytés.

La loi  du 27 février 2002 indique que c’est le conseil municipal qui, dans les communes de plus de 80 000 habitants, » fixe la dénomination, la composition et les modalités de fonctionnement des conseils de quartier. » En réalité, les membres des conseils de quartier sont souvent désignés par le pouvoir politique municipale. Les conseils de quartier apparaissent alors comme des représentants de la municipalité et non plus comme des représentants des habitants des quartiers ce qui est vide totalement de sa substance démocratique l’esprit de la loi du 27 février 2002 !

Autre problème qui dénature l’esprit de la loi du 27 février 2002 : force est de constater que de nombreux comités de quartier ont été phagocytés par des notables, représentant des associations installées dans le quartier (soupçonnés de n’être présents dans l’association de quartier que pour défendre leurs propres intérêts) ou par des habitants qui se révèlent en fait être très proches politiquement de certains élus, transformant ainsi le conseil de quartier en lieu de manœuvres politiques.

Mais le problème ne se limite pas au mode de nomination des conseillers de quartier, il s’étend aux missions et pouvoir fondamentaux des conseils de quartier.

2) des pouvoirs dérisoires, une formation incomplète

La création des conseils de quartier visait à fluidifier les rapports entre le politique et les habitants et surtout à développer un véritable esprit démocratique dans les quartiers. Mais, rappelons le, les conseils de quartier n’ont qu’un pouvoir consultatif. Ce qui fait qu’un maire peut parfaitement, en cas d’opposition du conseil de quartier à un de ses projets, passer outre et faire voter son projet par le conseil municipal. Certes, un tel comportement peut générer du mécontentement chez les habitants du quartier. C’est pourquoi, quelques maires indélicats essaient de contrôler les conseils de quartier (notamment faisant nommer des « hommes de paille » au conseil de quartier) et de s’assurer de leur part des avis consultatifs toujours positifs.

La mise en place depuis plus de 30 ans de ses comités de quartier montre que les conseils de quartier sont le plus souvent consultés sur des dossiers complexes sans être informé par des experts et ne bénéficient pas d’une réelle indépendance vis-à-vis du pouvoir politique. Dés lors, il leur est extrêmement difficile de se positionner fermement et de façon argumenté sur des problématiques qui impactent pourtant les habitants du quartier.

3) Une initiative citoyenne bridée

La loi  du 27 février 2002 a très certainement donné beaucoup trop de poids au conseil municipal , aux maires,et pas assez aux citoyens pour décider de la représentativité au sein des conseils de quartier.

Pourquoi ne pas laisser à une assemblée générale des habitants du quartier le soin de composer, par le biais d’une élection, l’équipe des membres du conseil de quartier ?

Une autre solution consisterait à désigner les membres du conseil de quartier par tirage au sort en se basant sur les habitants inscrits sur les listes électorales des bureaux de vote du territoire du quartier.

III- Des pistes de solutions

Les élus qui tentent d’entraver le processus décisionnel démocratique ne sont ni contrôlés ni sanctionnés. Il me paraît intéressant d’envisager des dispositifs “pénalisants”, pour que cessent ces pratiques.

Partant de là, on peut envisager que ce soient les conseils de quartier, leur pouvoir étant élargi au contrôle et à l’arbitrage des décisions municipales, qui arbitrent les litiges entre les décisions du conseil municipal et le résultat de la consultation des habitants d’un quartier. Il faudrait pour ce faire que le conseil de quartier est un pouvoir d’audition des parties concernées et un pouvoir de décision.

Bien entendu, un conseiller de quartier ne pourrait en aucun cas faire parti du conseil municipal ni d’une des institutions ou des entreprises parties prenantes dans la décision.

Pour que les habitants soient totalement informés des processus de décision qui les concernent, les séances de travail des conseil de quartier devraient obligatoirement être publiques.

C’est en substance ce que propose Ségolène Royal lorsqu’elle parle de comité citoyens.
On trouve sur le site Désir d’Avenir  un projet de mise en place de comités communaux des citoyens. En voici l’essentiel:

  • La création de ces comités serait laissée à l’initiative des communes mais les membres des comités seraient désignés par tirage au sort
  • Les fonctions de ces comités seraient élargies par rapport à celle des l’actuels conseils de quartier. Les comités de citoyens seraient associés avec les Cour des Comptes pour effectuer le contrôle du fonctionnement des assemblées et organismes publics est d’intérêt public au niveau territorial.
  • Ils auraient également une fonction d’enquête, d’études et d’avis.
    Il s’assurerait auprès des citoyens une fonction de relais et d’information pour tout ce qui touche au débat public.
  • Les membres des comités communaux de citoyens ne pouraient exercer qu’une seule fois ce mandat. Ils seraient formé aux droits et devoirs du citoyen et au contrôle démocratique. Ce mandat seraient assujettis à des droits et à des devoirs, notamment celui publié un compte rendu de son mandat

Conclusion

On le voit bien, le désintéressement des citoyens vis-à-vis de cette instance démocratique porte plus sur la forme que sur le fond. La question à laquelle il faut désormais répondre est la suivante :

Comment, en respectant la lettre et l’esprit de la loi, rendre les avis du conseil de quartier à la fois indépendant du pouvoir politique, suffisamment étayées par des expertises de toute nature, est réellement représentatif de la volonté des habitants du quartier?

Ségolène Royal est une des rares candidates à l’élection présidentielle de 2012 à répondre à cette question.

il me semble plus judicieux, à une époque où le taux d’abstentionnistes va grandissant à chaque consultation électorale, à une époque où d’aucuns prétendent résumer le bulletin de vote ou simple rôle du pompom d’une pompom girl, à une époque où les Français sont de plus en plus indignés de constater à quel point l’oligarchie française les exclus chaque jour davantage de la Démocratie, il me semble plus judicieux, plutôt que de ricaner aux propositions de Mme Royal, plutôt que de chicaner sur son appartenance réelle à la gauche, plutôt que, telle la moule accrochée à son rocher, de se cramponner à une hypothétique révolution qui sera inexorablement récupérée par ceux qui ne veulent en aucun cas qu’enfin le pouvoir s’exerce au nom du peuple, par le peuple et pour le peuple, il me semble donc plus judicieux de reconnaître que cette idée de comité citoyens, que Ségolène Royal développe, est une excellente solution républicaine et démocratique, parfaitement adaptée aux graves problèmes de déficit d’exercice démocratique que rencontrent les citoyens français.

Sources: le site de Ségolène Royal ; Intox2007; Ville de Lyon ; Argumentation ; Désir d’Avenir ; Google

Les pauvres se livrent au pillage, mais les riches aussi. Seulement, ils le font plus discrètement!

11 août 2011 § 3 Commentaires

En regardant, depuis deux jours, les images des émeutes qui ont lieu en Angleterre, et surtout en écoutant les commentaires des hommes politiques, qu’ils soient britannique ou  français, il m’a paru de plus en plus évident  que, soit nous avions à faire à une bande d’incapables , soit nous étions face à des individus de très mauvaise foi . La palme de la mauvaise foi revenant au vice-premier ministre Nick Clegg, qui a qualifié les émeutes auxquelles nous avons pu assister à de la « violence gratuite et du vol opportuniste, ni plus ni moins ».

Certes il est bien plus facile pour lui d’instrumentaliser à son profit le « choc » des images et de faire dévier le débat de fond sur des questions d’ effectifs policier ou de stratégie de Scotland Yard ou sur des questions de sémantique du genre « manifestation ou émeutes? ».  Il est vrai que face à ces images d’entrepôts en flammes, de vitrines brisées, de magasins pillés, il était facile botter en touche, et de ne pas remettre en cause un seul instant les décisions politiques qu’il a prise, entrainant la méfiance et le ressentiment  de certains habitants de quartiers défavorisés,  et leurs conséquences pour les plus démunis !

Il se pourrait, cependant, qu’enferrée dans sa logique néo-libéral, la classe médiatico-politique anglaise, jumelle de la classe médiatico-politique française au pouvoir, ne veuille pas comprendre que la politique qu’elle mène ( et soutient) depuis plus de 30 ans , entièrement dédiée au système financier et à sa seule prospérité, génère bon nombre de frustrations  au sein des populations. Frustrations qui peuvent très vite, et sans qu’on sache exactement pourquoi, dégénérer en révolution ou en émeutes sporadiques

Il est édifiant d’observer le vocabulaire utilisé par la majorité des grands médias pour qualifier les évènements du week-end passé : «zones de guerre»,. «Règne des gangs», «Les brutes dominent», «l’anarchie en Grande-Bretagne», «descente aux enfers». «un été de non-droit», «crétins incendiaires». Manifestement, il était de bon ton, dans les médias anglais, de faire « monter la mayonnaise »… Pensez donc, commettre un tel crime contre la société de consommation, s’apparente chez certains de nos contemporains à un crime de lèse-majesté  !

Seul signe de lucidité dans cette cacophonie de libéraux indignés et irresponsables, la voix de l’éditorialiste Mary Riddell, dans The Daily Telegraph  :

«Ce n’est pas une coïncidence si ces troubles éclatent alors que l’économie globale est au bord de la chute libre…Nos gouvernements successifs ont tous leurs responsabilités dans le développement de la pauvreté, des inégalités, de l’inhumanité, désormais exacerbés par la tourmente financière … Une partie de nos jeunes a basculé de l’autre versant de notre nation en ruine».

En Angleterre comme en France, quelques esprits plus affutés ont remarqué la propension des jeunes émeutiers à se précipiter dans les temples de la consommation, donnant ainsi la preuve de que leur mouvement n’avait rien de révolutionnaire, dans le sens où il n’entendait clairement pas s’ attaquer à la cause de leurs problèmes. On se retrouve donc avec une génération entière de  » lumpen à la fois enragés de leur exclusion et ne possédant pas les outils conceptuels pour la canaliser vers les vrais ennemis » ;

Mais rares sont ceux qui se sont interrogés sur la méthode utilisée et ont osé s’attarder sur la technique du pillage.. Elle est pourtant extrêmement signifiante.

Piller, c’est prendre à d’autres, de façon violente, ce qui leur appartient.

A ce titre, depuis plus de 30 ans, nous assistons tous, impuissants, à un pillage systématiques de nos économies, de nos acquis et il me semble que les jeunes des banlieues sont à bonne école. Il ne se passe pas un jour, dans notre monde libéral sans que n’éclate une affaire, au détour de laquelle on apprend que tel élu, ou corporation, a abusé de biens sociaux , a voté une loi pour ceux là même qui alimentent ( plus ou moins légalement) sont parti politique, à favorisé tel ami ou parent, est payé à ne rien faire….veut  ( ou obliger à) brader le patrimoine commun, voir même le pouvoir conféré aux Etats, avec la complicité de leurs dirigeants. Bref piller les Nations!

Oh certes, ce pillage est nettement plus discret que celui des jeunes émeutiers anglais… mais il n’en est pas moins un pillage violent.

N’avons-nous pas tous pu assister, au sauvetage des banques – qui sont en grande partie responsables des situations catastrophiques dans lesquelles bon nombre de citoyens se retrouve aujourd’hui – sans qu’aucune condamnation, peines de prison, sanctions ne leur soient appliquées? Plus fort encore, c’est à nous qu’on présente l’addition !

Et on voudrait que des jeunes gens et des jeunes filles, qui ne sont pas plus bêtes que nos banquiers, ne comprennent pas que le pillage peut se faire en toute tranquillité dans la mesure où on est en position de force?

Alors je trouve parfaitement hypocrite que les mêmes qui poussent des cris d’indignations et ne trouvent pas de mots assez forts pour stigmatiser les émeutiers, se tiennent coits et  détournent le regard quand ce sont les plus riches d’entre nous qui se livrent au pillage.Est-ce à dire que pour eux, le pillage est plus acceptable quand il se fait, à l’abris des regards, en toute discrétion?

Je trouve pitoyables nos compatriotes qui soulignent l’origine ethnique de ses jeunes banlieusards. Est-ce à dire que pour eux, il est plus supportable de se faire piller par quelqu’un qui a une peau blanche ? Est-ce à dire que pour eux, seuls les riches ont le droit de se livrer au pillage ?

Préfèrent-ils la technique du pickpocket de nos millionnaires à la technique de francs-tireurs des jeunes de banlieues?

Parviendront-ils un jour à comprendre ce que nous sommes désormais très nombreux à avoir compris et que si, comme l’ont très bien dit les « indignados » de Madrid, nous manifestons notre indignation c’est que : « nous ne sommes pas contre le système, c’est le système qui est anti-nous »…

Comprendront-il un jour que les pauvres se livrent au pillage, mais les riches aussi. Seulement, ils le font plus discrètement!

Sources : Le Monde  ; le Figaro  ; The Guardian  ; The Independent  ;The Daily Telegraph  ; Le Courrier International  ; le Nouvel Obs ; la Tribune ; comité de salut public  ; le Parti de Gauche  ; Piratages

 

Chassez les privilèges, ils reviennent au galop!

4 août 2011 § 3 Commentaires

Dans la nuit du 4 août 1789, pendant la Révolution Française, l’Assemblée Nationale a aboli les privilèges du clergé, de la noblesse et des corporations. Ces privilèges se concrétisaient le plus souvent par des droits issus du régime féodal. Droits qui donnaient à leurs possesseurs des avantages financiers mais aussi  la mainmise exclusive sur les terres et un pouvoir discrétionnaire sur les hommes, les femmes et les enfants.
Aujourd’hui, 4 août 2011,le « grand patronat », les investisseurs financiers, la classe politique et certaines corporations disposent de privilèges , de prérogatives, tout aussi importants, dérogeant ainsi Gravement à l’article 9 du Décret relatif à l’abolition des privilèges .

Art. 9. Les privilèges pécuniaires, personnels ou réels, en matière de subsides, sont abolis à jamais. La perception se fera sur tous les citoyens et sur tous les biens, de la même manière et de la même forme.

Les nouveaux privilèges exonèrent leurs bénéficiaires de contribution financière  à l’effort public d’entretien de L’État, privant ce dernier de recettes financières qui pourraient lui permettre d’accomplir aisément sa mission première et de respecter les principes politiques, économiques et sociaux tels que décrits dans le PRÉAMBULE DE LA CONSTITUTION DU 27 OCTOBRE 1946

Mais on observe également une forme plus ou moins de privilèges, notamment dans le traitement des affaires judiciaires dans lesquelles des hommes et des femmes politiques sont accusées d’avoir contrevenu à la loi. On voit même des présidents de la république qui parvienne à s’exonérer totalement de toute responsabilité pénale

On constate aussi que, même si la loi encadre certaines décisions, seules certaines corporations peuvent les prendre. Par exemple, seul l’employeur peut licencier un salarié. Le salarié lui ne peut licencier son employeur…

Autant de privilèges qui contreviennent à nos lois et textes fondateurs

Tout ceci peut probablement s’expliquer d’une part par la mainmise de la classe moyenne supérieure sur les institutions républicaines, Parlement, partis politiques , hautes fonctions publiques, etc. .

Mais cela s’explique aussi par cette confusion entre le pouvoir royal et le pouvoir de l’Etat, et de ses représentant, qui va à l’encontre de la Démocratie.

Sous l’ancien régime, les rois ont très vite pris l’habitude d’accorder des privilèges  à la noblesse à fin, dans un premier temps, qu’elle apporte sa force militaire en cas de conflit, puis, dans un second temps, pour pouvoir avoir un moyen de pression quand la noblesse avait des velléités d’indépendance. La noblesse de robe et d’épée d’antan est remplacée par le conglomérat de la finance (Banques, assurances, actionnaires et investisseurs) et du patronat. Pour justifier les privilèges exorbitants qu’on leur attribue, l’argument de la compétitivité vient se substituer à celui de la force militaire qu’on utilisait pour justifier les privilèges de la noblesse. Mais l’amitié peut également jouer dans l’attribution de privilèges  On observera également que très souvent, de façon pas toujours subtile, ce conglomérat agite le spectre des délocalisations  , de la fuite des capitaux (Comme la noblesse d’antan agitait le spectre d’une rébellion ) pour obtenir toujours plus de privilèges.

L’église étant, grâce à son implantation dans le plus petit village du royaume, la principale alliée de la royauté, facilitait l’acceptation la toute puissance royale…  et les sacrifices qui en découlaient pour le « ,  petit peuple », il coulait de source qu’elle devait également bénéficier de privilèges lui permettant de s’enrichir et de s’accaparer le fruit du travail des sujets du royaume. De nos jours, en caricaturant légèrement, on pourrait dire que le personnel politique a remplacé le clergé et, parce qu’il est implanté partout sur le territoire de la République, il va être le principal soutient de la « domination de l’État ».

Mais que ce soit sous l’ancien régime ou de nos jours, on en arrive au même résultat: des individus, des corporations, sont exonérés de leur part de contribution à l’effort public, laissant tout le poids de ce dernier peser sur ceux qui, faute d’avoir suffisamment d’argent, de relations, ne peuvent obtenir de privilèges.

Force est de constater, comme le fait Paul Jorion que :

“221 ans après la nuit du 4 août 1789, des privilèges en droit demeurent et contribuent à créer un nouveau régime féodal.
Ces privilèges sont liés à l’utilisation et à la possession de l’argent et contribuent à constituer une nouvelle noblesse, la noblesse de l’argent, tout comme les noblesses d’épée et de robe ou le clergé jusqu’en 1789 avaient pu se constituer et exister par des privilèges.
Ces privilèges liés à l’argent doivent être détruit entièrement car ils remettent en cause les principes essentiels de la République française et de la démocratie ainsi que les droits naturels car « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.» (Art.1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789).
Ces privilèges liés à l’argent ne sont d’aucune utilité commune.
Au contraire, ils desservent et délitent l’utilité commune.
Ces privilèges doivent donc être détruits entièrement et toute distinction sociale fondée sur ces privilèges combattue.”“

Et en cette nuit du 4 août 2011, je me demande si nous ne devrions pas abolir les privilèges…

Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage!

Sources : la Toupie ; Google ; Paul Jorion ; le blog de Ségolène Royal ; Assemblée Nationale ; le Post ; le Monde ; Pour tout vous dire ; le blog de François Fillon ; Rue89 ; le bloc finance ; paroles de chercheurs

Mots clés Technorati : ,

Nicolas Sarkozy et « la règle d’or » : la théorie du pompier pyromane se confirme !

26 juillet 2011 § 1 commentaire

Il est de bon ton, dans les partis politiques libéraux européens, en s’appuyant sur l’exemple des dettes grecques, portugaises et irlandaises, de tenter de nous vendre une « règle d’or » budgétaire. Cette règle d’or imposerait un objectif de réduction des déficits à tous les Etats dans chaque domaine de leur intervention.

Mais, en l’occurrence, que ce soit Nicolas Sarkozy qui, depuis 2007, parle de réduction des déficits, alors que les principales mesures budgétaires qu’il a initié et fait voter par le Parlement ont creusé le déficit abyssaux dans les finances publiques, cela ressemble fort à ses pompiers qui déclenchent des incendies pour pouvoir, par la suite, se vanter de les avoir éteint !

Établir le principe d’une saine gestion des finances publiques comme principe constitutionnel, aucun citoyen responsable ne pourrait songer à s’y opposer, dans la mesure où, les miracles n’existant pas, ce sont les citoyens qui, essentiellement par le revenu de leur travail , financent le fonctionnement de l’État, de ses institutions et de ses administrations.
C’est donc, par un impôt prélevé sur le travail, sur l’habitat, sur la consommation, qu’un État peut alimenter les caisses publiques et pouvoir à son bon fonctionnement. De même que c’est par le revenu de leurs travail que la majorité des êtres humains , dans nos sociétés actuelles, font rentrer l’argent nécessaire pour pouvoir se loger, se nourrir, se vêtir, se déplacer, se soigner, élever leurs enfants, avoir des activités sportives et de loisirs, etc.

Ainsi, quand un individu rencontre des difficultés à équilibrer son budget parce qu’il y a trop de dettes, il nous paraitrait indécent et illogique qu’en ayant à faire face au remboursement de ses dettes il décide de travailler à temps partiel et donc de diminuer son revenu. De même qu’il paraitrait totalement irresponsable qu’un individu dans cette situation augmente encore les difficultés à faire face à sa dette en s’endettant davantage.
Il peut, bien entendu, survenir dans la vie d’un individu des crises (chômage involontaire, maladie, invalidité, etc.) qui auront un impact grave sur sa capacité à équilibrer son budget et, dans le cas d’endettement, interface à ses engagements vis-à-vis de ses créanciers.

Dans la quasi-totalité des états de la planète, pour pallier ce genre de crise, la collectivité a mis en place des processus de soutien à un de ses membres en difficulté, afin de l’aider à rétablir une situation financière équilibrée. Pour ce faire, en règle générale, on procède à un étalement de la dette assujettie à une obligation de ne plus s’endetter. Très souvent, on va obliger l’individu, soumis à ces procédures d’endettement, à réduire son train de vie de façon drastique. Les À bien y regarder, c’est la même logique de rigueur qui a prédominé dans le règlement, par la communauté européenne, des crises grecques, portugaises et irlandaises. C’est la même logique qui prédomine lorsque, mardi 26 juillet, Nicolas Sarkozy envoie aux parlementaires français une lettre dans laquelle il demande aux parlementaires de se rassembler  « au-delà des idées et des intérêts partisans » à fin d’inscrire dans la constitution l’engagement de l’État à réduire ses déficits dans tous les domaines de son intervention.

Or, en ce qui concerne Nicolas Sarkozy, sa responsabilité dans l’aggravation du déficit public, depuis 2007 a minima, et ses échecs successifs pour l’enrayer, font qu’un tel discours ne fait pas sérieux et que son intervention écrite auprès des parlementaires ressemble plus à une stratégie de campagne électorale qu’à une réelle volonté de diminuer le déficit du pays.

N’est-il pas – ainsi que sa majorité présidentielle- responsable du triplement de la dette publique et du doublement du déficit de l’État ? N’est-ce pas eux qui, en faisant voter le bouclier fiscal , la baisse de la TVA dans la restauration (perte de trois milliards d’euros par an)
, la loi « travail emploi pouvoir d’achat » (TEPA), la suppression de la taxe professionnelle (perte de cinq milliards d’euros par an)  , ont ainsi privé les caisses de l’État des deux tiers de l’argent qui rentrait avant , aggravant ainsi les déficits publics ?

C’est bel et bien Nicolas Sarkozy et sa majorité présidentielle qui ont, par les décisions de soutien aux plus riches d’entre nous, prive l’État, en diminuant sa trésorerie de 22,5 milliards d’euros/ an, soit 1,1 % du produit intérieur brut. Diminution de trésorerie qui n’a absolument rien à voir avec la crise financière de 2008, la Cour des Comptes ne cesse de le répéter .

Toutes ces mesures prises par Nicolas Sarkozy et sa majorité présidentielle n’ont fait qu’aggraver les effets de la crise financière en faisant peser plus lourdement la charge fiscale sur les revenus moyens et bas, en augmentant le nombre de taxes auxquelles les plus riches d’entre nous ne sont pas assujettis, en bloquant le pouvoir d’achat et donc la consommation des ménages, alors qu’il eût fallu relancer la consommation et par la même, l’économie du pays.

Nicolas Sarkozy et la majorité présidentielle n’ont en aucun cas été des gestionnaires avisés puisqu’ils n’ont su anticiper une crise pourtant prévisible et que, beaucoup plus grave, leurs décisions budgétaires ont aggravé les effets de cette crise en faisant quasiment tripler le déficit public alors que ces mesures pouvaient parfaitement être reporté à plus tard et même tout simplement annulées, lorsqu’elle avait déjà été votée.

Nicolas Sarkozy, le gouvernement et la majorité présidentielle se sont conduits comme ces personnes endettées qui, plutôt que de restreindre leur train de vie, préfèrent se priver de rentrées d’argent en diminuant par exemple, leur temps de travail. En l’occurrence, le gouvernement a diminué considérablement les rentrées d’argent que les citoyens les plus riches d’entre nous pouvait se permettre de verser aux caisses de l’État pour participer au bon fonctionnement de ce dernier et il y a uniquement centré la taxation du travail des individus en exonérant le revenu de la spéculation boursière et les entreprises de tout impôt et taxe. Les pertes pour les caisses de l’État sont considérables .

Si encore ces mesures avaient permis de garder un bas niveau de chômage, je pense que tout un chacun aurait compris l’entêtement de l’État à aggraver les effets de la crise. Rappelons d’ailleurs que l’argument du gouvernement pour justifier ces mesures mortifères à été d’empêcher le chômage de s’aggraver. Or, le constat est incontournable : de 7 % en 2007, le taux de chômage en France est passé à 10 % . Les emplois sont de plus en plus précaires et mal payés.

De plus en plus de Français sombrent dans la pauvreté,  alors qu’un petit nombre d’entre eux n’ont cessée de s’enrichir à coups de cadeaux fiscaux.

OUI, Nicolas Sarkozy, son équipe gouvernementale et sa majorité présidentielle ont bel et bien amplifié, par leur politique d’aide aux plus privilégiés, fortunés, et leur très mauvaise gestion des finances publiques, le déficit des finances publiques, mettant ainsi le feu aux comptes de l’État.

Je trouve particulièrement indécent que ce soient les mêmes qui aujourd’hui, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012, prétendent éteindre le feu aux comptes de l’État en instaurant des règles de gestion qu’eux-mêmes sont incapables d’appliquer ou de renier  , les quatre années qui viennent de passer nous le démontrent.

Je trouve également insultant, alors que l’immense majorité des citoyens français n’ont absolument pas bénéficié, ni au travers de leur pouvoir d’achat, ni au travers d’une amélioration de l’emploi, des avantages fiscaux offerts aux entreprises, de leur demander où l’on suit de consentir de nouveaux sacrifices au seul prétexte que les agences de notation, souvent responsable de la crise de 2008, entendent continuer leurs actes terroristes au seul bénéfice de leurs clients.

Sachant cela, je trouverais particulièrement malvenue qu’à gauche, certains parlementaires, au prétexte de cohésion nationale, si Nicolas Sarkozy convoque le parlement pour faire voter sa « règle d’or », vote en faveur du projet de ses pompiers pyromanes.

Sources : Le Monde ; Aliciabx ; le Figaro ; Cour des Comptes ; Marianne2 ; Clair actu ; Google ; le Nouvel Obs ; RTL ; Élysée blog

Petites réflexions sur l’attentat et le massacre perpétré à Oslo.

24 juillet 2011 § 5 Commentaires

De nombreux médias et commentateurs hésitent manifestement a qualifier l’attentat à la voiture piégée et le massacre de jeunes militants travaillistes, qui a eu lieu Vendredi en Norvège, d’actes terroristes.

Nombreux sont ceux qui entendent séparer totalement le massacre de 93 personnes des motivations idéologiques de leur auteur, Croyant probablement ainsi pouvoir éviter d’employer le terme de terrorisme. Comme si, parce que le meurtrier est un européen, blond aux yeux bleus, un tel acte ne pouvait qu’être attribuée à l’unique folie passagère. Alors que lorsque de tels massacres frappent les populations civiles en Europe ou dans les pays occidentaux, ils ne peuvent être l’œuvre que de fanatiques religieux islamistes .

Or, si l’on écarte l’hypothèse que les éditorialistes et les commentateurs sont de mauvaise foi, il faut, dans la perspective de mettre en place des actions qui empêchent désormais ce type de drames de se reproduire, appeler un chat un chat, un acte terroriste « terroriste », comprendre les ressorts de terrorisme et se sortir de la tête que ce dernier ne peut être que l’apanage des fanatiques islamistes. Pour cela, il me paraît nécessaire de rappeler la définition communément admise du terrorisme ainsi que son ou ses buts et ses moyens d’action, d’établir la différence de psychologie qui existe entre un sociopathe, où un psychopathe, et un terroriste.

Ceci étant fait, il conviendra d’analyser le processus socio-politique qui a permis à ce que norvégien d’en arriver, malgré ses convictions chrétiennes affichées, à bafouer le premier commandement : tu ne tueras point. Il conviendra également d’analyser la responsabilité médiatique et politique, tant de la droite que de la gauche de l’échiquier d’influence idéologique, dans la montée en puissance des extrémistes de toutes tendances.

1- Court essais de définition du terrorisme :

Actuellement, le terrorisme se définit comme une ou des actions violentes visant, la plupart du temps, les populations civiles afin de tuer ou de mutiler des individus.

Le but de cette action est de répandre la terreur au sein d’une population, d’exercer une pression sur le gouvernement d’un pays. L’action terroriste peut également chercher à mettre en lumière des messages à caractère idéologique, religieux, politique, en se servant de la peur et de la publicité médiatique que l’ acte terroriste va générer.

La finalité de l’action terroriste est d’influencer ou de changer la politique en s’appuyant sur la peur et en semant la terreur au sein de la population civile. Juridiquement et moralement, l’acte terroriste est considéré comme un crime et se différencie en cela de l’acte de guerre qui peut tuer tout autant de civils mais dans un cadre conventionnel : celui du droit de la guerre.

Le terrorisme est donc un acte de violence, un crime contre la vie humaine qui violent les lois nationales et internationales. C’est un acte de violence qui peut s’exercer en solitaire ou en groupe. Il est important de préciser qu’actuellement, aux États-Unis, les groupes d’extrêmes droite néonazis préconisent ,en cas d’actions terroristes ,d’agir en solitaire.

Notons, par ailleurs, qu’il peut exister et un terrorisme d’etat. On en trouve deux exemples en France : la période de la Terreur (immédiatement après la révolution de 1789) et celles de la répression française en Algérie entre 1954 et 1962.

En résumé, le terrorisme est une forme de chantage qui se concrétise par une action violente visant les populations civiles dans le but de faire pression sur les décideurs et/ou de promouvoir une idéologie politiques ou religieuses en se servant de la mise en lumière médiatique que l’action terroriste va provoquer. À ce titre on comprend bien que le terrorisme n’est l’apanage d’aucune religion ou d’aucune idéologie politique. Il est donc totalement ahurissant de constater que des commentateurs s’offusquent qu’on puisse parler de terroristes chrétiens ou de terroristes d’extrême droite.

Ceci dit, il ne peut y avoir de terrorisme sans terroriste. On peut légitimement s’intéresser au « profil psychologique » de ces individus qui n’hésitent pas à tuer leurs semblables voire même à sacrifier leur propre vie au profit d’une idéologie et se demander si ils sont simplement des individus qui transgressent la loi ou si ce sont des individus qui présentent des troubles de personnalités particulier.

2- Un terroriste est il fou ?

De nombreux spécialistes , psychologues, sociologues, psychiatres, criminalistes, se sont penchés sur cette question.

Il apparaît que les troubles de la personnalité sont plus souvent observé chez les terroristes que les troubles mentaux. Ces personnalités se caractérisent par leur conformisme (penser conventionnelle), leur soumission à l’autorité, leur tendance à la protection de leurs proches ou de ce qui leur sont proches par leurs idées, etc. Ce sont de grands anxieux qui ont souvent un fort besoin de contrôle sur leur vie quotidienne et qui aspirent à un monde parfait (selon leurs propres critères). Ils ont souvent tendance à amplifier la moindre contrariété. Il déteste l’improvisation et se montrent souvent dirigistes voire autoritaire. Ils sont plus à rapprocher des personnalités de type narcissique, paranoïaques autoritaire, que des personnalités psychopathe ou sociopathe. Psychopathie ou sociopathie entraînent des désordres tels que l’instabilité ou la rupture. Désordres qui rendent difficiles – à ceux qui sont atteints de ce type de pathologie – la soumission aux sortes de lois ou de disciplines qu’entraîne la participation à une entreprise terroriste. Les recherches effectuées depuis 30 ans sur la personnalité des terroristes connus montrent que ce sont des individus plutôt foncièrement normaux sur le plan mental.

Si ils justifient, dans de très nombreux cas, leurs actions terroristes par des motivations de nature religieuse et/ou nationaliste, on observe que très souvent leur motivation s’étaye sur un désir de vengeance, de revanche, où très souvent pour marquer leur engagement dans un groupe (notamment par le sacrifice de leur propre vie afin que le groupe renforce sa cohésion et son identité).

Les terroristes ne sont pas non plus des mégalomaniaques en proie à des convictions délirantes. Ce sont plutôt des personnes qui développent jusqu’au fanatisme des croyances extrêmes, qui peuvent être religieuses, politiques ou autres.

Sociologiquement, les différentes études qui ont été effectué sur des groupes terroristes avérés montrent qu’ils appartiennent pour le plus grand nombre aux classes aisée et cultivée et son loin de la typologie dans laquelle on a voulu les enfermer il fut un temps : classes pauvres, peut cultives et facilement manipulable. Ceci n’exclut pas que dans les entreprises de terrorisme massives, nécessitant énormément de  » main-d’œuvre » on entraîne dans le combat terroriste des individus défavorisés socialement ou mentalement.

3- Responsabilité médiatico-politique :

Sur le plan médiatico-politique, dès l’annonce de l’attentat d’Oslo, c’est l’hypothèse d’un attentat islamique qui a été privilégiées par la quasi-totalité des médias.

On peut , à ce stade , se demander si il s’agit d’un réflexe conditionné de certains journalistes et commentateurs ou d’une volonté délibérée d’orienter l’information. La question est importante et j’engage chacun de ceux qui ont eu ce « réflexe » à une analyse honnête de leur comportement. Chapeau bas tout de même aux propagandistes qui ont réussi à faire en sorte que, désormais, les occidentaux lorsqu’ils entendent parler d’un attentat pense immédiatement que ce sont des islamistes qui l’ont perpétré !

Que dire des réactions politiques françaises de la droite de l’échiquier politique qui feint de s’émouvoir d’un acte terroriste motivé par une idéologie qu’elle promeut depuis des années ! N’est-il pas, pour elle, grand temps d’arrêter de désigner l’islam, la gauche et les immigrés comme seuls et uniques responsable de tous les maux que rencontrent les européens ?

N’est-il pas temps, pour elle , d’avouer que c’est son laxisme, sa bienveillance vis-à-vis du complexe « économico- financier international  » – qui se livre un pillage débridés des richesses mondiales fournis par le travail des individus- qui est responsable du chômage, de l’immigration, de la montée en puissance de la violence ?

Quant à la montée de l’intégrisme religieux, en France, nous avons depuis 2007 un gouvernement qui fait fi presque quotidiennement d’un principe fondateur de notre république : la laïcité, frôlant parfois dangereusement l’appel à la croisade. Comment, dès lors, s’offusquer qu’en Norvège leur appel soit entendu est mise en œuvre !

On peut également lire sur de très nombreuses médias en ligne des commentaires d’individus qui justifie le massacre d’Oslo dans les mêmes termes que ceux employés par l’auteur de ce massacre. « Les idéaux de gauche sont responsables de l’acculturation européenne, notamment en matière de religion chrétienne, car elles ont permis le multi -culturalisme« .

Justifier le massacre de 92 personnes alors le 1er commandement chrétien est  » Tu ne tueras point « , me paraît le comble du cynisme quand bien même je sais pertinemment que les chrétiens, depuis 2000 ans, ont bafoués ce commandement des milliers de fois. En la matière, ils ne valent guère mieux, que leurs « ennemis jurés » adeptes du Coran.

Mais au-delà du manque de respect pour leurs textes fondateurs, ce qui rendent la gauche responsable du multi culturalisme méconnaissent totalement l’histoire de ce pays qu’il semblent tant chérir, notamment en France. Car il est indéniable que partout en Europe l’arrivée massive de main-d’œuvre étrangère -qui a entrainé le multi culturalisme- remonte à plus d’un siècle et à l’industrialisation massive de la production européenne. Cette arrivée massive de main-d’œuvre étrangère, toutes les études le démontrent, a également connu deux pics majeurs après les deux dernières guerres mondiales. Période de notre histoire européenne qui correspond démographiquement à une mortalité importante des jeunes hommes à la guerre et à un besoin massif de main-d’œuvre pour reconstruire (économies, habitat,infrastructure ) les pays dévasté par les conflits armés.

C’est donc l’industrialisation massive et les conflits armés qui sont uniquement responsables de l’immigration massive et du mufti culturalisme qui en découle.

Sauf à penser que les idéaux marxistes ont poussé à l’industrialisation massive et aux conflits armés du siècle dernier, il faut être de très mauvaise foi pour les dire responsables de la situation actuelle. Il y a de la part du personnel politique de la droite européenne et de la droite française une immense malhonnêteté a laisser exister cette idée fausse voire même à la répéter à des fins électoralistes. Plus que de la malhonnêteté, il y a, au regard des évènements qui viennent de se passer à Oslo, mise en danger de la vie d’autrui à ne pas rétablir la vérité historique ! Car je n’ai aucun doute que l’acte terroriste qui endeuille aujourd’hui la Norvège peut parfaitement se reproduire sous peu en France comme dans n’importe quel autre pays de la communauté européenne et pour les mêmes mauvaises raisons. N’oublions surtout pas que la menace terroriste d’extrême droite est une réalité actuelle en Europe et que nul n’est à l’abris de l’exaspération d’extrémistes qui se sentant proches d’une potentielle victoire promise par les médias et les instituts de sondage, veulent accélérer le mouvement en créant un chantage immonde.

Malheureusement, en ce qui concerne la présidente du Front National, il semble que cela soit mal parti pour reconnaître sa responsabilité dans la diffusion d’idées fausses. Elle vient en effet de déclarer : « Le Front National est évidemment parfaitement étranger à la tuerie norvégienne, qui est l’œuvre d’un déséquilibré solitaire qui devra être châtié de façon impitoyable. » Un « déséquilibré solitaire » qui permet à « l’héritière oligarque » du parti d’extrême droite français de se dédouaner de toute responsabilité dans la montée de la violence , respectant ainsi la tradition des élus français et que pourtant elle n’est pas à fustiger régulièrement. Du reste, je la savais avocate mais j’ignorais qu’elle était « experte psychiatre en déséquilibré solitaire ». En outre, le fait d’être solitaire n’empêche en rien d’être terroriste. Mais pour Mme Le Pen il semble important de préciser que solitaire veut dire n’appartenant pas à l’extrême droite de même que la formulation de sa phrase induit qu’il n’y a aucun déséquilibré au Front National ! (Si, si, je vous jure) … Quand à l’UMP et à sa droite populiste, leur silence assourdissant laisse penser qu’ils font le dos rond en espérant un nouvel évènement médiatique Vienne effacer dans nos esprits le lien évident qu’on peut faire entre ce triste évènement d’Oslo et le discours raciste xénophobe ainsi que les décisions d’exclusion qu’il nous assène depuis 2007.

J’enjoint instamment la droite française à méditer sur les propos d’Angela Merkel, qui, pour une fois, fait preuve d’une grande sagesse:

« Nous ne savons pas exactement ce qui a conduit à ce crime (…) Mais on dit que la haine en est l’une des causes. La haine de l’autre, de celui qui agit différemment, dont l’apparence est différente (…). Cette haine est notre ennemi commun »

Conclusion

Que cela plaise ou non, au regard de la définition donnée ci-dessus, la personne que la police norvégienne a arrêtée et qui a avoué être l’auteur du massacre et de l’attentat de vendredi dernier est bel et bien un terroriste puisqu’il a tué près d’une centaine de civil en qualifiant son acte d’acte “nécessaire  » et qu’il l’a exécuté en toute conscience de la contradiction morale de cette acte avec ses propres convictions religieuses. Il a donc enfreint son propre code moral religieux et la loi norvégienne. Il a par ailleurs consciemment et volontairement créé une diversion en posant une bombe dans le centre de la capitale norvégienne sachant que cet attentat mobiliserait la police, lui permettant de perpétrer son carnage et de tuer les jeunes militants travaillistes norvégiens. Il semble désormais avéré, compte tenu des déclarations de l’auteur du massacre et de l’attentat , que nous soyons bel et bien confronté à un acte terroriste et non à un coup de folie passagère. D’après son avocat et les nombreux témoignages sur la fusillade, le calme de l’auteur du massacre pendant l’heure et demie que le carnage a duré, l’abattage systématique des blessés, exclue d’emblée toute folie passagère. Une folie meurtrière passagère peut obscurcir l’esprit d’un individu pendant quelques minutes par pendant 1h30.

On peut également trouver, au travers des témoignages de ses proches amis ainsi que de ses anciens camarades du parti d’extrême droite norvégien, un très fort besoin de marquer son appartenance à l’idéologie politique d’extrême-droite. Le simple fait qu’il ne se soit pas donné la mort après les actes criminels qu’il a commis laisse supposer qu’il entend se servir de l’exposition médiatique qu’un procès va engendrer pour exposer son idéologie On qu’il entend permettre à ses camarades d’idéologie de multiplier leurs prises de parole et leur propagande. On peut penser, sachant qu’il a démissionné du parti d’extrême-droite norvégien auxquelles il a adhéré pendant plusieurs années, jouant un rôle actif auprès du mouvement de la jeunesse d’extrême droite, que le massacre et l’attentat qu’il a perpétré sont non seulement une façon de marquer son appartenance mais également une tentative de se poser comme un modèle à suivre.

C’est pourquoi nos dirigeants et nos responsables politiques, si tant est que le mot « responsable » ait un sens pour eux, doivent instamment cesser de nous présenter les extrémistes de droites comme de blanches colombes très différentes des autres extrémistes! certains de ces extrémistes ne se contentent pas d’attiser leur haine avec des mots, ils passent malheureusement à l’acte et à la violence physique…

Sources :Le Monde diplomatique; Comment fait on ;Politis ; Edimark; Droite extrême, 20 minutes ; Front National ; le Nouvel Obs ; Europol; Courrier international ; Le JDD ;France2; Plume de presse ; Alain Jules ;

Se serrer la ceinture, oui mais après vous messieurs les gouvernants & Co

22 juillet 2011 § 2 Commentaires

Après avoir sauvé les financiers en endettant  encore davantage la Grèce, le gouvernement français, par l’intermédiaire du premier ministre François Fillon, profite de l’occasion pour nous annoncer que nous allons devoir nous serrer encore davantage la ceinture.

Comme toutes les gouvernements de la zone euro, soumis au diktat des marchés financiers et à une doctrine économique qui veut que une minorité de citoyens les plus riches et d’entreprises mondialisé échappent aux restrictions et à toute forme de taxation et imposition, notre gouvernement, en application du traité de Maastricht de 1992, profite donc de la réunion du 21 juillet pour nous imposer- au prétexte qu’il veut ramener le déficit public de sous la barre de 3% –  des restrictions drastiques de notre pouvoir d’achat et des services publics que nous finançons grâce à nos impôts et aux taxes diverses et variées -mais en constante augmentation – auxquelles nous n’avons aucune possibilité d’échapper.

Constatant sans le dire que à cause de l’inconséquence de l’UMP, qui dirige le pays depuis 10 ans, la dette de la France atteint 85 % de son produit intérieur brut (PIB) et s’établit autour de 1 646 milliards d’euros, François Fillon se soucie enfin de faire passer le déficit courant de la France qui  équivaut à 7,1 % de son PIB, soit 148,8 milliards d’euros fin 2010 en dessous de 3 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2013.

Naturellement, notre gouvernement engoncé dans le carcan néo-libéral qui étouffe lentement mais surement l’ensemble des pays de la planète, au seul profit d’une poignée de richissime clans familiaux et politiques, prévoit plusieurs mesures toutes plus coercitives, pour la grande majorité des citoyens, les unes que les autres :

En premier lieu, il entend nous priver encore davantage des services publics auxquels nous avons droit. Cela va passer par le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. La conséquence immédiate, alors que certaines administrations, absolument indispensable un grand nombre de citoyens, n’arrivent déjà plus à faire face à la charge de travail à laquelle elles sont confrontés, de bloquer totalement leur fonctionnement. Gageons qu’à ce moment-là, certains »profiteurs de guerre » en profiteront pour souligner l’incompétence du service public et se dépêcheront d’exiger leur privatisation!

Le gouvernement prévoit également de poursuivre la suppression des niches fiscales et sociales, mais dans ce domaine dangereux électoralement, il est fort probable que l’effort sera extrêmement minime.Sur ce dernier point, le nouveau ministre de l’Économie, François Baroin, a commencé à préparer les esprits à de nouvelles coupes.

Enfin le gouvernement prévoit de continuer à demander aux collectivités locales, déjà financièrement exsangues, de participer à l’effort collectif ».
Conscient que tout ceci ne sera pas suffisant, le gouvernement envisage de se résoudre à des hausses d’impôts.

Comme moi, vous constatez, au travers des solutions qu’envisage le gouvernement, qu’en aucun cas il ne s’agit d’augmenter les recettes fiscales ni de diminuer son train de vie.

Et pourtant, si le gouvernement était vraiment préoccupé par l’état de nos finances publiques, les pistes ne manquent pas pour remplir à nouveau les caisses de l’Etat !

Qu’on commence donc par exiger de Liliane Bettencourt qu’elle paye les 30 millions d’euros minimum qu’elle doit au trésor public.

Tant que nous y sommes, que Mme Valérie Pécresse, et la majorité parlementaire, s’activent davantage à fin que le taux d’imposition réelle des grands groupes du CAC 40 atteignent le taux officiel de 33 % au lieu des 13% qu’on leur concède actuellement. Sans parler de total qui licencient à tour de bras en bénéficiant d’un taux d’imposition de 0 % malgré les 10 000 000 000 de bénéfices annuels qu’il affiche en 2010
les grosses entreprises seraient seulement à 13%… voire moins: 8% pour le moyenne du CAC 40 et même 0% pour Total,

Et puisque nous en sommes au volet fiscal, il serait très enrichissant pour les caisses de l’Etat de se pencher sérieusement sur le cas de l’homme d’affaires millionnaire Ziad Takieddine qui, bien que domicilié en France, ne paie pas d’impôt en France.

Cet homme proche du premier cercle de l’UMP , qui a été placé en garde à vue par le parquet de Bobigny alors que les douanes françaises ont saisi 1,5 million d’euros en liquide dans son avion, possède en France un patrimoine de plus de 40 millions d’euros : appartement dans le XVIe arrondissement parisien (12 millions), villas et appartement au cap d’Antibes (16 millions au total), etc. Il a aussi touché, par son travail, des dizaines de millions d’euros de commissions. Pourtant, Z.Takieddine ne paie ici ni impôt sur le revenu, ni impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Est ce tout à fait normale qu’interpelée par Benoit Hamon sur ce sujet, Valérie Pécresse oppose le secret fiscal ? Est tout à fait normal qu’elle se réfugie derrière les labyrinthe administratif des contrôles fiscaux pour ne pas avoir à répondre ?

Doit-on en conclure que M. Ziad Takieddine fait partie de ces 3000 contribuables détenteurs de comptes dans les banques suisses dont une partie correspond très probablement à de l’évasion fiscale ?

Soyons fou ! Imaginons que tout soudain, le gouvernement français devienne soucieux des comptes publics et réclame à ces 3000 contribuables, et autres “proches et amis”, le même montant que celui que Liliane Bettencourt doit au fisc français. Cela permettrait tout de même, sans que le plus grand nombre d’entre nous se voit privé de services publics dont ils ont besoin, de services de santé absolument nécessaire, etc., de récupérer en 2011 aux environs de 90 milliards d’euros !

Sans compter que l’on pourrait également exiger que pour ses des déplacements entre Paris et Bruxelles, le chef de l’Etat n’utilise par trois avions long-courriers! Mais sur ce dernier point, François Fillon n’est pas exempt de toute critique et je doute fort qu’ils comprennent un jour, lui et ses amis politiques , que gouverner un pays, gérer ses finances sainement, ça n’est pas tout à fait comme se faire entretenir “comme une cocote aux frais de la princesse” !

Dès lors, nous demander de jouer le rôle de la princesse afin de pouvoir continuer à ce goberger et distribuer des privilèges ruineux a ses amis me parait quelque peu insultant de la part de François Fillon.Et j’ai très envie de lui répondre:

“Me serrer la ceinture, oui mais après vous messieurs les gouvernants & Co”

Sources : L’Expansion; le Figaro; le Monde; Slate; Mediapart; le Parisien; Rue89; le Nouvelobs; le JDD; RTBF; Libération

Sauver une nouvelle fois les banques, ça c’est fait!

22 juillet 2011 § Poster un commentaire

Un second plan de sauvetage  “ de la Grèce” vient d’être décidée lors d’une réunion des chefs de gouvernements membres de la zone euro euro. A l’heure qu’il est, j’ai acquis la conviction qu’il s’agit plus d’un plan de sauvetage des banques que de l’économie grecque!

En effet, si il nous est présenté comme un plan de sauvetage et de soutien à la Grèce,  comme un plan cruciale pour sauver la zone euro, il semble que l’objectif réel de ce plan soit d’attribuer, pendant 30 ans, une rente substantielle a des banques qui, par ailleurs, on est largement contribué à la faillite de la Grèce, de l’Irlande et de bien d’autres pays de la zone euro, dont la France.

il est d’ailleurs intéressant de constater que dans la résolution du problème financier de la Grèce, la communauté européenne a, au final, adopté la même démarche que celle mise en place en France, notamment lorsqu’un particulier est en situation de surendettement. Comme dans le cas d’un surendettement des particuliers, le négociateur a fait en sorte que les créanciers, dans la majorité des cas, ne perdent pas le moindre centime et que les taux d’intérêt qu’ils percevront, lors du remboursement échelonné de la dette, soit très nettement supérieures aux taux d’intérêt initiaux prévus dans le contrat de prêt.

C’est ce qui avait été prévu à l’occasion du premier plan de sauvetage de la Grèce, rendant quasiment impossible l’apurement de la dette. La nouveauté de la décision prise ce jeudi vient de l’intervention du fond de stabilité financière qui,en quelque sorte , va jouer le rôle d’un “racheteur” de crédit, prenant au passage son petit bénéfice financier.

Et donc, à l’issue de cette réunion, la Grèce est endetté pour 30 ans au lieu de 15 à un taux d’intérêt 3.5% au lieu de 4,5 %. Je n’ai pas encore effectué les calculs, mais de toute évidence si ce nouveau plan allège le montant des mensualités, il les prolonge pendant 15 années supplémentaires. Ce qui va amplement compenser, pour les créanciers, la baisse de 1 % du taux d’intérêt !

C’est précisément là que se trouve toute la duplicité des dirigeants de la zone euro qui, au prétexte officiel de soulager le peuple grec ,l’enchainent inexorablement – et pendant au  moins une génération-  au bon vouloir des banques !

Les mêmes banques qui, très souvent, sont clientes des agences de notation responsables de la dégradation de la situation économique des pays de la zone euro. Il y a là un cercle vicieux qui devrait être brisé si nous avions des dirigeants dignes de ce nom….

Mais agences de notation et banques échappent une fois de plus à des sanctions de la part des dirigeants de la zone euro, passant entre les gouttes d’une taxation des transactions financières ,alors que tous les citoyens européens, eux, sont de plus en plus taxés pour éponger les effets de la crise financière que les dites agences de notation et banques ont provoqué en 2008 .

Mieux encore, comme le souligne Jean-Luc Mélenchon, les dirigeants des banques ont participé, au mépris de toute règle démocratique, au conseil européen.

D’aucuns, comme Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Martine Aubry ce disent satisfaits de cet accord et, plutôt que d’en voir les effets désastreux pour le peuple grec, se gargarisent de gouvernance économique européenne…. Oubliant que des millions de personnes vont payer une dette dont elles n’ont touché ni le principal, ni les rétro commissions, ni les bakchichs!

D’autres, comme Jean Claude Gayssot, Jean-Luc Mélenchon et Ségolène Royal soulignent le caractère provisoire, laxiste et tendancieux de la décision du conseil européen.

Pour Ségolène Royal :

« … l’accord final reporte à plus tard les deux questions fondamentales pour l’avenir de l’Europe : la lutte contre la spéculation financière et la relance économique de la zone euro« ,

Pour Jean-Claude Gayssot:

« il faut prendre l’argent là où il est. Il s’échange par jour plusieurs milliers de milliards de dollars. Ne devrait-on pas les taxer un peu plus que le 0,1 % actuellement proposé ?”

Pour Jean-Luc Mélenchon :

En continuant d’appliquer le traité de Lisbonne, les dirigeants européens ferment toute issue à la crise.

Il est clair que les banques profitent largement, et depuis plusieurs décennies, de la bienveillance, pour ne pas dire plus, des dirigeants des pays et de ceux de la communauté européenne.

On peut même dire que la tendance amorcée en Europe au moment de la crise financière de 2008, qui a consisté à nationaliser les perte financière des banques privées, se confirme ce jeudi 21 juillet 2011.

De toute évidence, très loin de vouloir revaloriser le travail, créer des emplois, améliorer les salaires, nos dirigeants européens veulent privilégier la spéculation financière et semblent penser qu’elle est le seul moyen de permettre à des milliards d’individus européens de subvenir à leurs besoins.

De fait, banquiers et agences de notation ont acquis des pouvoirs exorbitants et il se confirme qu’ils sont en Europe, actuellement, les seuls et uniques décideurs, bien que n’étant pas élus démocratiquement !

Le constat s’impose : 

Avant on disait « heureux comme un  poisson dans l’eau » depuis jeudi  21 juillet on dit « heureux comme un banquier en zone euro! »

Sources: Libération; Sarkofrance; News Republique; Jean Luc Melenchon; Le Plus nouvelobs; Le Parisien; Paul Jorion

 

Primaire socialiste : des communes veulent nous spolier de nos droits constitutionnels et républicains !

6 juillet 2011 § Poster un commentaire

Bien que la démarche de primaire pour désigner un candidat à une élection soit on ne peut plus légal puisqu’inscrite dans les textes de la constitution et les lois républicaines, bien que le président de la commission nationale informatique et liberté et estimée que concernant la constitution d’un fichier des lecteurs « pour l’heure aucune illégalité n’est à signaler», des communes apparentées à l’UMP mettent tout en œuvre – croyant probablement que les locaux communaux appartiennent à leurs partis politiques – pour ne pas mettre à disposition des sympathisants et militants des locaux qui puissent servir de bureaux de vote et donc qui correspondent aux normes de localisation géographique, de surface.

Ils privent ainsi les sympathisants et militants qui veulent participer à la primaire socialiste, de locaux communaux payés et entretenus par la collectivité.

Le parti socialiste signale que le la mairie de Bordeaux refuse de prêter des salles communales présentes dans les écoles alors qu’elles sont normalement destinées aux associations loi 1901 et aux partis politiques (délibération du 28 septembre 2009 du conseil municipal de Bordeaux).

La mairie de Bordeaux, «Au top du palmarès» des communes qui portent atteinte à nos droits constitutionnels et républicains , a proposé des salles inadaptées et excentrées par rapport au lieu habituel de vote.

Cette décision est inacceptable au regard des lois de la République et de la démocratie!

J’encourage tous les sympathisants et militants  de gauche, qu’ils envisagent ou pas de participer à la primaire socialiste de cet automne, d’écrire à la mairie de Bordeaux, place Pey Berland – 33 000 Bordeaux ou de téléphoner au 05.56.10.20.30, afin d’exiger que la mairie de Bordeaux, qui n’est en rien le représentant local de l’UMP, se conforme aux règles de la République et mettent à disposition des citoyens français des locaux adaptés à un vote respectueux du code électoral.

En consultant le site du parti socialiste, on s’aperçoit que de nombreuses autres communes (notamment Compiègne qui n’hésitait pourtant pas à brader le patrimoine national et hippique, en fermant les yeux sur les petits arrangements d’Eric Woerth  ) ont refusé au Parti Socialiste le droit que notre Constitution et nos lois lui accordent.

J’engage tous les citoyens, quelles que soient leurs tendances politiques, pour peu qu’ils soient concernés par cette grave atteinte à nos droits, à se manifester auprès des mairies réfractaires dont vous trouverez la liste sur le site du Parti Socialiste .

Sources : RMC ; Libération ; le Parisien ; Parti Socialiste

Pour une réforme du système politique et électoral français

1 avril 2011 § Poster un commentaire

Les élections cantonales sont terminées, les présidents de conseils généraux sont élus, le spectacle politique affligeant de partis politiques en flagrant délit de racolage électoral, auquel nous avons pu assister depuis quelques semaines, est donc en sommeil jusqu’à la prochaine élection présidentielle.

Si un millier de nos concitoyens  a acquis, grâce à nos bulletins de vote, la certitude que pendant 3 ans il ne serait pas obligé d’aller pointer au chômage, quelques millions d’autres concitoyens, inscrits sur les listes électorales, ont préféré, en s’abstenant d’aller voter, de signifier au monde politique actuel leur lassitude de se voir traiter comme des « consommateurs du candidat qu’on essaie de nous vendre comme un nouveau yaourt » et non comme des électeurs adultes, capables de choisir et désireux de le faire dans un panel de candidats le plus exhaustif et représentatifs possible.

Les résultats concernant les votes de ces élections cantonales de 2011 sont significatifs, non pas de la dépolitisation des électeurs français, mais bien, de mon point de vue, du peu de diversité de candidatures et de la « normalisation/standardisation » des discours politiques.

Les dernières élections européennes avaient connu un taux d’abstention supérieure à 59,37 %, sans que cela n’alerte outre mesure les différents partis politiques présents sur l’échiquier électoral français.Pourtant, 44,4 millions d’électeurs avaient fait la démarche d’aller s’inscrire sur les listes électorales pour pouvoir voter. Cela veut dire clairement qu’il n’y a aucun désintérêt pour la vie politique et pour l’acte de voter. Néanmoins, quand bien même les élections cantonales ne concernaient que 21,4 millions d’électeurs, puisqu’il ne s’agissait que d’un renouvèlement de certains sièges, le taux d’abstention des dernières élections cantonales a atteint 55,03 % lors du second tour, après s’être élevé à 55,68 % au premier tour. 0,65 % de baisse de l’abstention. Voilà le résultat de ce que la gauche a appelé le front républicain face la montée de l’extrême droite. On ne peut pas vraiment dire que les grands leaders de gauche qui se sont exprimés entre les deux tours aient recueillis un franc succès.

Bien entendu, comme d’habitude, sur les différents plateaux de télévision qui présentait dimanche dernier, une soirée électorale, les leaders politiques se sont bien gardés de commenter ce taux d’abstention inquiétant.

Pour la plupart ils se sont contentés de prétendre qu’ils avaient gagné, ou du moins qu’ils n’avaient pas perdu, d’accuser leurs adversaires politiques d’être responsable tous les maux et, pour mieux encore dégouter les quelques téléspectateurs qui assistaient à leur prestation, ont très vite fait diversion en se projetant sur l’élection présidentielle de 2012. Voilà donc le triste spectacle que nous ont offert nos hommes et nos femmes politiques, alors même que plus de la moitié des personnes inscrites sur les listes électorales avait préféré s’abstenir de voter.

Bien entendu, parmi les militants et le personnel politique qui ont commenté l’abstention, certains se sont montrés dogmatiques allant jusqu’à prétendre que : « le vote n’est pas simplement un droit, c’est un devoir ». Affirmation totalement fausse, vous pouvez éplucher tous les codes électoraux et la Constitution française, le vote est un droit est uniquement un droit et comme tous les droits chaque citoyen est entièrement libre d’en disposer, de s’en servir ou de ne pas s’en servir.

Pour mieux montrer leur indignation face à l’incivisme de leurs concitoyens, d’autres ont cru bon de préciser qu’à l’heure ou dans le monde arabe certain sont prêts à mourir pour obtenir le droit de vote, s’abstenir de voter pour les cantonales était purement et simplement une honte. Je voudrais signaler à ceux la que dans la plupart des pays arabes dans lesquelles des « révolutions » ont lieu actuellement, les peuples ont le droit de vote et que si ils manifestent, ça n’est pas pour l’obtenir mais tout simplement parce que certains de leurs dirigeants ont dévoyé la Démocratie et fortement dénaturée le vote des citoyens.

Très peu des commentateurs ont cherché à comprendre les causes de l’abstention massive que connaît la France depuis bientôt plus de trois ans.Trop fatigant peut être…

Pensez donc, il fallait s’intéresser non pas aux « sondages PMU » sur l’élection présidentielle qui aura lieu dans un an et demi, mais aux enquêtes qui ont suivi immédiatement le vote des cantonales. À ce titre, le baromètre du Cevipof est particulièrement intéressant. On y découvre que :

  • 67 % des personnes sondées n’ont ni confiance dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays.
  • 78 % des personnes sondées estiment que les responsables politiques se préoccupent peu ou pas du tout de ce que pensent les gens.
  • 68 % des personnes sondées pensent que la droite et la gauche, une fois au pouvoir, mène la même politique
  • 89 % des personnes sondées pensent que les marchés financiers sont plus puissants que les états. 74 % des Français pensent que l’Europe et ses traités brident l’action du gouvernement
  • 96 % des personnes sondées pensent que le vrai pouvoir est exercé par les banquiers et les financiers. 88 % pensent que le vrai pouvoir est exercé par les patrons du CAC 40, 80 % qu’il est exercé par les médias et 85 % qu’il est exercé par l’union européenne

Il y a donc une défiance réelle et maintenant fortement ancrée chez les électeurs à l’encontre du système et du personnel politique français.
Le système politique est perçu comme impuissant à changer le rapport de forces avec le pouvoir économique et financier et le personnel politique est perçu comme « peu sincère et peu honnête ».

Ainsi donc, les électeurs français ont une perception négative du personnel politique et développe une méfiance certaine envers ses compétences à gouverner que ce soit à l’échelon local, régional ou national.

Sur le plan sociodémographique, on note que l’abstention des jeunes générations est beaucoup plus importante que celle des plus âgés. Le personnel politique est perçu comme uniforme, unidogme, et incapable de « changer la vie » des citoyens. Il est remarquable que ce soit les jeunes générations, confrontées depuis leur naissance à des crises économiques à répétition, fragilisées dans leur emploi, dans leur protection sociale, privées petit à petit du droit à être soigné et éduqué convenablement, qui déclare s’abstenir massivement. En cela, il me parait extrêmement important de bien comprendre que leur abstention n’est pas de l’incivisme mais bel et bien un acte politique qu’il faut bien se garder de stigmatiser et de mépriser. N’oublions pas que ces jeunes générations sont actuellement sacrifiées par le même personnel et système politique qui prétend les motiver à aller voter.

Quelques commentateurs ont essayé de trouver des solutions pour faire en sorte que le taux d’abstention diminue. Parmi ces solutions, la plus autoritaire que l’on puisse faire a été énoncé par Laurent Fabius et quelques autres : rendre le vote obligatoire.

Au regard des résultats des différentes enquêtes menées après les élections européennes, les élections régionales et cantonales, on comprend très vite que Laurent Fabius est totalement “à côté de la plaque” et qu’il n’entend rien aux motivations des abstentionnistes. La solution du vote obligatoire parait surréaliste quand on envisage de l’appliquer à une population qui considère que ses représentants n’ont plus aucun pouvoir. Dans cette perspective, le vote obligatoire ne serait plus qu’une formalité administrative visant à rendre l’élection conforme à une définition bureaucratique de la démocratie. Et comme je l’ai entendu lors d’un entretien, si l’on part dans cette « dérive autoritariste, pourquoi pas rendre la consommation, la procréation, le militantisme obligatoire !

Plus sérieusement, on comprend bien que derrière cette proposition, Laurent Fabius exprime sa crainte de l’impact d’une forte abstention sur la mécanique électorale et la fragilisation de la légitimité des élus qu’elle induit.  Mais faute de remettre en cause les mécanismes électoraux qu’il a contribué à mettre en place, avec les résultats désastreux que nous connaissons aujourd’hui, Laurent Fabius préfère contraindre ses concitoyens a aller voter à tout prix, quand bien même ce sera pour mettre un bulletin blanc dans l’enveloppe.

Une autre solution proposée consisterait à prendre en compte le vote blanc afin de pallier aux imperfections du système électoral actuel.

Outre le fait que la reconnaissance du vote blanc est un sujet qui a souvent été évoqué mais que, depuis le milieu du XIXe siècle, et ce quelle que soit la majorité présidentielle, on n’a jamais essayé d’appliquer, force est de constater que le vote blanc n’est plus considéré comme un choix électoral possible. Il fut un temps où les législateurs étaient plus fidèles à une certaine idée de la Démocratie et reconnaissaient, à travers le vote, le droit d’expression et de révocation des représentants des électeurs. Il semble qu’actuellement le vote ne soit plus considéré que comme un moyen de révoquer les élus en place, à des périodes régulières, généralement fixé à 5 ans. Ce qui a conduit les législateurs à traiter le vote blanc de façon assez paradoxale: il est comptabilisé dans l’énoncé du scrutin, puis oublié dans le calcul des résultats des élections.
Reconnaitre le vote blanc, veut dire qu’il va falloir élargir le droit de révocation , inhérents d’ailleurs au concept de démocratie (gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple). Cela va nécessiter également une requalification juridique  et une prise en compte des motivations du vote blanc.
D’après un sondage du centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique , les motivations d’un vote blanc sont principalement :

  • le refus des candidats en présence par 36 % des personnes sondées
  • une hostilité à l’égard de la politique pour 35 % des personnes sondées
  • une difficulté à choisir entre les candidats pour 20 % des personnes sondées
  • un désintérêt (13 % des personnes sondées)
  • le manque d’information pour 11 % des personnes sondées

Majoritairement, les personnes qui votent blanc n’ont pas trouvé parmi les candidats qui se présentent à l’élection celui ou celle qu’ils jugent apte à les représenter. Ce résultat concernant le vote blanc est à rapprocher des sondages sur l’abstention car il s’agit bien là des qualités et aptitudes des candidats tels que les perçoivent les électeurs. Il y a donc là matière à réflexion et un changement radical pour les aspirants et politiciens de métiers.

L’argument de la difficulté de choix entre des candidats, lors du vote blanc, est à rapprocher du sentiment des abstentionnistes que la droite et la gauche, une fois au pouvoir, mène la même politique. Là aussi, les appareils et le personnel politiques – si ils veulent, conformément à leur mission constitutionnelle, favoriser l’expression pleine et entière de la Démocratie – doivent impérativement modifier en profondeur leur manière de servir leurs concitoyens. Pour certains d’entre eux, malheureusement très nombreux, c’est une révolution qu’ils vont devoir faire, car ils ont depuis très longtemps pris l’habitude de se servir de leurs concitoyens et non plus de les servir. En seront-ils capables de leur plein gré ou faudra-t-il que les citoyens les y obligent, tel est l’ampleur du problème auquel nous somme confronté actuellement?

Article 28. Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures.

Au regard des résultats des élections cantonales de 2011, on peut se demander si à droite comme à gauche, certains ont bien compris que l’abstention massive, comme le dit Arnaud Montebourg, est

« un sérieux message d’incroyance et de désamour à l’encontre des partis de gouvernement ou aspirant à le redevenir ».

Il va donc falloir réformer le système politique et cela ne peut plus attendre.

Cela peut passer, comme le propose Marc Vasseur, par une remise à plat des différents échelons politiques, par une généralisation de la proportionnelle à tous les scrutins, par une limitation de tous les mandats dans le temps . A cela j’ajouterai, entre autres, une interdiction formelle de cumuler les mandats quel qu’il soit – locaux, régionaux ou nationaux, électoraux ou privés – l’impossibilité pour un élu de se présenter à une autre élection- nationale ou européenne-  tant que son mandat n’est pas arrivé à échéance, une parité socioprofessionnelle représentative du poids réel de chaque catégorie dans la population française, afin que nos assemblées ne ressemblent plus à des « clubs de professions libérales et de riches héritiers », l’instauration de jurys populaires seuls habilités à exercer les contrôles – qu’il porte sur les conflits d’intérêts ou sur les finances publiques – de l’exercice du pouvoir qu’il soit exécutif législatif ou judiciaire, local ou national.
Faute de ces réformes indispensables du système politique actuel, comme l’a très justement dit Ségolène Royal au sujet de l’abstention :

« Aucun démocrate ne peut s’en réjouir. Il ne s’agit pas d’un mouvement d’humeur. Les citoyens se sentent vraiment dépossédés.Un puissant effort de rénovation de la démocratie doit être fait. La politique doit être juste et morale. La gauche doit porter une véritable alternative enthousiasmante. Tels sont les défis que nous devrons relever dans les mois qui viennent si l’on veut que les gens reviennent participer pour choisir une autre voie en 2012 ».

Si malheureusement les appareils politiques, et surtout la gauche française, n’entreprennent pas très vite ces changements et ne s’engagent pas solennellement à introduire en priorité les modifications du système et du code électoral qui s’imposent, il est à craindre ( ou à espérer) que de plus en plus de citoyens français, même parmi ceux qui sont les plus engagés politiquement, ne transforme leur abstentionnisme et/ou leur vote blanc en révolution…

Une pétition est en ligne pour obtenir la reconnaissance du vote blanc. Pour la signer, c’est ici

Sources : Le Parisien ; l’Express ; Cevifop ; Revue de l’actualité juridique française; Le Monde; Des Idées et des Rêves ; Marc Vasseur ; le Figaro

 

Où suis-je ?

Catégorie Contrôle des élus sur Chez Louise.